Groupe apparu en 1991 avec la publication de sa première démo, soit après l'âge d'or du thrashmetal allemand,
Postmortem a réussi, dans un contexte difficile, à sortir 6 albums, malgré un break entre 1998 et 2009. Jusque là pas spécialement reconnu pour la qualité de ses compositions pouvant faire de lui un outsider de la scène,
Postmortem n'a pas sorti d'album faisant référence dans le milieu, se contentant d'être au mieux générique, au pire un pâle groupe plutôt poussif et sans imagination, dont le patronyme est plus célèbre que le nom de ses albums.
Les Berlinois sortent chez
War Anthem Records leur septième album, "
The Bowls of Wrath", à la pochette soignée et bien plus engageante que ce à quoi le groupe nous a habitué par le passé. Néanmoins, et malgré une discographie peu engageante de prime abord, les compositions de cet album possèdent une qualité générale bien au-dessus de ses prédécesseurs. Tantôt empruntant aux Anglais de
Carcass, avec un riffing caractéristique, sec et précis ("
The Bowls of Wrath", l'entraînant "Among
The Dead"), tantôt plus joueur (les envolées rythmiques de "Oops... I Killed
Again", malheureusement terminant par un "fade out" déplacé),
Postmortem s'applique à créer un ambiance soignée à ce disque (l'intro
Metallica de l'éponyme, avec un chant lyrique féminin inattendu en son milieu du plus bel effet), et convainc avec ses qualités propres : le riffing, la voix râpeuse de Matthias Rütz (très Jeff Walker -
Carcass période "Heartwork"), et des compositions plutôt soignées et percutantes (le court mais réussi "
Nothing Last Forever", le final "
Blood Of The
War").
Postmortem évite ainsi le piège du "vieille école", très prisé en ce moment, malgré un style de thrash classique, aux riffs convenus (le break de "
Hate Covers
Hate", mille fois entendu chez
Celtic Frost, et heureusement surplombé par des chœurs monastiques juste discrets). On sent le travail pour ne pas tomber dans la facilité.
On retrouvera aussi un son précis, avec notamment un équilibre et un dynamisme dans sa production (M. Wüstenhagen et le groupe produisent, mixage au Time Tools d'Hanovre) qui contribuent à rendre à ce disque un rendu plutôt bien ficelé, agressif, et finalement assez réussi. Ancré dans un thrash metal classiquement européen (nombreux breaks, morceaux majoritairement up-tempo, refrains marqués et répétés à l'envie souvent avec le titre du morceau un peu à la manière du premier
Cancer),
The Bowls of Wrath" aura bien du mal à obtenir un minimum de reconnaissance. Ce n'est pas faute d'essayer, tant cet album, dans son ensemble est plutôt bien ficelé, sans faute de goût, et parfaitement exécuté. Mais les morceaux plus quelconques (le fade "
Doomsday Killer", "
Pagan God" un poil générique dans sa construction) et une concurrence implacable dans ce style de thrash aux frontières d'un death mélodique (
Carcass,
Korzus, pour citer des sorties récentes) n'aideront pas
Postmortem à améliorer sa notoriété. C'est bien fait, et on sent le travail dans les compositions pour proposer un album de thrash cohérent. Plutôt une bonne surprise (le terrible "Among
The Dead" réellement au-dessus du lot), mais pas grand chose d'inoubliable non plus.
13/20
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