The Blazing Lily

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15/20
Nom du groupe Norhod
Nom de l'album The Blazing Lily
Type Album
Date de parution 07 Octobre 2013
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1. Caer Arianrhod (A Moon Tale Pt.1) 01:07
2. Doomed to Oblivion (A Moon Tale Pt.2) 06:24
3. Illusions of Infinity 04:06
4. Lily's Ashes (A Moon Tale Pt.3) 05:08
5. Fading with the Dark 03:50
6. Trough the Forest 02:40
7. Last Sundown (A Moon Tale Pt.4) 04:51
8. Creatures 03:32
9. Arianrhod (A Moon Tale Pt.5) 04:20
10. Mirrors Lady 04:06
11. White Spiral 06:16
Total playing time 46:20

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Norhod


Chronique @ ericb4

22 Janvier 2016

Pas encore un coup de maître, mais on s'y achemine assurément...

Une énième tentative d'entrée dans la lumière d'un groupe, encore discret, sur la scène metal symphonique gothique internationale pour une ixième carrière éphémère, me direz-vous, et ce ne sont pas les exemples qui manquent pour l'attester. Alors, à quoi bon s'évertuer à vouloir oeuvrer dans un registre surinvesti qui tendrait de plus en plus à privatiser ses entrées ? Il se pourrait toutefois que Norhod ne soit pas de ceux qui se contentent d'un fugace coup d'éclat aux fins d'un égocentrique recueil de lauriers, avant de s'évaporer à jamais. Il se trouve, au contraire, que le groupe italien n'a tari ni d'inspiration, ni de détermination pour venir, à son tour, fouler les planches d'une scène qui ne l'attendait pas nécessairement, et qu'il compte bien faire sienne. Patiemment tapi dans l'ombre, tissant un à un les fils de sa toile pour mieux nous retenir, le combo toscan, tel un cyclone inattendu, se dessine peu à peu dans ce paysage musical. Et cela, à l'image d'une expérience efficiente des concerts locaux et d'une première démo « Arianrhod » (2012), déjà remarquée par le producteur Wahoomi Corvi et le label Wormhole Death. C'est là que tout a commencé...

Créée en 2009 par les guitaristes Giacomo Vannucci et Andrea Stefani, le claviériste Michele Tolomei et le growler Giacomo Casa, la vaillante troupe fut complétée, deux ans plus tard, par le bassiste Matteo Giusti, le batteur Francesco Aytano et la soprano Clara Ceccarelli, oscillant entre Zuberoa Aznarez (Diabulus In Musica) et Carina Hanselmann (ex-Arven). Ce faisant, le collectif n'a eu de cesse de peaufiner ses textes et aiguiser ses portées pour les soumettre une nouvelle fois à Wahoomi. Convaincu par leur potentiel, celui-ci a également réalisé le mixage, au demeurant de bon aloi, de leur premier album full length « The Blazing Lily », substantiel propos mastérisé par Mike Jussila (Finnvox Studios). Premier indice révélateur de leur insatiable désir d'en découdre et qui fait penser que rien ne sera jamais plus comme avant... Oscillant entre une solide et épique instrumentation, aux délicats arrangements, à la croisée des chemins entre Amberian Dawn et Imperia, avec une empreinte harmonique rappelant Dark Sarah, Delain et Xandria, quelques lignes mélodiques proches de Leah, un zeste d'ambiance dark, le combo livre un metal symphonique gothique contrasté et enivrant. Quel spectacle nous réservent alors les onze pistes (dont cinq extraites de la démo) de ce ruban auditif de trois-quarts d'heure et que doit-on en retenir ?

On constatera sans mal le caricatural schéma vocal de la belle et la bête essaimé sur la totalité de la rondelle. Ce faisant, le propos s'avère plus volontiers vivifiant, voire rudoyant, pour quelques pièces savamment élaborées. Et ce, à commencer par les premières croches de l'entame de l'opus. Jouant le rôle de hors-d'oeuvre, le laconique instrumental « Caer Arianrhod (A Moon Tale Pt.1) » est une ouverture, classique du genre, sur fond de nappes synthétiques, où une atmosphère progressivement orageuse nous saisit. On est alors prestement projeté sur « Doomed to Oblivion (A Moon Tale Pt.2) », puissante et rageuse pièce metal symphonique, aux riffs acérés et à la rythmique massive, dans la veine d'Imperia, première période, où les sensuelles patines vocales de la belles ne tardent pas à nous happer où qu'elles se meuvent. Par contraste, des growls caverneux permettent à la bête de lui faire écho. En outre, un pont technique laisse s'enchevêtrer guitares, reptiliens claviers et meurtrissantes percussions pour un corps à corps sanglant, d'où un solo de guitare s'extrait opportunément. La spectaculaire reprise en duo sur le refrain est apte à éveiller d'authentiques plaisirs, l'ensemble finissant crescendo. De son côté, le frondeur « Fading with the Dark » délivre une intarissable énergie frénétique, mise en exergue par un riffing percutant et une section rythmique diluvienne. Epique et corrosif, ce moment offre également de sculpturaux couplets, habilement tapissés de notes synthétiques. Exercice tout aussi convaincant.

Le combo a également intensifié ses frappes sans y perdre en luminescence mélodique et, là aussi, les moments de pure jouissance auditive sont loin d'être rares. D'obédience power symphonique, dans la lignée d'Ancient Bards, l'up tempo au riffing qui détruit tout sur son passage, « Last Sundown (A Moon Tale Pt.4) » est un volcan en éruption qui crache sa lave guitaristique et fait rougeoyer sa double caisse de bout en bout. Dans le sillage de Zuberoa, Clara fait danser ses claires inflexions avec grâce tout en tenant la dragée haute à son bestial acolyte qui jamais ne lâche prise. Un pont technique et mélodique de toute beauté servi par des claviers aux gammes expertes s'insinue dans cette tourmente, permettant une tempétueuse reprise oratoire en duo pour un périple sous haute tension et tenant toutes ses promesses. Par ailleurs, un doucereux environnement synthétique nous immerge au sein de « White Spiral », monumentale pièce power symphonique de clôture offrant un généreux espace instrumental, où une violoneuse empreinte d'inspiration folk se fait ouïr, non sans renvoyer à Lyriel, avant que nos deux tourtereaux n'engagent leurs premières vocalises. Ces derniers semblent ne pas vouloir se quitter, et ce, sur un mode opératoire inchangé et au gré d'une fulminante traversée, au fil du déroulement d'une riche et insoumise instrumentation. On achève la parcours comme on l'a commencé, en toute sérénité.

Lorsqu'il alourdit ses pas et projette ses séries d'accords dans des espaces nuancés, le collectif rital ne s'est pas montré malhabile non plus. D'inspiration heavy symphonique gothique, non sans rappeler Amberian Dawn, première mouture, l'intrigant et fouettant « Illusions of Infinity » laisse une vénéneuse créature prendre l'ascendant, avant que sa lyrique de comparse ne s'infiltre, pour une traversée sous bonne escorte. Complexe dans sa stucture et mystérieux, cet instant dissémine une kyrielle de séries de notes bien inspirées aux claviers, dont quelques somptueux arpèges au piano, avec en prime un beau solo de guitare. Dans cette logique, le claquant « Arianrhod (A Moon Tale Pt.5) » est un titre heavy symphonique à la saveur doom, au cheminement harmonique feignant la déroute mais où, précisément, tout est sous contrôle, à commencer par les volutes guitaristiques corroborant une chevaleresque et pléthorique orchestration. Le jeu de contrastes vocaux est poussé à son paroxysme, la sauvage créature se faisant plus furieuse que jamais, la belle ne se laissant pas compter, évoluant à sa guise sur un octave plus haut perché. Dans cette veine atmosphérique, terriblement éprouvant et paradoxalement si accrocheur, à la fois par sa ferveur et son ambiance gorgonesque, « Mirrors Lady » distille des riffs virulents étreignant une rythmique pachydermique. Le growler se fait éminemment rocailleux comme pour signifier à la douce de ne pas le laisser sur le carreau. Palpitants instants regorgeant de rebondissements.

Quand il témoigne de plus de tempérance, le groupe n'a pas failli à sa tache, pour nous octroyer quelques instants d'un bain orchestral aux doux remous, pour lesquels rien ne vient entraver le pur plaisir de nos sens. D'une part, sur un mid tempo aux harmoniques soignées, le symphonique atmosphérique « Creatures » offre des couplets bien ficelés où la déesse, dans l'esprit d'Arven, parvient à magnétiser le tympan sans la moindre ombre au tableau. Assistée par son lugubre compère, elle nous conduit à de savoureux refrains, le cortège instrumental suivant la mouvance avec aplomb, renvoyant à des arrangements de fort bonne facture, pour d'ondoyantes séries de notes, parfaitement distribuées et restituées. D'autre part, un sensible piano/guitare nous introduit sur la délectable ballade « Lily's Ashes (A Moon Tale Pt.3) », déjà incluse dans la démo. Un échange permanent entre une growleuse présence et l'empreinte lyrique de la sirène nous interpelle, nous séduit et nous pousse irrémédiablement à réinvestir les lieux. L'ensemble est accompagné d'une instrumentation feutrée, jouant sur les nuances de tonalité, et revêtue d'une ligne mélodique des plus émouvantes. Aussi, les amateurs de moments tamisés ne seront pas en reste.

On suit donc le fil de l'épisode sans éprouver le besoin de s'esquiver un seul instant du propos, et même avec le désir d'y revenir. Et cela, aux fins d'une immersion plus profonde encore dans les abysses d'une œuvre forte et passionnée. Et ce, même si l'on pouvait s'affranchir de l'instrumental « Trough the Forest ». Posé en plein cœur de l'engin, comme pour jouer les arbitres, esquissant un dense tapis végétal, pour une courte « respiration vocale », celui-ci laisse le loisir de faire rugir ses guitares, crisser ses riffs et vrombir sa basse, pour un trop bref voyage roots pour accaparer le tympan. On aurait également pu souhaiter une offre vocale plus diversifiée ainsi qu'une pointe d'originalité à ce message musical recelant, néanmoins, une charge émotionnelle indéfectible. Cela dit, il y aurait fort à parier que l'on détient là les germes d'un projet au long cours, le collectif disposant d'armes techniques et logistiques déjà bien affûtées et suffisantes pour ne pas rester en retrait d'une scène metal appelée de ses vœux. Un potentiel déjà affirmé qu'il conviendra de confirmer encore à l'aune d'un second album longue durée de cet acabit, avec quelques effets de surprise supplémentaires, histoire de magnétiser un peu plus leurs gammes et leurs arpèges, et, accessoirement d'élargir le champ d'un auditorat encore clairsemé. Selon votre modeste obligé, arguons que l'on ne restera pas bien longtemps dans l'expectative, nos compères s'activant déjà à leur prochain effort. En attendant, prenons le temps de nous poser et d'écouter la tempête gronder et les vagues se fracasser sur la grève, une charismatique sirène émergeant pour nous sauver de la débâcle, nous lovant le pavillon pour un frissonnant bal des vampires...

2 Commentaires

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Flandre - 29 Janvier 2016: Merci Eric pour cette admirable et impressionnante découverte! Un album audacieux aux influences majeures très "finlandaises".
Espérons que leur tout nouvel album soit de la même veine!
ericb4 - 30 Janvier 2016: Merci à toi. En effet, un réel potentiel se cristallise dans ce projet audacieux. On aura sûrement droit à un prometteur successeur! A suivre, donc...
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