En Irak, il ne fait pas bon aimer le metal. Et encore moins lorsqu’il s’agit de metal anti-islam ! Pourtant, les membres de
Seeds Of Iblis prennent le risque de combiner le tout au sein d’un black metal furieux et ambiancé. Formé en 2011, ils jouissent déjà d’une bonne réputation dans le milieu underground, avec suffisamment de soutient pour faire envoyer leur metal noir à travers le monde, malgré cette épée de damoclès au-dessus de la tête. Car en Irak, tout adorateur de metal et tout détracteur de l’Islam est passible de la peine de mort…
2013 est l’année de
Seeds Of Iblis. Deux ans après un premier EP correct sortent deux galettes : un EP signé chez les Finlandais d’
Hammer of
Hate Records et un album signé chez les Américains d’
Unmerciful Death Productions. Il faut dire qu’ils ont attiré l’attention et qu’ils arrivent à s’exporter à l’étranger, contrairement à d’autres groupes irakiens voire moyen-orientaux. Aller, voyons donc ce que donne l’EP «
The Black Quran ».
En français, « quran » n’est autre que le Coran. Avec cet EP,
Seeds Of Iblis prend un malin plaisir à transformer le livre sacré de l’Islam en un livre sombre et destructeur, moteur des guerres et des différentes dictatures. Le livret nous annonce la couleur, dénonçant les atrocités de la guerre et l’implication de jeunes enfants, montrant des paroles sacrées couvertes de sang ou un Ben Laden au milieu de paroles fortes de sens. La musique est tout autant représentative. «
The Black Quran », c’est un seul titre long de prêt de vingt minutes. Ving minutes de rage et de noirceur au sein d’un black metal inspiré par la scène scandinave (
Dark Funeral,
Mayhem,
Emperor) et entrecoupé de différentes parties.
C’est avec des versets tirés du Coran que commence «
The Black Quran » avant de nous propulser dans la tourmente et la noirceur à coups de riffs, de cris possédés et de blasts. Du fait de la thématique principale et de la position géographique du groupe, on ne sera pas étonnés de retrouver des touches orientales dans les riffs, les claviers (juste des nappes, rien de grandiloquent) ou même les ambiances. Certaines paroles sont aussi chantées en arabe et on peut aussi entendre certaines narrations dans la même langue. La production correcte du son permet de relever les atmosphères sombres. Ce qui peut gêner, sur le coup, c’est la répétition du premier passage du morceau, comme un refrain. Les seules variations résident dans des « couplets » tous différents les uns les autres. Voix bizarres, rires malsains, crépitements de flammes, instruments traditionnels, chœurs…tous marqués par cette aura noire et tourmentée.
On s’arrêtera là, vu qu’il s’agit d’un seul et même morceau. Mais ce dernier vaut quand même le coup d’oreille tant il représente ce qui se fait de mieux en matière de black oriental. Seeds Of Ibilis a de quoi ravir ceux qui aiment le métissage entre black scandinave et touches arabisantes.
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