The Black

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17/20
Nom du groupe Imminence (SWE)
Nom de l'album The Black
Type Album
Date de parution 12 Avril 2024
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Come Hell or High Water
 03:49
2.
 Desolation
 04.07
3.
 Heaven Shall Burn
 04:07
4.
 Beyond the Pale
 04:13
5.
 Death by a Thousand Cuts
 05:26
6.
 Come What May
 06:13
7.
 Cul-de-Sac
 02:36
8.
 The Call of the Void
 03:51
9.
 Continuum
 04:20
10.
 L'Appel du Vide
 03:57
11.
 The Black
 06:10
12.
 Le Noir
 03:04

Durée totale : 51:53

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Imminence (SWE)


Chronique @ Groaw

28 Mai 2024

Imminence signe avec The Black son œuvre la plus aboutie, à la fois contemporaine, complexe et déchirante

La musique, en tant qu’art universel, a toujours été le miroir des émotions humaines les plus profondes. Parmi celles-ci, la mélancolie et le déchirement occupent une place particulière, souvent explorées par les artistes et les groupes pour exprimer des sentiments de perte, de nostalgie et de souffrance. Ces thèmes, récurrents dans diverses époques et genres, résonnent avec une intensité singulière et capturent l’âme de ses auditeurs pour les transporter dans des états introspectifs. Des ballades dramatiques aux symphonies douloureuses, les compositeurs traduisent ces émotions obscures en mélodies et en paroles et créent des pièces qui ne sont pas seulement des expressions artistiques mais aussi des refuges pour celles et ceux qui cherchent à comprendre et à ressentir ces mouvements.

Cette maîtrise de la douleur, Imminence l’a largement acquise au cours de sa carrière. Si les débuts du quintet suédois furent poussifs avec deux premiers opus I et This Is Goodbye tout juste moyens et où la formation cherchait encore sa forme de distinction, l’arrivée de Turn the Light On a sonné la première révolte de nos artistes, une somptueuse fusion entre post-hardcore, metalcore et metal moderne, le tout dans une atmosphère bien plus morose. Heaven in Hiding a confirmé ce gain d’éclat avec un album davantage personnel, narratif, toujours touchant dans son discours et avec un véritable accent sur son regard menaçant. Mais avec The Black, premier disque produit en totale autonomie et le cinquième dans la discographie du collectif, nos Suédois exposent la version quasi-ultime de leur univers, une offrande d’une grande rareté et impressionnant à bien des niveaux.

Marque de fabrique et véritable singularité du combo, le violoncelle prône désormais avec exubérance sur la plupart des compositions avec un réel apport dans les mélodies. Ainsi, sur Desolation, son apparition permet une puissante combinaison entre un riffing et une batterie incisive et un doux mais funeste tableau de l’instrument à cordes frottés. Le vocal oscille entre un screaming ravageur et un chant clair qui contribue à la souffrance du morceau. Le final quant à lui adopte une posture davantage tournée vers l’épique et l’apothéose avec l’apparition de chœurs. Ces mêmes voix, dans un registre toujours aussi grandiloquent, se retrouvent toujours par des petites touches astucieuses comme dans l’introduction d’Heaven Shall Burn ou encore lors du post-refrain du morceau éponyme.

Dans son écriture, on sent également que le quintet a réalisé de sacrées prouesses, aussi bien dans ses travaux les plus agressifs que dans ses complaintes. Les breakdowns sont peaufinés, mieux amenés et ont cette stupéfaction, cet aspect prenant que nous vivions que partiellement sur Heaven in Hiding. Un titre comme Come What May avec ses quelques six minutes exprime clairement cette idée de progression et de saisissement avec une panne plutôt inattendue, pleine de célérité et d’ardeur avec l’utilisation intensive de la double basse. Le point d’orgue est sans aucune contestation possible ce somptueux solo de violoncelle en fin de morceau qui ajoute une sérieuse dimension taciturne et sensible, de quoi nous prendre véritablement aux tripes.

Ce gain stylistique, notre formation la démontre aussi sur des compositions plus étendues, preuve d’une mutation vers une musique progressive. En ce sens, les Suédois ne manquent clairement pas d’arguments avec des titres dantesques, à l’instar de l’éponyme, six autres minutes de haute voltige avec de belles transitions entre instants colériques et passages poétiques. Une nouvelle fois, nous pourrons profiter d’un superbe solo de violoncelle en faded-out pour une conclusion en apothéose. La prestation vocale d’Eddie Berg est particulièrement colossale avec une large palette et ce screaming final qui nous procurera quelques sueurs froides. Le seul petit bémol que l’on pourrait évoquer sur le vocal provient des similitudes toujours aussi fortes de Sam Carter (Architects), une inspiration dont le frontman a un peu de mal à s’émanciper.

Ce cinquième ouvrage présente également quelques petites faiblesses, des compositions en-deçà du standing imputé par notre quintet. Cul-de-sac est un interlude qui créé une coupure radicale avec une ambiance certes mystique et inquiétante mais dont la présence en plein milieu de l’album est étrange. La seconde partie du morceau offre une illusion optimiste par ces quelques notes au violoncelle mais qui contrastent complètement avec le caractère sombre des autres toiles. Il en est de même pour le titre de clôture Le Noir qui reprend, d’une façon plus délicate et tragique, les mêmes traits que la chanson éponyme. Malheureusement, la mélodie tourne en rond et on ne se sent pas spécialement touché par cet ultime message.

The Black atteint un sommet artistique qu’Imminence n’avait encore jamais atteint. Ce cinquième opus, enveloppé d’une atmosphère tourmentée et bouleversante, est une étape supplémentaire mais surtout majeure sur la profondeur émotionnelle recherchée par le quintet. Les Suédois démontrent avec brio leur capacité à combiner intensité brute et subtilité mélodique et offrent des expériences audacieuses et émouvantes. Bien que quelques narrations présentent des inconsistances, elles n’éclipsent en rien la réussite globale de l’album. La formation signe donc pour son nouveau coup de pinceau une œuvre majeure, un voyage introspectif où chaque note transpire la douleur ou la beauté, preuve d’un véritable chef-d’œuvre à la croisée des genres et des émotions.

2 Commentaires

7 J'aime

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peto - 29 Mai 2024:

Merci pour cette belle chronique.

J'aime beaucoup cet album. J'avais trouvé intéressant cette utilisation du violon, et c'est vrai que sur cet opus, c'est vraiment bien assimilé à la musique proposée par Imminence. C'était de moins en moins brouillon et/ou forcé lors du dernier album. Là, ils ont fait mouche! Chez moi, ça passe formidablement!

Maquistador - 13 Octobre 2024:

J'aime aussi beaucoup cet album où l'on ressent très bien toutes les émotions, les musiques sont magnifiques.

C'est leur album le plus abouti et aussi le plus sombre.

Le violon est vraiment leur plus value et je suis content qu'ils aient exploité cet atout.

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