Depuis plusieurs années maintenant, l'Asie s'affirme, prouvant non seulement qu'elle a du talent, ainsi que de l'imagination et de l'originalité, traditions oblige.
Kadenzza au Japon est un exemple,
Chthonic à Taïwan en est un autre, mais on ne connaît pas du tout
Kalodin, venu tout droit de Singapour, pays de
Rudra et d'
Impiety, qui ne cesse lui-même de progresser d'années en années.
Kalodin, pour ce «
Bestial Ritualism of Harlotry », se compose de trois membres motivés et ambitieux, aux origines singapouriennes et népalaises, ce qui forcément, joue énormément dans la composition des morceaux.
C'est donc avec hargne et fierté que le trio nous propose son tout premier album en 2010. Officiant dans un black death symphonique aux relents asiatiques omniprésents,
Kalodin use aussi de ses influences
Dimmu Borgir/ Cradle of
Filth afin de renforcer le son, les mélodies mais aussi les ambiances et les thématiques. Les symphonies à certains moments peuvent s'apparenter à celles des norvégiens, notamment sur l'aspect grandiloquent, d'abord, mais aussi ce côté tragique, tandis que l'aspect rituel, gothique, sanglant et sexuel peut rappeler l'imagerie des anglais. La pochette, le titre de l'album, mais aussi l'intérieur du livret et les paroles sont de bons exemples.
L'opus n'est pas très original dans son approche, mais il l'est d'autant plus grâce à l'apparition de sonorités et/ou instruments typiques de l'Asie, comme sur « Forshaken
Virgin Demonlord » entre autres, rappelant le metal extrême folklorique de
Chthonic. De plus,
Kalodin arrive à se démarquer de ses acolytes européens grâce aux mélodies, parfois plus orientalisées, mais surtout plus apocalyptiques, comme en témoignent l'introduction « The
Ritual Commencenth » et «
Dark Whisper ». Non seulement les atmosphères sont pesantes et sombres, mais en plus l'auditeur sait dès le départ que les riffs et les vocaux s'annoncent des plus agressifs !
Et pour cause !
Kalodin étonne avec un « In Gloriticus
Luctus (The Mourning Alter) » inspiré et très prenant, partant d'une introduction calme à la guitare acoustique pour déboucher sur des murmures terrifiants et un déluge de riffings death et de claviers, lançant une terrible offensive black metal et dégageant pour le coup un certain côté malsain, comme sur un «
Necrophiliac » (bonjour à un ami somien) très déchaîné.
En tout cas,
Kalodin semble privilégier les atmosphères, les humeurs et les émotions, plutôt que l'agressivité et/ou la vitesse pures. En témoigne un « Interlewed: Intro
Purity » atmosphérique, presque chimérique, dénué de guitares mais rempli de voix féminines tentatrices sur un fond aux claviers lumineux.
L'ensemble des morceaux reste assez varié, la base étant black symphonique mais les riffs alternant entre death, thrash voire heavy parfois, comme sur « Souls Of
The Dead » par exemple. Par contre, il s'avère que le soucis réside du côté de la batterie, boîte à rythme qui parfois, prend trop de volume ou ne s'accorde pas forcément avec le reste des instruments. Heureusement, elle n’empiète pas sur la force des riffs et des claviers, maîtrisés et présents là où il faut. Coup de chapeau au leader Davin Shakya qui, en plus d’enregistrer l'album, s'est aussi chargé d'une bonne partie des instruments.
La production correcte et la qualité des morceaux font de ce «
Bestial Ritualism of Harlotry » un album ambiancé très agréable à écouter, malgré ses petits défauts et les influences sus-cités,
Kalodin s'octroyant tout de même l'aide de Mike Priest (Absence of the Sacred,
Hell's
Labyrinth) pour le design de la pochette.
Je ne connaissais ni Kalodin , ni Chthonic.
Ni Ktamère, bon elle était vraiment trop tentante celle là, désolé ^_^
Merci en tout cas.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire