Musicalement, avec cette première demo baptisé
The Beginning, les Brésiliens de Black
Century ont une certaine difficulté à dissimuler l'admiration qui est la leur pour un Heavy
Metal britannique, et notamment pour celui des Londoniens d'Iron Maiden dont les ombres planent ici de manière envahissantes. Cet amour immodéré est audible dès les prémices d'un instrumental éponyme où cette basse vrombissante bientôt accompagnée d'une guitare nous offre un exercice qui n'est pas sans nous évoquer celui effectué par
Steve Harris et ses comparses sur The Clansman. Notons d'ailleurs qu'une telle entrée en matière de la part du quintette originaire de Natal n'est pas nécessairement des plus judicieuses tant elle égare l'auditeur en des méandres perturbants. Dans une première œuvre telle que celle-ci il apparaît essentiel, du moins selon votre modeste serviteur, d'être d'abord direct avant, éventuellement, de se complaire dans certaines subtilités et finasseries. La première impression étant primordiale celle laissée par cette entame est mitigée.
Mais poursuivons sur le chemin de cette déception en disant que certains soucis de placement octroient à ce disque une unité parfois bancale. En effet, par instants, subrepticement, on sent encore poindre de cet amateurisme propre aux groupes qui débutent défaisant le liant d'un edifice précaire. Dès lors on a le sentiment que l'ensemble se désagrège laissant chacun seul dans sa partition. Fort heureusement, ces moments sont rares.
Par ailleurs, et pour continuer dans le registre des défauts handicapant ce manifeste, abordons le cas du chanteur de cette formation,
Leonardo Resende. Dire que l'artiste éprouve parfois quelques difficultés à s'exprimer en une justesse pourtant indispensable, serait le moindre car en plus de ses fausseté récurrente surtout présentes en des aigus approximatifs (Blackening the
Century...), il peine aussi à tenir certaines notes sur plusieurs temps donnant aux titres de cette demo un aspect embarrassant supplémentaire. En outre, malheureusement, ses interprétations manquent singulièrement de cachet et de personnalité. Ses prestations ne convainquent donc guère dans l'expression de ce mélange que les esprits taquins et malicieux oseraient définir comme l'union de celles d'
Andre Matos (Ex-
Angra) le talent en moins, et de celles de Carlos "Spartacus" (
Skull And Bones) en moins catastrophiques cependant.
Puisque l'infâme nom est lâché, celui coupable d'ignobles méfaits tels
Skeletons Exhumed en 2010 ou tels le fameux
Conspiracy, Aliens and Nazis en
2012, continuons sur le chemin, ô combien douloureux, de cette comparaison et relevons certains autres points communs entre ces deux collectifs et notamment concernant certains passages de guitares qui parfois aussi, dans les travaux proposés par Black
Century, manquent de technicité, d'inspiration, de justesse et, in fine, d'intérêt (Blackening the
Century,
Road to
Hell....).
Quoi qu'il en soit, au-delà de toutes ces réflexions décourageantes, Black
Century nous offre trois morceaux pas totalement inintéressants, mais qui devront encore mûrir afin d'être, ne serait-ce qu'un peu, plus captivants. Une remarque valable pour l'ensemble du groupe d'ailleurs qui, lui aussi, devra faire quelques efforts afin de rendre son propos plus personnel et plus attachant.
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