Débarrasser son Heavy
Metal d'obédience britanniques de ces scories les plus incontestablement empruntés aux Anglais d'Iron Maiden et progresser afin d'effacer un peu de ces imperfections liées à un manque de technique manifeste, voilà, pour résumer sommairement, quelles étaient les difficiles épreuves que devaient surmonter les Brésiliens de Black
Century après une première tentatives,
The Beginning, assez moyenne.
Afin de dresser une comparaison pertinente entre ce premier pas et le second, celui-là même qui nous occupe aujourd'hui sorti, peu ou prou, un an plus tard intitulé
Shadow Man, et ce afin de mesurer l'évolution qui sépare les deux, reprenons donc chacun des écueils qui gangrenait le premier afin de constater, ou non, si des progrès ont été accomplis.
Pour ce qui est de ces influences les plus flagrantes, même si, reconnaissons-le, elles sont ici un petit peu moins marquée, elles restent très présentes. Tant et si bien que l'on parvient toujours encore, de-ci de là, à reconnaître les stigmates de l'ouvrage de
Steve Harris et de ses comparses.
S'agissant des problèmes techniques, concernant donc ces soli de guitares parfois indigents et ces erreurs de placements dont le coupable sera surtout Jônatas Barbalho nous proposant parfois quelques courtes prestations pas toujours bien calé dans le temps. On pourra d'ailleurs entendre ces défauts dès le premier morceau de ce nouvel opus,
Slaves of Times. Notons néanmoins que leur présence sera suffisamment rare pour ne pas rendre l'écoute de ce plaidoyer totalement insupportable.
Au sujet des chants insuffisants qui handicapaient autrefois l'expression de ce groupe, l'amélioration sera ici infime mais notable. En une recherche de nuances salutaires, le vocaliste de cette formation native de Natal ira même jusqu'à se hasarder à quelques grognements gutturaux graves, ainsi qu'à quelques rugissements aigus. Si ces tentatives ne seront pas inintéressantes, et même plutôt sympathiques, on notera cependant que
Leonardo Resende n'aura toujours pas résolu ces problèmes de justesse, et notamment sur la tenue de ces notes longues où on le sentira toujours encore chancelant.
Pour parfaire cette démonstration disons encore que ce disque, a contrario de son prédécesseur, ne comporte pas d'intro instrumentale longue et inutile égarant l'auditeur avide d'en découdre immédiatement, et nous propose d'entrer directement dans le vif du sujet en un premier titre qui, à défaut d'être d'une originalité folle, sera sympathique. Le second,
Shadow Man, sera, quant à lui, un peu plus intéressant et ce même si ces différents passages auraient mérité d'être enchaînés de manière plus fluide et moins heurtée. Pour ce qui est du dernier, Achilles the
Warrior, une fois encore, on ne pourra que regretter le conformisme dans lequel il se complait (un défaut assez récurent chez ce quintette).
Dans l'ensemble, avec ce
Shadow Man, Black
Century aura donc fait un pas dans la bonne direction. Cette avancé sera cependant très minime. Trop sans doute à l'heure où certains avancent bien plus rapidement et où d'autres nous proposent des premiers travaux pas nécessairement exemplaires mais de très grandes qualités.
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