Quand on pense
Death Metal, on ne pense pas en premier lieu au Portugal. A vrai dire, dans le monde du metal extrême européen, le Portugal porte un peu le bonnet d’âne et hormis en Black
Metal avec
Decayed, les Lusitaniens semblent relativement à la traine.
Néanmoins, à chaque règle son exception.
Theriomorphic est donc fondé à Lisbonne en 1997 autour de membres de diverses formations locales. Après une démo en 2000, le groupe attendra cinq ans avant de sortir son premier album au titre pompeux de ‘Enter the Mighty
Theriomorphic’. Malgré une exposition internationale limitée sur le label autochtone Exorcize Music, l’album reçoit des critiques quasi dithyrambiques.
Trois ans plus tard, en 2008,
Theriomorphic nous revient avec
The Beast Brigade signé sur Dethstar Wreck’ordes, à nouveau un petit label portugais. On peut espérer toutefois que
Theriomorphic gagnera en renommée avec cette nouvelle sortie malgré le manque de moyens.
Musicalement,
Theriomorphic pratique un
Death Metal mélodique d'excellente facture. Je ne suis pas d’habitude un fervent adepte du ‘Melodeath’ que je trouve souvent trop poussif, trop démonstratif et surtout trop mièvre pour mes oreilles endurcies et habituées à des sonorités bien plus abrasives.
Néanmoins,
Theriomorphic évite de tomber dans le fameux piège de la facilité et de devenir un clone sans âme et sans saveur d’un
Children Of Bodom ou encore d’un
Arch Enemy.
Le groupe fait avant tout et surtout du
Death Metal et il y a fort à parier à l’écoute de ce
The Beast Brigade que des galettes comme Heartwork (
Carcass), Tales From The
Thousand Lakes (
Amorphis) ou The
Red In The Sky Is Ours (
At The Gates) ont longtemps tourné sur les platines des Portugais.
En dehors de ces références évidentes des débuts (prometteurs) du
Death Metal mélodique, on découvre avec plaisir des choses qui rappellent LE
Death Metal à proprement parler, et ici et là on sourit à se dire que ce riff là aurait été très bien sur
Altars Of Madness (
Morbid Angel) ou sur
Clandestine (
Entombed) notamment sur le quasi hymne
The Beast Brigade (Part I) avec son refrain ultra catchy : WE ARE
The Beast Brigade, WE COME TO DOMINATE (tout un programme !).
Cette savante mixture où la mélodie sert la progression des morceaux plutôt qu’elle ne les décore, où les riffs furieux générateurs de headbanging soutenu (attention aux cervicales) fournit des titres tous plus accrocheurs les uns que les autres.
On pourra regretter tout de même un petit manque d’identité aux membres de
Theriomorphic qui ‘souffre’ tout de même d’une production typiquement suédoise. Loin de moi l’idée de dénigrer la Suède et ses nombreux acquis dans la scène du
Death Metal, toutes catégories confondues, mais à la manière d’un Tomas Skogsberg qui l’avait portée au firmament pour plus tard la rendre lisse et générique, une méthode de production cent fois renouvelée peut finir par lasser et surtout porter préjudice à un groupe prometteur en le noyant dans la masse. A plus forte raison quand le dit groupe ne bénéficie pas de la puissance de feu d’un
Nuclear Blast Records ou d'un
Century Media.
Qu’on ne se méprenne tout de même pas sur cette petite note négative. Ce n'est que le deuxième album de
Theriomorphic et j'espère sincèrement qu'un plus gros pécheur ira pêcher ce petit poisson lisboète qui avec le temps pourrait prospérer et croître comme il se doit et développer, qui sait, un style bien à eux.
Au final,
The Beast Brigade est un album solide et dans le genre découverte de bon aloi, j’avoue esquisser un petit sourire en coin tellement je ne pensais pas miser un kopeck sur la tête des Portugais. Je ne devrais pas faire non plus trop le mariole parce que j’ai tout de même sacrément mal aux cervicales depuis.
A bon entendeur…
En Death y'avait Grog (plus Grind) et surtout Sacred Sin qui était jusque là le groupe de Death portugais le plus connu je pense, c'était disons pas trop mal mais ça casse pas trois pattes à un cul de jatte...
En tous cas les références du premier At The Gates et du second Amorphis sot alléchantes.
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