Assis au milieu de nombreux genres musicaux comme le death technique, le death brutal, le grindcore ou encore le death slam,
Infant Annihilator, prédominant la scène
Deathcore, est un véritable O.V.N.I dans le monde du metal. Sujets controversés, musique offensive, humour satyrique, clips déjantés et influences poussées à l’extrême : voici comme nous pourrions décrire l’univers de notre trio. Et performance assez rare pour une formation aussi exagérée, The
Elysian Grandeval Galèriach, précédent opus des britanniques avait réussi à atteindre la 90e place des meilleures ventes d’albums au Etats-Unis. Chapeau bas !
L’heure n’est pas venue aux éloges mais plutôt à la présentation du troisième opus du trio british,
The Battle of Yaldabaoth. Également appelé « Le Démiurge », il ne s’agit ni plus ni moins d’une divinité causant le mal. L’esprit de ce monstre est bien retranscrit sur une jaquette lugubre où tout n’est que scène affreuse, où créatures mènent un combat sans merci au milieu d’un ciel menaçant et d’une cathédrale qui semble sur le point de tomber.
Riffing supersonique, ambiance morose et vocal destructeur : il n’en fallait pas moins pour plonger directement dans le bain et démarrer de la plus belle des façons l’album avec Childchewer. Une nouvelle fois, tout est façonné au millimètre près, sans tomber pour autant dans l’excès. Mais bizarrement, on retrouve une certaine tangibilité sans aller non plus dans l’harmonie la plus totale, ce qui montre dans un sens une certaine maturité de prise. De plus, nous retrouvons quelques influences venant de
Rings Of Saturn pour ce qui est de l’instrumental avec un jeu de guitare très technique et galactique.
Rassurons-nous,
Infant Annihilator n’en a pas oublié son ironie et sa gaieté grinçante avec Three
Bastards. Pourtant avec des sujets traitants du viol, de la religion ou encore de la pédophilie, le groupe n’hésite pas à proposer un clip où notre trio de musiciens semblent prendre du bon temps habillés avec des tenues pour le moins branchées disco. Niveau instrumental, le tapping de batterie est complètement hors du temps, semblable à celui de Blasphemian. Mais ce dernier est-il réel ou programmé ? Difficile de répondre à cette question tant nos musiciens peuvent surprendre à ce niveau.
Les titres les plus allongés restent néanmoins la tasse de thé de nos « So British » : d’une certaine manière, il s’agit des exemples les plus concrets où brutalité arrive à se marier avec mélodicité, où le riffing le guitare, certes moins technique, se montre le plus intéressant. Aperçu idéal avec The
Kingdom Sitteth
Lonely Beneath Thine Hollowed Heavens où vous pourrez entendre de manière significative la basse et où une certaine rythmique nous fera immédiatement penser à … Pokémon. Le titre éponyme est dans un tout autre sens extrêmement étonnante avec un solo de guitare, une cassure que l’on pourrait presque considéré comme un breakdown soit-dit en passant absolument inattendue et montrant l’étendue des palettes extravagantes de notre trio.
Côté vocal, nous sommes en terrain connu avec un Dickie Allen au meilleur de sa forme, pouvant varier d’une parfaite aisance entre un vocal aigüe et un vocal gras grave, en passant par les fameuses gutturales. Pour parfaire ce chant, le groupe n’a pas hésité à bien s’entourner avec entre autres Trevor Strnad (
The Black Dahlia Murder), Alex Terrible (
Slaughter To Prevail) ou encore Alex Teyen (
Black Tongue). Trois vocaliste d’exception pour trois ressentis bien différent : celui d’une monstruosité dans le bon sens du terme avec Alex Terrible, celui de la grandeur pour Trevor Strnad et celui de la destruction pour Alex Teyen.
Seules ombres au tableau seraient la présence de Paedophilic
Legacy, une outro à peine un peu plus de trente secondes faisant plus office de remplissage que d’un véritable final, malgré des aspects à la Inspecteur
Gadget assez amusantes. Il n’est pas impossible qu’il y ait également de temps à autres des périodes saccadées tant la batterie est prédominante qui peuvent totalement nous distraire mais rien de plus surprenant sur ce plan vu qu’il s’agit d’être le plus dévastateur possible.
Ce troisième opus d’
Infant Annihilator, pour le peu de sérieux qui y réside est de nouveau un franc succès de la scène
Deathcore.
Plus sombre, toujours autant provocateur et toujours aussi ravageur, The Battle Of Yaldaboath est une évolution dans la musique de nos britanniques, tant techniquement qu’esthétiquement. Avec un peu moins de longueur, un léger effort sur le mixage par moment, tout en gardant tout le sarcasme qui s’y cache, nul doute que le trio pourra posséder sa place parmi les grandes pointures
Deathcore.
Merci pour cette chronique, qui pique ma curiosité malsaine, ah ! ah !
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