Wheelfall fait partie de ces groupes français étranges, ces ovnis musicaux repoussant les limites, se fichant des codes et de l'opinion publique. Depuis ses débuts, les Nancéens ont prouvé qu'ils pouvaient créer une musique qui leur était propre, avec une ambiance malsaine, rampante et brumeuse. Des débuts sludge au double album / roman «
Glasrew Point », on retiendra un style atypique se faufilant petit à petit vers le post-metal / indus. L'arrivée de Thibaut Thieblemont aux claviers (et aux choeurs) n'est pas dénuée de conséquences et avec «
The Atrocity Reports », on entre littéralement dans une autre dimension, plus étouffante et martiale.
On le sent d'entrée de jeu avec le premier morceau « The Way to Every Crime is Ours ». Il se veut percutant et, contrairement à ce qu'on aurait pu penser, très court. Les précédents opus propsaient des morceaux longs, progressifs, dévoilant leur essence petit à petit, ici on part dans du rapide et du syncopé, avec un arrière goût d'acier. L'influence
Nine Inch Nails est prédominante aussi bien dans la rythmique que dans les vocaux rageurs mais
Wheelfall ajoute à ça sa patte personnelle, sa lourdeur et ses riffs écrasants nous enfonçant dans la torpeur, à l'image d'un «
Nothing but Worms » direct et malsain.
Le côté cauchemardesque de «
The Atrocity Reports » s'intensifie à mesure qu'on s'aventure dans l'album. Des ambiances indus tribales pointent le bout de leur nez grâce à des alternances rythmiques et des riffs remuants comme sur « Violence Is Seduction ». Des dissonnances apocalyptiques sont aussi de la partie, pas seulement sur l'interlude « Control », complètement dérangeant, mais aussi sur « Black
Bile » et sa basse vrombissante. La prestation vocale est aussi de haut niveau, avec des passages calmes et claires qui ne peuvent qu'accentuer ce côté malsain. En cela. «
Lost Cause » représente, d'ailleurs, représente bien l'évolution de Wheefall, passant de la lenteur à l'énergie, du calme à la violence, du brumeux à l'apocalyptique. Un sacré travail de composition.
«
The Atrocity Reports » ne souffre d'aucune longueur et ne faiblit pas, bien au contraire. Il propulse l'auditeur dans un océan glacial, une nuit obscure, une forêt oppressante....nul besoin de mots pour créer des images, les sons et les atmosphères sont bien suffisants. Les Français de
Wheelfall signent encore une fois un album atypique, une sorte d'hybride entre sludge, post metal et indus débordant de violence et de malaise. A déconseiller aux âmes sensibles.
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