The Apostate

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16/20
Nom du groupe Luciferion
Nom de l'album The Apostate
Type Album
Date de parution 07 Octobre 2003
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album45

Tracklist

1. Intro 02:59
2. The Apostate 09:29
a/ Part I - Under the Eyes of Serpents
b/ Part II - Transcendental Fusion
c/ Part III - Gods Bring You Away from Yourself
d/ Part IV - A Strain from Depths
e/ Part V - The Force Dwells Within
f/ Part VI - And all the Waste Will Fade
3. Become or Be Gone 06:17
4. Destroying by Will 05:20
5. New World to See 07:16
6. Circle of the Tyrants (Celtic Frost Cover) 04:28
7. Rebel Souls 05:45
8. The Voyager 06:12
9. Satans Gift (the Crown of Thorns) 03:32
10. Graced by Fire 02:50
11. Hymns of Immortals 05:04
Total playing time 59:12

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Luciferion


Chronique @ Miskatonic

23 Avril 2016

"No lord shall stand before my self !"

Il aura fallu attendre pratiquement dix ans avant que Luciferion ne livre à ses adeptes un nouvel opus qui soit le digne successeur du ténébreux Demonication sorti en 94. Durant ce hiatus, Wojtek Lisicki, guitariste et leader incontesté de la formation, a fondé avec son ami Martin Furangen, l’entité Lost Horizon, évoluant dans un registre power sympho, hélas bien éloigné de l’esprit noir et malfaisant caractérisant si bien Luciferion. Pourtant, l’envie de composer de nouveaux morceaux sous l’égide de son ancien groupe finit par s’insinuer dans la tête de Wojtek, qui récupère au passage Martin au poste de bassiste, déjà présent sur les premières démos de Luciferion, mais absent de Demonication, ainsi que Michael Nicklasson, growler et autre pilier du groupe, qu’accompagne enfin Hans Nilsson, nouveau venu et batteur du culte Liers in Wait, et ce qui devait être au départ une simple compile destinée aux fans, regroupant cover et démos, se transforme finalement en quasi véritable album.
En effet, l’intro mise à part, The Apostate ne propose que quatre nouvelles pistes, mais d’une durée conséquente de 28 minutes, chargées d’une richesse instrumentale remarquable et sans précédents chez Luciferion, auxquelles s’ajoutent tout de même une formidable reprise et des versions démo du premier album.

Alors que Demonication se plaçait déjà sous le signe du death US evil, façon Deicide et Morbid Angel, plutôt que d’opter pour la facilité en sortant un énième son estampillé Sunlight, The Apostate affine l’identité musicale du groupe et articule principalement sa musique autour du clavier, instrument fétiche de Wojtek qui en assure d’ailleurs la direction en sus de celle des guitares, évoquant désormais la démarche d’un Nocturnus, bien que Luciferion soit sur ce nouvel opus plus mystique que véritablement occulte.
Le deathster n’aura évidemment pas manqué de remarquer l’absence du pentagramme dans le logo du groupe, ainsi qu’une petite phrase glissée à l’intérieur du livret, relative au souhait du groupe de ne plus se soumettre à un quelconque carcan religieux, qu’il soit anti-chrétien ou non, mais bien au contraire de se poser comme un farouche antagoniste envers toutes formes d’oppression spirituelle, ce en quoi L’Aspostat, constitue un titre d’album univoque.
Ainsi expurgé de son aura diabolique, qui faisait pourtant toute la force et la puissance de Demonication, que reste t-il de Luciferion ?

L’album gagne d’abord en agressivité, avec un son de guitare plus nourri, et en technicité, proposant ainsi une grande variété de rythmiques et des changements de tempi incessants. La lourdeur et la noirceur de Demonication laissent dorénavant place à des orchestrations quasi symphoniques, faisant du clavier, non plus un accompagnateur discret comme c’était le cas sur Demonication, mais bien un conducteur, entraînant un surcroît d’ambiance et d’intensité. Les nombreux samples parsemant le disque, tous issus du film Dark City, terminent d’achever la mutation vers une entité désormais science-fictionnelle et non plus maléfique.
Notons parmi les quatre nouvelles pistes proposées, l’étonnant morceau titre, divisé en sept chapitres, véritable pavé conceptuel et atmosphérique alternant parties brutales et parties lentes ambiancées, que viennent peupler de superbes leads émaillés par les coups de vibrato caractéristiques de Wojtek, ou encore les terribles Become or Be Gone et New World to See, dont les soli touchent au virtuose, et dotés d’orchestrations parfois si scéniques qu’on se croirait parachuté dans un péplum. Le tout reste cependant très agressif, à l’image de Destroying by Will, qui possède encore des relents Morbid Angel et qui distille d’impitoyables blasts.

Luciferion nous aura aussi habitué à ses covers de génie, parmi lesquelles le célèbre Fight Fire With Fire, façon brutal death joué à vitesse supersonique, ou encore le terrifiant Blasphemer présent sur le premier album. Cette fois, le groupe revisite Celtic Frost, et propose un Circle of the Tyrants hallucinant, lifté en 96, et sur lequel l’utilisation du clavier pour renforcer la rythmique confère au morceau une toute nouvelle dimension.
Et pour ceux qui auraient raté l’infernal Demonication, il est en partie permis de se rattraper avec cet Apostate, qui propose en seconde moitié d’album les versions démo de cinq des meilleurs morceaux du premier full length, enregistrées en 93. Le son y est certes moins puissant et la rythmique moins véloce (Satans Gift et Graced by Fire), mais les guitares s’y montrent plus incisives, la basse étonnamment lisible et très au devant, tandis que certains effets comme le sample de Rebel Souls ou les cloches de The Voyager ne sont pas encore présents. Des versions rough en somme, qui combleront le fan acquis de la première heure et achèveront de convertir le nouveau venu avide d’un death à l’ancienne.
A noter au sujet de ces démos que la tracklist de la cover présente une inversion dans le titre de deux de ses morceaux : The Voyager et Hymns of the Immortals.

Ainsi allégé de son contenu maléfique, Luciferion cru 2003, se montre plus aéré que Demonication, et bien plus sophistiqué, à l’image du side project de Wojtek et Martin, Lost Horizon, mais sous un prisme naturellement plus agressif, pour un death metal moins lourd et plus moderne dans son ensemble. La technicité instrumentale et structurelle a remplacé la lourdeur dans des compositions mâtures, ambitieuses et mieux produites, mais sans être forcément meilleures. Les titres paraissent en effet moins efficaces que ceux de Demonication, bien que d’une clarté inédite chez Luciferion, et le contenu lui, gagne par contre en mysticisme et se montre très illustratif, les samples de Dark City disséminés un peu partout servant d’iconographie au concept idéologique et spirituel de The Apostate.
Malheureusement, l’aventure Luciferion sera sans suite, Wojtek splittant la formation la même année, désirant prendre définitivement ses distances avec un groupe dont le nom supposait une affiliation avec Satan.

5 Commentaires

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sijj - 23 Avril 2016: Superbe chro, merci!
Perso je trouve Demonication + thrash death. Celui-là est énorme niveau "occulte", terme qui je le concède ne veut finalement pas dire grand chose... Mais avec ces petits interludes, quelle intensité!
Miskatonic - 23 Avril 2016: Oui, c'est assez subjectif finalement cette notion d'occulte, mais disons que dans le cas présent je lui préfère le terme "mystique", plus positif que "occulte", et qui s'accorde bien à cet album, justement vidé de sa substance maléfique rapport au terrible Demonication. Après je n'évoque que les nouveaux morceaux composés, que ma note reflète, et pas les versions démos du premier album, qui démontent, et qui elles sont bien evil.

Merci pour ton commentaire amigo.
Fabien - 25 Avril 2016: Excellent mini-CD, moins diabolique que Demonication, mais avec des titres sacrement aboutis et farcis de superbes montées en intensité. Quatre morceaux inédits ( & intro) indispensables de la part de Luciferion. Un brin prétentieux dans ses interviews, notre leader Wojtek avait tout de même de quoi l’être. Je me souviens d’une IT où il disait avoir failli rejoindre les rangs de Morbid Angel, à l’époque où le groupe floridien savait encore jouer du deathmetal. FABIEN.
Miskatonic - 25 Avril 2016: C'est vrai qu'il est talentueux cet homme là. Ce que je déplore un peu par contre, c'est que dans les trois interviews que j'ai pu lire de lui et datant de l'époque de la sortie de The Apostate, autour de 2003 donc, Wojtek rechigne à causer de Luciferion, et semble avoir renié le groupe avec lequel il a définitivement pris ses distances. Visiblement le concept satanique inhérent au nom de sa formation lui posait un souci majeur, et d'ailleurs, quand il essaye de corréler le nom Luciferion à sa nouvelle façon de voir les choses (contre toutes formes de religion pour faire court), il explique que Lucifer est avant tout un rebelle, ce qui concorde parfaitement avec la notion d'apostat développée dans ce 2nd opus. Petite pirouette pour légitimer le nom du groupe avant de finalement le splitter.

Sinon, oui, j'ai lu une allusion au fait qu'Azagthoth aurait été pas mal soufflé par Demonication. Wojtek chez Morbid, ça aurait été quelque chose...
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