Luciferion voit le jour en 1993 sous l’impulsion du guitariste Wojtek Lisicki (non il n’est pas polonais) avec Andreas Nicklasson (chant / basse, qui rejoindra plus tard
Dark Tranquillity) et le batteur Peter Weiner. On notera que
Luciferion évolue un peu à part dans la scène Death suédoise, en effet ce groupe ne donne ni dans le suédois typique (
Entombed, Grave,…) ni dans le « Göteborg » (le Death de gay pour être précis…) naissant en ce milieu des années 90.
Wojtek Lisiski et ses acolytes ont été parmi les premiers groupes scandinaves à jouer un style si proche de celui pratiqué côté US. En effet suite à une intro étrange à l’ambiance satanique, On The
Wings Of The
Emperor évoque plus
Malevolent Creation et
Deicide que
In Flames ou Grave. Enregistré au Fredman Studio de Fredrik Nordström, Demonication (The
Manifest) (1995) est doté d’un côté percutant, surtout au niveau de la batterie de Peter Weiner dont les parties sont d’ailleurs dévastatrices, en revanche on regrettera un léger manque de puissance au niveau de la guitare rythmique légèrement trop en retrait.
Luciferion base ses chansons tant sur des riffs bétons que sur des accélérations meurtrières, dans le premier cas de figure Rebel Souls est entraînant à souhait distillant au passage des atmosphères
Dark particulières, dans le deuxième cas Graced By
Fire est sacrément efficace et envoie un Death étonnamment rapide pour l’époque.
Le nom du groupe, celui de l’album ainsi que l’imagerie avec
Pentagram et les paroles (Christ
Dethroned), tout ramène au satanisme à commencer par la magnifique pochette de Necrolord et son démon tout-puissant : à l’époque Listenable vantait le produit comme étant du
Brutal Unholy Death
Metal et il faut admettre que ce terme leur va bien et que ce n’est pas uniquement un argument marketing sur ce coup là.
Un petit reproche toutefois, les influences
Deicide sont parfois trop apparentes, ainsi le début de The
Manifest sonne comme un mixe de We Are The
Children Of The Underworld et
Dead By
Dawn, la suite du morceau étant plutôt novatrice on leur pardonnera ceci.
Les suédois sont en tout cas fiers de leurs influences américaines et n’hésitent pas à dédicacer The
Voyager à
Deicide et
Immolation. D’ailleurs une sympathique et brutale reprise de Sodom,
Blasphemer montre que les suédois s’influencent de tout sauf de leur scène nationale.
Demonication (The
Manifest) est un disque vraiment bien foutu et sans quelques maladresses et deux ou trois titres un peu plus faibles comme un
Hymn Of The Immortals un peu trop commun, cela aurait pu donner un disque mémorable. On se contentera d’un album de Death
Metal puissant et détonnant du style habituel scandinave : pas mal du tout donc.
BG
Peut-être ce disque mérite t-il une note supérieure, c'est possible, je promet une réécoute intégrale rapidement, même si je le connais déjà par cœur.
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