Adolescence et provocation, voilà les ingrédients idéaux du cocktail pour trouver un nom de groupe de rock! Dans le cas de
Sacred Reich, cela semble plutôt raté... Affublés d'un nom grotesque, les Thrashers d' Arizona sortent en 1990
The American Way.
Pour nombre de chevelus, l'attente est très forte tant
Ignorance, premier effort du quatuor sorti en 1987 est excellent...
Pourtant, beaucoup de choses vont refroidir une partie des fans. Le tempo est nettement plus lent sur l'ensemble de l'album ce qui donne des paroles davantage "déclamées". De plus, Phil Rind, leader charismatique du gang et ses acolytes clament leurs intérêts pour des musiques éloignées de la sphère du
Metal Extrême.
31 Flavors, ode à la diversité musicale et à la Fusion (le nouveau style émergent) pourrait être du
Red Hot Chili Peppers, c'est tout dire! Ce dernier placé en fin d'album laissera un arrière goût amer aux puristes.
Voilà pour les éventuels "défauts" de cet opus, voyons maintenant ses qualités. Dès les premières mesures de Love...
Hate, morceau lourd dans la veine du
Metallica de
And Justice For All, on note que la production de Bill Metoyer s'est affinée, le jeu de S.R également.
The American Way, est un hymne/pamphlet extraordinaire de sens servi par un texte d'une rare concision. Apprendre ce morceau de Thrash mélodique par coeur, c'est l'écouter quatre fois!!! Ce titre éponyme révèle à quel point le chanteur/bassiste a parfait son écriture. En effet toutes les paroles de cette galette relèvent du Grand Art. The Way It Is et
Crimes Against Humanity font de la face A du vinyle une sorte de concept-album sur la dureté parfois implacable du système libéral. Musicalement proche d'un
Testament, ces morceaux sont superbes et servis par un duo de gratteux, Wiley Arnett et
Jason Rainey, complémentaires à souhait.
Les riffs lourds se succèdent, maintenant une intensité phénoménale. State Of
Emergency s'attaque à l'Apartheid au moyen de lignes de chant quelques peu bancales, Malgré ça le morceau tient plutôt la route et nous offre surtout une des meilleures parties instrumentales jamais jouées par les Américains. I Don't Know aborde déjà le sujet initial de
Independent, à savoir la capacité du citoyen lambda à se forger une opinion personnelle et à trier les informations reçues en boucle par le biais des médias. Le tempo relativement rapide (attention, ce n'est pas du Malmsteen!) contraste sans choquer avec la tirade du bassiste-chanteur. Who's To Blame met la barre plus haut encore, il s'agit vraiment d'un titre hyper carré et facilement mémorisable. Cette chanson traite du suicide chez les jeunes métalleux en soulignant que le mal-être de ces derniers vient plus surement de la démission de parents aliénés par le consummérisme et la télévision que des textes subversifs de groupes de Heavy servant de bouc-émissaires. L'ambiance oppressante de cette plage est rendue par un dialogue surréaliste entre les parents qui invectivent leur enfant déja pendu à travers la porte de sa chambre. Cette mise en scène est superbement rendue par la longue montée en puissance des instruments vers un refrain particulièrement rageur.
L'artwork de Paul Stottler, qui fit la pochette d'
Ignorance, est cette fois moins chargé et bien plus subtil.
The American Way servira très largement le répertoire scènique des Américains tout au long de leur carrière.
Seul petit bémol à mon sens, la production, très honnête à l'époque, a pris son petit coup de vieux. Ce disque est donc une perle que je ne saurais trop recommander aux amateurs de Thrash
Old-School.
Bien que bon, ce ne fut pas mon album préféré de sacred reich. Je coince sur 1 petit je ne sais quoi qui m' agacait....apres nombres d' ecoutes, je fais abstraction de cet "agacement" et considere mieux cet album aujoud hui.
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