Décidément, la scène thrash Française n'a jamais été aussi grouillante de combos de qualité ! Rien qu'avec cette phrase introductive, le lecteur s'attendra à découvrir une première sortie de belle facture et le suspense ici aura été aussi inexistant que la place accordée au doute à l'écoute de ce premier mini-album (oui, parce qu'avec 6 vrais morceaux, plus une intro, et une grosse trentaine minutes au compteur, c'est comme ça que ça s'appelle, un EP comportant au bas mot entre 3 et 5 titres). Les Parisiens avaient déjà sorti une démo, mais avec ce
The Aftermath à la pochette perfectible, c'est dans le grand bain des espoirs de la scène que
Blackened (sans doute en référence au titre de
Metallica, sans trop de risque de se tromper) vient de plonger.
En détaillant la bête, et ce dès les premières secondes du premier vrai titre, le tapageur "Empowered", c'est directement vers un autre groupe/disque que le thrasher AOC ira chercher les indices de rapprochement, bien naturels lorsqu'il s'agit d'une première sortie hors démo. En effet, le riffing massif et gras de
Boris et Cyrille, la voix de Rui et la façon de frapper ses fûts de Jonathan renvoient irrémédiablement à
Holy Moses, période World Chaos/Terminal Terror. Avec cette influence noble et pas si courante que ça, le thrashmetal de
Blackened possède un rendu très percutant (le final issu de la démo "
Twisted Mind" et ses très beaux soli qui conclue le mini-album en beauté), porté par ce sens du riff et de la relance toujours bien placée au gré de morceaux plus étoffés que sur la démo, et à la durée plus conséquente.
Ainsi,
The Aftermath ne contient aucun titre faible, et possède une belle hégémonie. Porté par un son faisant la part belle aux guitares et avec un son de batterie rond comme un ballon de foot,
The Aftermath séduira n'importe quel thrasher avec une efficacité remarquable et un sens de la composition qui ne fait que peu de quartier ("
Dead End" et ses alternances réussies). Majoritairement rapides, les plans ne négligent toutefois pas une lourdeur bienvenue (le début moshy de "
The Aftermath" avec la basse toute en avant d'Adrien) annihilant toute redondance à l'écoute. C'est d'ailleurs une des principales forces du quintet. Le sens du groove se voyant ainsi parfois discrètement perceptible au gré d'un break ou du jeu du batteur, apportant des effets croustillants. Comme la panoplie du thrash 80's est ici remplie (vocaux scandés lors des refrains, parties mosh à la
Anthrax meilleure période, ralentissements bienvenus - "The
Darkside" à 1'58" avant un solo de basse et un riff thrash une minute après sur un rythme mosh-, et breaks placés au bon moment),
Blackened se pose en espoir de la scène thrash. Franchement rien à jeter là dedans, et difficile de trouver un défaut majeur, pour chipoter peut-être une marque plus spécifique entre chaque morceau, les riffs pouvant être parfois similaires de long en loin (cet effet s'estompe au fil des écoutes), et l'influence principale peut aussi paraître très présente (mais c'est plus original et moins commun qu'un énième clone de
Kreator/
Slayer).
Nul doute qu'une telle sortie ayant vu le jour en 1989 aurait eu un impact certain sur la scène thrash européenne, au même titre que sa référence principale en son temps. Il est donc l'heure de donner sa chance à ce cousin français de la période toute fin des 80's de la formation chère à Sabina Classen.
The Aftermath étant disponible via le groupe directement, comme toute bonne autoproduction qui se respecte. Un disque largement au niveau des dernières bonnes sorties hexagonales dans le genre (
Deathroned,
Mortal Scepter).
Perso, j'ai pris une bonne claque avec cette première véritable sortie de Blackened, que j'avais eu la chance de voir en live il y a une paire d'années et qui m'avaient bien bluffé par la qualité de leurs compos et le niveau de l'interprétation. Ce premier mini est beaucoup plus Thrash que la démo, plus orientée Death si ma mémoire est bonne, et je m'en félicite car c'est un style dans lequel je suis plus à mon aise. J'ai pour ma part trouvé également une belle ressemblance avec le Demolition Hammer de la grande époque, ce qui n'est pas la moitié d'un compliment.
Merci pour la kro ! :)
Que dire après cette belle chro ! Putain !! Ce groupe français défonce putain !! Tout est dit dans la chro.
La pochette est Super , les musiciens sont super, et leur musique est super que demander de mieux !?
Foncez thrashers!!!
En concert samedi prochain au Klub à Paris, pour ceux que ça intéresse ;)
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