Certains se souviennent de
Vendetta, groupe allemand de speed/thrash auteur de deux bons albums en 1987 et 1988 (Go
And Live... Stay
And Die puis
Brain Damage, vifs et accrocheurs) promus de manière efficace en Europe grâce à l'impact de Noise International qui comportait beaucoup de formations européennes du style à cette époque. Proche stylistiquement de
Paradox Mandator ou
Poltergeist,
Vendetta pouvait être apprécié aussi bien par les fans de heavy que de thrash. Ainsi, avec ses compagnons de label
Rage,
Sabbat ou
Helloween,
Vendetta figurait parmi les espoirs allemands les plus prometteurs.
Après son split de 1990, n'étant pas arrivé à percer suite à la désuétude générale du thrash à cette époque,
Vendetta refit un peu parler de lui en 2003 avec la démo "
Dead People Are Cool".
Destruction s'était reformé peu avant, et on assistait à quelques retours majeurs du thrash (
Kreator,
Necrodeath) en Europe. Malheureusement, le bassiste Heiner, seul rescapé de la formation d'origine, ne réussit guère à installer à nouveau
Vendetta dans l'esprit des thrashers, faute à deux albums peu inspirés (
Hate en 2007 et
Feed the Extermination en 2011) assez éloignés de l'inspiration et du propos général de ses deux premiers disques. Les neuf morceaux de
The 5th, cinquième album studio du groupe comme on s'en serait douté, proposent un thrash assez groovy, basé sur des rythmiques saccadées ("Let 'er Rip"), accompagné par le chant nasillard de Mario Vogel. Assez proche dans l'esprit de ce que peuvent proposer actuellement leurs compatriotes de
Accuser,
Vendetta n'a plus grand chose à voir avec ses deux premiers albums, ne risquant pas de réveiller l'âme nostalgique de ceux qui ont apprécié Go
And Live... et
Brain Damage. Cela se comprend du fait de l'absence des 3/4 de la formation originelle.
En prenant
The 5th pour l'album d'un nouveau groupe, et en faisant abstraction de son passé, on remarquera le travail sur les refrains ("Deadly
Sin"), la mise en place des ambiances ("Shame On You", "Nevermind" titre à la guitare acoustique rafraîchissante mais assez vide au final), et un petit esprit 90's quelque part entre le
Anthrax période
Bush et le
Accuser de la même époque. Au rayon déceptions, avouons quand même le manque d'accroche et surtout de personnalité de ce genre d'album. Un peu passe-partout avec des titres basiques, voire simplistes ("Agency Of Liberty", "
The Prophecy"),
The 5th passe assez rapidement entre les deux oreilles sans y laisser un souvenir impérissable. Et là où les vocaux partagés sur son premier album entre deux chanteurs amenaient une accroche plaisante, le timbre de Vogel n'incite guère à l'extase. Scindé en deux parties par l'instrumental "The
Search" que l'on croirait inspiré par Ralph Hubert (
Mekong Delta),
The 5th se ressaisit un peu sur la fin, avec le bon "Religion Is A
Killer", à la rythmique et au refrain efficaces, meilleur titre du disque avec "Let 'er Rip".
Pas de quoi se faire mal au cerveau avec
The 5th, il est à craindre que le projet de Heiner (qui officie aussi à la guitare) n'ait guère de chance de percer. Les vieux fans seront sans doute vite désappointés par l'orientation générale prise par le groupe. Les autres auront bien du mal à se passionner pour un album pas franchement transcendant, qui tape à côté de sa cible potentielle.
Comme dit SaM une p'tite chro pour go And live? ;-)
A mon avis, pour apprécier cet album ainsi que le précédent il faut faire abstraction du passé du groupe ce sont de bons albums. Le seul défaut est pour moi d'avoir gardé le nom Vendetta et opter pour un autre nom. L'oeil de l'auditeur aurait été autre. Côté musique c'est propre carré bien speed du bon thrash teuton. Je mettrais un 15/20 et je laisse 5 en marge de progression
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