Liste des groupes Dark Ambient Boréal (CAN) Terre de Glace

Boréal est une formation de dark ambiant de nos cousins québécois… très particulier en ceci que c’est le meilleur dark ambiant engendré par un musicien de black metal (Dave, de Nord et Triskèle) que je connaisse. Dans un style qui ressemble vaguement à Vinterriket et donc Burzum (période ambiant), Boréal excelle dans sa façon si particulière de nous montrer la nuit canadienne, nébulosité du grand Nord s’il en est, sans tomber dans l’émulation des deux grands précités et sans lasser l’auditeur en apportant LA touche personnelle qui donne toute la saveur au disque.

« Terre de Glace », divisé en quatre actes (plus un bonus) est une sorte de cycle, comme l’indiquent les titres des morceaux (je n’invente rien) : de l’état de glace primaire, on assiste à la fonte de la calotte glacière pour participer à la création d’un Fjord et enfin, dans une sorte de synthèse, voir que tout ceci n’est qu’un cycle complet.
La musique est différente sur chaque morceau.
Le premier acte, « Ere glaciaire », basé sur une nappe de clavier ambiant très planante, un piano répétant la même mélodie lancinante et triste, ce premier titre donc, a de quoi rappeler le tout dernier album de Burzum, « Hliðskjálf ». Le rythme et surtout la sonorité sont très comparables.
Le second acte, « Fonte de la calotte glacière » est tout simplement magnifique ! La harpe (merci Dave) qui fait toute la mélodie donne à ce titre une véritable ambiance peu commune, mi magique, mi chaleureuse (« Fonte de la calotte glacière ») que l’on ne retrouve nulle part ailleurs chez des groupes comme Vinterriket ou des groupes d’ambiant païen.
La harpe de ce titre est accompagnée de claviers mélodiques et de percussions lourdes qui accentuent le côté magique du morceau en introduisant une sorte de ritualisme dans la musique. Mais cela reste assez discrètement suggéré.
Le troisième acte, « La création d’un Fjord » est d’entrée plus énergique que les deux premiers titres. Les cuivres de l’introduction font très musique médiévale, et les percussions, encore plus ritualistes donnent presque l’impression de venir rythmer la construction du Fjord dont il est question dans l’intitulé. Ce morceau est celui qui me plait le moins, étant relativement peu attiré par les cuivres, il ne me fait pas un grand effet. Ce qui veut tout de même dire une chose : l’ambiance y est ! Le titre alterne entre ces passages rythmés et des claviers lents et apaisants.
Le quatrième acte, « Le cycle éternel de la glaciation » est pour moi le meilleur de tout l’album… un titre de près de 25 minutes qui reprend les bases de tous les précédents pour en faire une synthèse très bien construite, magnifique, reposante…
La harpe fait son grand retour et sont même introduits pour l’occasion des sons de cloches venant d’une certaine manière rythmer ce "cycle". Le mieux à faire, et là je lutte pour ne pas y céder, c’est s’allonger et écouter tranquillement, si possible dans l’obscurité, cet hymne au froid. C’est vraiment céleste !
Le cinquième acte, acte bonus : « Fonte de la calotte glacière seconde version » est lui aussi de toute beauté, très intéressant, car on sent que l’expérience du quatrième acte a servie : l’introduction est moins brusque que dans la première version, ce qui donne une entrée en matière plus progressive, mais je ne saurai dire laquelle est la plus adaptée pour quelles circonstances… sinon, le corps du morceau reste à peu près identique à l’original.

Bon, je vais me répéter, mais j’ai réellement été très agréablement surpris par Boréal. Faire une musique d’ambiance aussi intelligente, tout en restant basée sur des répétitions et des boucles, est franchement assez inattendu en ce domaine relativement peu renouvelé qu’est le dark ambiant. De plus, la production est excellente, le son d’une clarté quasi parfaite et le packaging superbe (et tous les textes sont écrits dans la langue de Molière)!
Pour ceux que cela intéresserait, dépêchez vous ! L’album est extrêmement limité : 50 copies numérotées par le monde, c’est peu, surtout au vu de la qualité.
Dave, bravo !!