Turmion Kätilöt...Voilà un groupe qui me tient beaucoup à coeur. En même temps, difficile de critiquer l’oeuvre de ces finnois complètement barrés, tant chacune de leurs sorties est exempte de défauts.
Cette formation scandinave nous sert depuis
Hoitovirhe (son premier album, sorti en 2004) un mélange ultra-efficace et burné de metal industriel pur et dur, de musique électronique (limite dance par moment), d’expérimentations plus ou moins audacieuses (cf. l’album
USCH ! sorti en 2008), mais surtout de cet ingrédient magique, inédit, et absolument catchy qu’est l’utilisation de la langue finnoise.
Bref, nos joyeux drilles adeptes de sadomasochisme et de vodka nous reviennent en 2013 avec
Technodiktator, leur cinquième album (à la pochette hideuse, il faut l’avouer).
Je vous rassure d’emblée (ou pas), Turmion Kätilöt ne se renouvelle absolument pas avec cet opus (pour notre plus grand bonheur), mais vient plutôt apporter à sa musique des éléments discrets mais néanmoins intéressants.
On a droit ici à des ambiances typées "western" (l’intro de "
Jalopiina" nous transporte façon rodéo), des morceaux taillés pour le live encore plus accrocheurs que par le passé ("Beibe", "Nimi Kivessä") et des parties électroniques plus présentes et travaillées.
La musique du groupe à beau être assez peu variée (on retrouve souvent les mêmes plans de chansons), il est difficile de s’ennuyer pendant l’écoute de cet opus et je pense qu’il est même aisé de trouver de quoi se laisser charmer, la formation ayant quand même une identité très particulière.
La recette est toujours efficace, mais là où le groupe s’améliore avec
Technodiktator, c’est sur la production. Cet élément était selon moi un des points faibles de la formation, nuisant quelque peu à l’efficacité des opus précédents. Turmion Kätilöt tape fort ici avec un son puissant, moderne, synthétique (adjectif non-péjoratif ici) qui met parfaitement en valeur le style acide et dynamique du groupe.
En bref,
Technodiktator est une bonne synthèse de la carrière de Turmion Kätilöt. On y retrouve cependant des arrangements plus fouillés ("Silmät Sumeat", "Elävä Koneeksi" et "
Jalopiina" sont un vrai bonheur pour les cages à miel à ce niveau, tant les parties électroniques sont abouties et variées) ainsi que de belles surprises : "Pyhä Maa", le hit dévastateur "Rehtori", et "To Be Continued Act 1" où le groupe développe un aspect plus progressif de sa musique tout en y incorporant un refrain très accrocheur.
Turmion Kätilöt nous prouve encore une fois qu’il n’a rien à envier aux pointures germaniques du metal indus’...Bien au contraire.
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