Tattooed Beat Messiah

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Zodiac Mindwarp And The Love Reaction
Nom de l'album Tattooed Beat Messiah
Type Album
Date de parution Fevrier 1988
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album45

Tracklist

Re-Issue in 2007 by Rock Candy with a different cover and 9 bonustracks.
1. Prime Mover
2. Skull Spark Joker
3. Backseat Education
4. Bad Girl City
5. Untamed Stare
6. Tattoed Beat Messiah
7. Born to Be Wild
8. Let's Break the Law
9. Spasm Gang
10. Driving on Holy Gasoline
11. Planet Girl
12. Kid's Stuff
13. Messianic Reprise
Bonustracks (Re-Issue 2007)
13. Laughing in the Face of Death
14. Hangover from Hell
15. Mess with the Killer
16. Whore of Babylon
17. Lager Woman from Hell
18. Messin' with My Best Friend's Girl
19. Dog Face Driver
20. Born to Be Wild
21. Go Go Baby Dream Show

Acheter cet album

 $39.00  16,98 €  19,99 €  £13.84  $44.24  67,19 €  20,55 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Zodiac Mindwarp And The Love Reaction


Chronique @ adrien86fr

20 Mai 2012

Tomorrow belongs to the Love Reaction..

Imaginez-vous ne serait-ce qu’une toute petite seconde, quitter votre job alimentaire sous payé et honteusement régi par les irréfragables lois de l’infect néolibéralisme économique pour vivre l’expérience rock n’ roll ultime 7j/7 et 24h/24. Adieu les heures supplémentaires non payées que l’on ne rattrapera jamais pour cause d’ un « accroissement temporaire de l’activité » constant, le regard inquisiteur de votre patron venant d’apprendre votre récent engagement syndical motivé par aucune autre chose qu’une volonté légitime de voir vos droits respectés et de pouvoir envisager l’avenir avec un minimum de sérénité dans ce monde de rats d’égouts capitalistes, les discussions stériles et pathétiques autour de la machine à café avec ces braves collègues pensant sincèrement que leur médiocre existence va enfin changer grâce à un vulgaire et indigeste flan caramélisé ou spéculant avec toujours autant de passion quant au futur vainqueur du télé crochet « The Voice » sans parler des commentaires avisés sur les péripéties faussement authentiques vues la veille au soir dans « Pékin Express ». Vivre l’ultime expérience rock n’ roll donc, avec tout le folklore qu’on lui rattache ; de la musique jouée jusqu’à pas d’heures à un volume déraisonnablement fort, du sexe acrobatique avec des lolitas spermophiles équipées d’imposantes prothèses PIP cancérigènes à faire passer la pulpeuse Salma Hayek pour une planche à découper le pain rassis, des substances naturelles ou synthétiques hautement psychotropes modifiant allègrement votre perception du réel et introduisant des milliards d’étoiles multicolores et rotatives dans votre cerveau de dégénéré… De fait, l’expérience ultime d’un certain Mark Manning alias Zodiac Mindwarp.

Journaliste et illustrateur pour le périodique musical londonien Flexipop, le dénommé Mark Manning en a vraisemblablement assez de narrer tout le jour durant les exploits rock n’ roll des autres. Souhaitant lui aussi avoir sa part du gâteau d’une vie d’excès et d’excentricités en tous genres et de troquer définitivement sa tenue de bobo british pour un classieux perfecto de cuir noir et les lunettes de soleil qui vont avec, il décide un matin de 1985 de ne pas subir les ¾ d’heure de Tube séparant son loft meublé de la banlieue de Londres du bureau de Flexipop et de penser sérieusement à son avenir. Revendiquant ainsi le nom de guerre de Zodiac Mindwarp, l’ex journaleux désormais chanteur d’un groupe de hard rock qui n’existe pas encore s’associe avec son ami guitariste Geoff Bird aka Cobalt Stargazer pour donner naissance au core d’un combo baptisé The Love Reaction. Rejoint par le bassiste Kid Chaos et le maréchal ferrant Slam Thunderhide, Zodiac Mindwarp and the Love Reaction devient alors une véritable entité prête à remplir les croupes de groupies fascinées et à conquérir accessoirement le monde armé d’un rock dur énergique et on ne peut plus extravagant. Après la parution de deux EP’s en mai et août 1986 répondant aux patronymes de « Wild Child » et de « High Priest of Love », Zodiac Mindwarp and the Love Reaction connait son premier changement de line up avec le remplacement du bassiste Kid Chaos par Paul Bailey alias Thrash D Garbage et l’ajout d’un second guitariste en la personne du fantasque Flash Bastard. Enfin paré pour parvenir à ses fins les plus outrancières, ZM&TLR sort en mars 1988 un premier album intitulé « Tattooed Beat Messiah » sous les étiquettes Vertigo aux Etats-Unis et Mercury en Europe.

Lorsque l’on tient pour la première fois entre ses petites mimines ce premier méfait sonore de Zodiac Mindwarp and the Love Reaction trouvé alphabétiquement dans un bac à vinyles de son défunt et regretté disquaire de quartier entre un picture-disc de W.a.s.p. et un LP de ZZ Top, on se dit que l’on n’a pas à faire à un simple combo de hard rock d’obédience sleaze parmi d’autres mais vraisemblablement à un groupe unique à la démarche conceptuelle élaborée pour ne pas dire sophistiquée. Sublime pochette en disant long sur le behaviour et l’ego de celui qui répondait au patronyme de Mark Manning dans une autre vie, textes philosophico-énigmatiques jonchant la back cover et la paper sleeve protégeant la précieuse galette de polychlorure de vinyle, titres alambiqués et remarquablement explicites ; « Tattooed Beat Messiah » constitue le genre d’album dépassant la sphère matérielle du simple support discographique, apparaissant au contraire tel une véritable et indicible entité mystique porteuse d’un univers extraordinaire au sens premier du terme. La leçon de rock n’ roll d’obédience sleaze commence avec « Prime Mover » et son introduction particulièrement solennelle, distillant avec un style et une attitude sans pareil un hard rock flamboyant habilement composé des vocaux d’angry motherfucker bien bad ass du charismatique et visionnaire Zodiac Mindwarp, de refrains beuglés par des chœurs on ne peut plus enjoués sans parler d’une rythmique endiablée ponctuée par un solo infernal signé Cobalt Stargazer. N’est-ce pas là la véritable et authentique définition du bitchfucking rock n’ roll, celui qui pue à plein nez la came périmée, les petites culottes de groupies souillées de fluide vaginal gardées dans l’état et le bourbon à 4 $ le litre ? Dans une veine comparable, relevons les hyper efficaces et catchissimes « Skull Spark Joker », « Back Seat Education » qui désopilant si il en est constitue le manuel instructif par excellence quant à la pratique du coït sur banquette arrière de véhicule motorisé et autres « Bad Girl City » soulignant l’égo surdimensionné de Mindwarp au travers de la présentation d’un programme énonçant ce que réserve l’ex chroniqueur de Flexipop aux demoiselles trainant jusque tard le soir dans le artères mal famées de Bad Girl City.

Indéniable et génial combo de rock n’ roll à l’entreprise plutôt originale et recherchée, Zodiac Mindwarp and the Love Reaction rend cependant un hommage assez prévisible aux anciens via sa version de « Born To Be Wild », hit biker de l’été 1968 écrit par Mars Bonfire et interprété par le mythique Steppenwolf ; reprise collant néanmoins pertinemment à l’esprit et au concept de « Tattooed Beat Messiah ». Qu’importe de faire désormais partie du club des nombreuses entités s’étant approprié ce titre apparaissant dans la BO du film Easy Rider (Dennis Hopper, 1969) avec plus ou moins de succès sur scène ou sur support (Raven avec Udo d’Accept, Slayer, The Cult, INXS, Status Quo, Blue Oyster Cult, Lizzy Borden, Krokus récemment entre autres), le groupe fronté par l’insolent et tyrannique Zodiac Mindwarp a enfanté un premier full length définitivement porté par la rage et l’intempérance d’extrême rigueur pour un effort initial se réclamant légitimement de l’irrévérencieux sleaze rock/glam metal. En effet, comment ne pas enfiler son cuir noir et vider une bouteille de vodka en charmante compagnie consentante et volontaire à l’écoute d’hymnes tels l’explosif « Untamed Stare » et son riff d’intro qui rappellera à l’auditeur celui du « Legs » de ZZ Top en mode up-tempo, l’éponyme et classieux « Tattooed Beat Messiah » ou encore le très bon « Driving on Holy Gasoline » et ses accents définitivement hard rock US, témoin d’un Mindwarp encore et toujours aussi percutant dans ses invectives vocales despotiques. Disque incontestablement doué d’une facture globale admirable, « TBM » possède cependant son lot de titres relativement en deçà du reste de l’opus à l’instar des poussifs et dispensables « Let’s Break the Law » et « Spasm Gang » qui à défaut de constituer des morceaux réellement mauvais, peinent à s’élever au niveau d’efficacité des inénarrables « Prime Mover », « Skull Spark Joker » et autres « Back Seat Education » pour ne citer que quelques uns des titres dont on prendra plaisir à vociférer les chorus chaque matin sous la douche tout en se malaxant les testicules avec du Tahiti Bois des Tropiques. Enfin, mention spéciale à l’esthétique « Kid’s Stuff », ultime et crucial chapitre de l’album prenant la forme de ce qu’il conviendra d’appeler une ballade à la sauce Zodiac Mindwarp and the Love Reaction ; c'est-à-dire unique, racée, grandiloquente ; reconnaissable entre mille en somme.

Objet dans son ensemble d’un hard rock sleaze rutilant et merveilleusement larger than life à l’image de la personnalité de l’extravagant Zodiac Mindwarp, « Tattooed Beat Messiah » et son délicieux univers se veut être le synonyme d’un premier effort émanant d’une démarche créatrice aboutie tant d’un point de vue conceptuel qu’intrinsèquement musical. Distillant un rock dur ultra efficace et communicatif dans son ensemble, ce premier disque à la dimension quasi mystique constitue également l’instrument de propagande d’une vision hautement sophistiquée de l’attitude rock n’ roll notamment au travers un visuel/artwork sans faute ainsi qu’un travail des plus distingués au niveau des lyrics et des textes ésotériques parsemant sa paper sleeve. Ayant honorablement atteint la 132ème place du Billboard 200 au temps perdu de son quart d’heure de gloire, « Tattooed Beat Messiah » mérite sans conteste l’attention des motherfuckers fanatiques de hard rock de la fin de la décennie 80 faisant dans le bon goût et la classe. Un must have !

21 Commentaires

10 J'aime

Partager

DIO41 - 16 Août 2020:

Rectification : Qu'il avait fait le con 

mortalimpact - 21 Mars 2021:

Géniale chronique pour un album tout aussi génial !! on se passait ca en boucle dans la bagnole lorsque l'on partait en fiesta ! Que de bons souvenirs ! Un petit mot sur le guitariste Flash Bastard, Jan Cyrka de son vrai nom, Guitariste d'origine polonaise et auteur de 3 album instrumentaux. Je possede le premier "beyond the common ground" sorti en 92. Je recommande vivement cet album de rock instrumental qui sort un peu de tous les albums shred que l'on pouvait entendre a cette époque. Jan fait preuve d'un vrai talent de composition, et la mélodie prend le pas sur la technique pure. J'aime beaucoup ce style ! Avis aux amateurs !

Didier.

 

adrien86fr - 21 Mars 2021:

Salut Didier, merci beaucoup pour ton retour. Je note pour Flash Bastard, si ce sleaze motherfucker est polak, alors il ne peut être qu'un bon gars, parole de francusko-polski :)

 

vincesnake - 01 Janvier 2022:

Chronique géniale aussi délirante qu'instructive ! Je ne connaissait pas l'histoire de ce projet que j'ai découvert au début des années 2000 grace à la médiathèque après avoir lu une chronique "remember" élogieuse dans Rock Hard. Bien que je suis loins de le considerer comme un indispensable du genre (mais bon comment rivaliser avec Appettite, 1987, Trash et Dr Feelgood ? ) ça reste un très bon témoignage de cette époque bénie de la fin des 80's. A découvrir ou redecouvrir. 

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Chronique @ dark_omens

13 Novembre 2013

Sex, Drugs And Rock N' Roll...

Loin de cette atmosphère principalement festive dans laquelle désormais se complaît un Hard Rock, selon votre humble serviteur, bien trop aseptisé, l'évocation de quelques artistes d'autrefois réveille, en nos esprits aux souvenirs capricieux, ce plaisir coupable ressenti à l'écoute de certaines de leurs œuvres. Des œuvres à la musicalité, certes, peaufinée et travaillée mais qui n'oubliaient jamais, ô grand jamais, du moins pour les plus réussies, d'inclure les relents de cette âme subversive Rock dans laquelle leur inspiration avait baigné. Et ainsi au cœur de climats aux parfums mélodiques, certaines formations s'employaient à ne jamais se départir de ces indispensables aspirations dévolues à la révolte, à l'agressivité, au sexe, à la drogue et au Rock'n Roll. Mais cessons donc ces incessantes divagations insignifiantes et abordons le groupe qui nous intéresse aujourd'hui, Zodiac Mindwarp and the Love Reaction.

Originellement fondé pour permettre à Zodiac Mindwarp, alter égo de Mark Manning graphiste et journaliste au sein du très célèbre magazine anglais Flexipop (une revue principalement dédiée à la New Wave dans laquelle on pouvait trouver des compilations sous forme de disques flexibles), et afin de le laisser s'adonner à la débauche, aux stupres et aux luxes de ces excès propre aux mouvements popularisés par Jerry Lee Lewis, Bill Haley, Elvis Presley et de nombreux autres, ce collectif nait en 1987. Cette nouvelle créature s'illustre d'emblée par un ton, un humour et une prédisposition évidente pour la misogynie, l'anticonformisme, les plaisirs charnels et la subversion. Autant de délicieuses prédispositions qu'il mettra à profit sur ce premier album intitulé Tattooed Beat Messiah qui sort, à peine, un an après sa formation.

Dès les premières notes, nul doute possible, nous sommes bien ici en présence d'un magnifique disque de Hard Rock aux guitares incisives, aux voix divinement éraillées et rauques (telles des évocations parfois démoniaques), à l'atmosphère libidineuse, qu'une première fausse impression pourrait abusivement juger comme primaire et minimaliste, tant tout ici sent en effet le soufre. L'huile grasse de moto. Ou l'indécence. Tant tout ici n'est que cuir, chaînes et clous. Tant tout ici nous évoque un antique bar du sud désertique des Etats-Unis dans lequel de vieux Hell's Angels aux lunettes noires se désaltèrent. Une sensation que l'excellente reprise de Born to Be Wild (piste ô combien célèbre extraite de l'album éponyme de Steppenwolf de 1968) ne fait que renforcé. Tout comme la présence de ces petites ponctuations particulières que sont Wolfchild Speech, Speech (Hey Baby) et Speech (Upside Down).

Néanmoins, au-delà de ce délectable aspect primitif assumé, Zodiac Mindwarp and the Love Reaction n'est pas un de ces énièmes groupes fades dissimulant ses faiblesses derrière une attitude facile et provocatrice. Ces musiciens sont véritablement talentueux. Toute l'essence de ce tempérament déjà évoqué est évidemment présente dès les prémices d'un superbe Prime Mover. Ainsi qu'une maîtrise, qu'un sens de la mélodie, qu'une intelligence de composition. Une profondeur omniprésente et insoupçonnée qui reste une signature caractéristique de cet opus. La musique de ce groupe est, donc, organique, vivante, choquante pour les non-initiés et raffinée. Tant et si bien que des chansons telles que, par exemple, les splendides Prime Mover, Skull Spark Joker, Backseat Education, Bad Girl City, Born to Be Wild, Driving on Holy Gasoline, mais aussi, Planet Girl, sont autant de source inaltérable de plaisirs immanents.

Nul besoin de tergiverser davantage sur l'excellence d'une œuvre aussi aboutie. Tattooed Beat Messiah, premier album des Britanniques de Zodiac Mindwarp and the Love Reaction, est tout simplement incontournable.

2 Commentaires

2 J'aime

Partager
samolice - 13 Novembre 2013: Ah ce disque, toute une époque... Exceptée la cover de "Born to be wild", qui a le don de me gâver tant elle a été reprise, y'a que des tubes! Et les clips m'avaient bien plu à leur sortie. Dommage que la suite n'ait pas été au niveau... Merci Dark.
dark_omens - 13 Novembre 2013: Un disque qui, pour moi aussi, a été marquant. Je me souviens encore aujourd'hui de cette cassette qu'on m'avait filé avec sur la face A ce Zodiac Mindwarp et sur la B le Futur World de Pretty Maids. Ca plus le vynil du premier Trust et du Live After Death de Maiden (le tout dans le même prêt) aura indéniablement marqué mon année 88...
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire