Tame & Conquer

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17/20
Nom du groupe Attractive Chaos
Nom de l'album Tame & Conquer
Type EP
Date de parution 14 Août 2024
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 To the Moon
 04:11
2.
 Magical Powers
 04:18
3.
 Words on a Letter
 06:07
4.
 Finally
 04:43
5.
 Right Now
 04:39
6.
 Obsession
 05:04

Durée totale : 29:02

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Attractive Chaos


Chronique @ ericb4

22 Août 2024

Un second volet de haute volée...

Impulsé par un premier et très prometteur EP, « The Fire Between Us », d'aucuns pouvaient subodorer que le trio franco-italien n'allait pas s'arrêter en si bon chemin... Pari gagné ! S'ensuivra une intense activité scénique (''Metal Festival Alleure'' (Ans, Belgique), ''Free Friday'' (Aragny, France)... en 2023 ; ''UK Tour'' en support de Hellcats, ''FemMe Festival'' (Pays-Bas), ''Bosa In Rock'' (Sardaigne)... au cours du printemps 2024). Un fructueux background live auquel succéderont la bagatelle de cinq singles (« Words on a Letter », « To the Moon », « Magical Powers », « Right Now » et « Obsession »), soit cinq des six pistes d'un second EP intitulé « Tame & Conquer », sorti dans la foulée. Ce faisant, avec les armes esthétiques et techniques qui sont les siennes, ce nouvel élan serait-il à même de détrôner son illustre devancier ? Plus encore, les 29 minutes de cette deuxième auto-production permettront-elles au prolifique collectif de conforter sa position de sérieux espoir de ce registre metal ?

Rappelons que ce combo est né en 2022 d'une idée originale communément partagée par l'expérimentée soprano, parolière et arrangeuse française Emma Elvaston (ex-Beneath My Sins, ex-Evolvent), le bassiste, vocaliste et compositeur italien Pier Paolo Lunesu (Even Flow, Wonders) – ce dernier apportant une touche power et rock progressif au projet – . et par le pluri-instrumentiste, vocaliste et compositeur français Clément Botz (Beneath My Sins, ex-Evolvent), partenaire musical de longue date d'Emma, pour sa patte ''symphonisante''. A l'instar du précédent opus, ont été sollicités, pour l'occasion, des invités de marque, dont : Thomas Calegari (Asylum Pyre, ex-Beneath My Sins), à la batterie, et Gabriele Gozzi (Rhyme, Eternal Idol, Fallen Sancturay, guest live chez Temperance...) au chant sur l'une des pistes.

Dans ce dessein, la troupe œuvre dans un rock'n'metal mélodique aux relents heavy, power, symphonique et aux coloratures death et moderne plus marquées qu'autrefois, soit dans la veine coalisée de Delain, Xandria, Tristania, Amaranthe, Beyond The Black, Visions Of Atlantis et The Fall Of Eve. Ainsi, se dessine un propos à la fois enjoué, rayonnant et un brin ténébreux, développant des mélodies entraînantes, témoignant d'un potentiel technique réel et judicieusement exploité et d'une production d'ensemble de bonne facture. Aussi, à nouveau réalisés au Domination Studio, mix et mastering ont fait l'objet d'une attention particulière. En découlent d'infimes sonorités résiduelles, un bel équilibrage entre lignes de chant et instrumentation ainsi qu'une saisissante profondeur de champ acoustique. Par ailleurs, l'artwork d'inspiration néo-romantique et aux couleurs chatoyantes relève, ici encore, du fusain de Mickael Briot, guitariste/vocaliste (ex-Diluvian, ex-Recueil Morbide, ex-Smeti Duchu) et graphiste français (Asylum Pyre, Elyose, Beneath My Sins, Elyose, Nightmare...). Tous les voyants seraient donc au vert pour qu'une croisière parsemée d'îlots enchanteurs nous soit promise...


Le collectif révèle une fois encore sa capacité à concocter ces séquences d'accords des plus accrocheuses, susceptibles de rester durablement ancrées en mémoire. Ce dont nous sensibilisent déjà ses plages les plus enfiévrées. Ce qu'atteste, en premier lieu, « To the Moon », ''delainien'' up tempo aux riffs acérés et calé sur une sente mélodique aussi enveloppante qu'exigeante dans son process d'écriture. Livrant un refrain catchy mis en exergue par les cristallines et caressantes inflexions de la sirène ainsi qu'un fringant solo de guitare à mi-morceau, le ''tubesque'' effort ne se quittera qu'à regret. Dans cette mouvance, on ne retiendra pas moins le pulsionnel et ''xandrien'' « Finally » eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre. Et ce n'est pas le pont techniciste surmonté d'une lead guitare en liesse et au judicieusement positionnement qui nous déboutera davantage de la pimpante offensive, loin s'en faut. Enfin, c'est cheveux au vent que l'on parcourra « Obsession », une entraînante plage rock'n'metal mélodico-symphonique dans le sillage de Visions Of Atlantis, où les angéliques volutes de la princesse et les fluides oscillations de Gabriele Gozzi évoluent à l'unisson. Peut-être bien le masterpiece de la galette.

Dans une même dynamique mais dans une atmosphère un poil plus crépusculaire, d'autres espaces d'expression pourront à leur tour nous aspirer dans la tourmente. Ce faisant, on ne saurait éluder « Magical Powers », up tempo power mélodico-symphonique aux relents death, à la croisée des chemins entre Tristania et Beyond The Black ; n'ayant de cesse de nous asséner de virulents coups de boutoir, disséminant de sémillants arpèges d'accords, et magnifié par un duo mixte en voix de contrastes bien habité, les angéliques impulsions de la belle alternant avec les growls ombrageux de Clément Botz, ce hit en puissance poussera assurément à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. Par ailleurs, au carrefour entre Amaranthe et Tristania, l'engageant et corrosif mid/up tempo « Right Now » imposera, lui, tant son chatoyant paysage de notes que la force de ses contrastes atmosphériques, rythmiques et oratoires. Mais là n'est pas l'ultime argument de nos acolytes.

Quand elle desserre un tantinet la bride, la troupe trouve à nouveau les clés pour nous retenir plus que de raison. Ce que prouve « Words on a Letter », low/mid tempo heavy mélodique aux riffs épais et à la basse vrombissante, à la confluence de The Fall Of Eve et Beyond The Black ; égrainant des couplets finement sculptés, relayés chacun d'un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les frissonnantes ondulations de la déesse, et assorti d'un vibrant solo de guitare, l'aérien méfait se fait des plus enivrants, non sans générer parallèlement un headbang subreptice chez celui qui y aura plongé le tympan.


Résultat des courses : s'inscrivant partiellement dans la lignée atmosphérique de son prédécesseur, ce deuxième effort s'avère aussi solaire qu'enivrant, et des plus liants, in fine. A nouveau, les poignants sillons mélodiques qu'il renferme nous renvoient chacun à la féconde inspiration de ses auteurs ; doublé d'une technicité instrumentale parfaitement huilée tout en bénéficiant d'une ingénierie du son plutôt soignée, la rondelle se suit de bout en bout sans encombre. Variant, là encore, ses séquences rythmiques comme ses atmosphères et ses joutes oratoires, tout en consentant à l'une ou l'autre prise de risque, le message musical insufflé par nos compères happera assurément le fan du genre au moment même où il pourra surprendre un tympan déjà familiarisé avec les vibes du combo.

Toutefois, pour se sustenter, d'aucuns auraient sans doute souhaité une pièce instrumentale et/ou une fresque symphonico-progressive, exercices de style déjà absents du premier mouvement. Cependant, doté d'un propos aussi efficace que finement esquissé, qui, en l'état, fait jeu égal avec son devancier, le combo dispose là d'un arsenal suffisant pour espérer conforter sa position de sérieux espoir de cet espace metal. Bref, un second volet de haute volée concocté par la formation franco-italienne. Dans l'attente à peine voilée d'un album full length...

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