Sous influence directe des précurseurs du deathmetal scandinave,
Evocation se forme à l’automne 1991 à Boras, autour des frères Janne & Vesa Kenttä à la batterie & à la guitare, Marko Palmen à la seconde guitare, et Thomas Josefsson qui troque rapidement sa basse pour s’emparer du micro. En seulement six mois d’existence, fort d’expériences cumulées dans différentes formations, le groupe rejoint les fameux Sunlight Studios dès février 1992, pour les sessions de sa démo culte
The Ancient Gate, décrite par leur ingénieur du son Thomas Skogsberg comme la meilleure maquette deathmetal qu’il ait enregistrée jusqu’à lors.
Malgré la sortie cette même année 1992 d’une seconde démo prometteuse, ainsi que plusieurs concerts en compagnie de
Dismember,
Liers In Wait,
Ceremonial Oath ou
Dark Tranquillity,
Evocation se sépare hélas à l’automne 1993, victime des sempiternelles divergences artistiques, qui secouent nombres de jeunes formations.
Prenant contact avec le groupe pour la compilation des ses deux démos en CD (
Evocation - 2004), le label Breath of
Night favorise la réunion de l’ancien quatuor qui, à l’exception de l’ajout du bassiste Martin Toresson, revient sous la forme initiale de l’époque
The Ancient Gate. Rapidement,
Evocation décroche un contrat avec la respectueuse écurie allemande CycloneEmpire, débouchant sur l’enregistrement de son premier album en décembre 2006 (par Vesa Kenttä en personne aux Mega Studios), soit 14 années après la parution de ses démos.
Le deathmetal des suédois a peu changé dans la forme entre
The Ancient Gate et ce nouveau
Tales from the Tomb, illustré à merveille par le maître des nineties Dan SeaGrave.
Evocation conserve en effet ce juste compromis entre la rugosité de la scène de Stockholm (
Entombed,
Dismember) et le côté mélodique des formations premières de Göteborg (
At The Gates,
Dark Tranquillity), à l’image de morceaux tels
The Dead ou Chronic
Hell, où se complètent judicieusement riffing lourd et harmonies fines, soutenant le chant agressif de Thomas Josefsson.
Loin d’un compteur bloqué dix ou quinze années en arrière,
Evocation possède parallèlement un son plus moderne, tout en conservant précieusement ce grain old school plus que délectable. Fort de riffs percutants et d’un sens de la mélodie imparable, le groupe lâche ainsi quelques Feed the
Fire et Phase of Fear rapidement accrocheurs, entêtants, sans oublier le superbe The
More We
Bleed au final poignant.
A la croisée entre les sonorités de Stockholm et de Göteborg,
Tales from the Tomb marque le retour certes discret de la formation suédoise, mais pourtant brillamment réussi.
Evocation parvient en effet à conserver son identité première, tout en évitant de compter parmi ces formations poussiéreuses de retour après une longue léthargie. Les quelques clins d’oeil tels Veils Were Blown (le seul titre repris des anciennes démos) ou la bonne reprise But
Life Goes On d’
Entombed (Left
Hand Path - 1990) devraient également ravir les deathsters des premières heures.
Fabien.
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