Parfois lorsqu'on cesse d'écrire de ces chansons contant d'héroïques batailles aux preux chevaliers en des pistes réunies sur des opus aux illustrations, plus ou moins, épiques et qu'on se met soudainement à en écrire d'autres nettement plus critiques sur la société, le business lucratif (pas pour tout le monde) de la musique ou sur les médias complices de ce système, d'aucuns imaginent alors que cette prise de conscience va obligatoirement s'accompagner d'un changement musical drastique (un peu à l'instar de
Bad Moon Rising devenu BMR sur un
Opium for the Masses nettement plus engagé). A l'évidence, le troisième opus des Finlandais de Twilghtning est habité par d'autres aspirations s'agissant des thèmes que celles qui furent les siennes pour ces deux précédents efforts. Une évidence que cette pochette désabusée, un brin cynique, où l'on peut voir cet homme d'affaires au crane animal agiter quelques billets promis dont le groupe, visiblement, n'a pas vu la couleur (une interprétation qui est la mienne mais qui, après tout, en vaut bien une autre) souligne encore davantage. Et, effectivement,
Twilightning, avec ce nouvel effort baptisé
Swinelords aura changé quelque peu ses intentions. Pour ce faire, il aura ajouté de cette substance propre au Heavy
Metal et dans une moindre mesure au
Hard Rock abandonnant ainsi son
Power Metal typiquement nordique au profit d'une expression moins classique et plus personnelle. Finis donc les claviers et les volutes mélodiques empruntées, peu ou prou, aux
Stratovarius,
Sonata Arctica et autres
Revolution Renaissance. Le seul fil conducteur reliant tout ce disque restera la voix singulière d'un Heikki Pöyhiä qui, elle, n'aura, fort heureusement, pas changé.
Cela étant, même si le propos est ici assez différent, et que, personnellement je lui trouve nettement moins de qualités que celui que nous offrait un
Plague House Puppet Show ou un
Delirium Veil sortis, respectivement, 4 et 3 ans avant ce
Swinelords, il n'est pas totalement dénué d'intérêt pour autant. Bien au contraire, des titres comme
Isolation Shell,
Reflections of the Cuckoo ou
Vice Jesus sauront, sans aucun doute, trouver leur auditoire. Tout comme d'ailleurs With the
Flow ou
Maggots.
Notons aussi, qu'à contrario de ces dernières tentatives ratées sur les deux albums avant ce nouvel opus, la ballade Not a Word, aux guitares acoustiques à l'arrière-goût très terrien (country, blues...), est, quant à elle, une vraie réussite.
Pour son troisième, et apparemment dernier (puisque le groupe semble s'être séparé depuis, dilapidant ses différents talents, et notamment ce chanteur, au sein de formations anonymes sans grand intérêt officiant dans un style plutôt Rock) opus, les Finlandais de
Twilightning auront donc opté pour une formule plus personnelle. Paradoxalement, si l'intention est éminemment louable le résultat est, à mon sens, nettement moins captivant qu'il ne le fut naguère, du temps où le groupe était inspiré par d'autres.
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