Dead Head est une formation hollandaise de thrashmetal dont les origines remontent à la toute fin des années 80 et auteur de cinq albums, dont les deux premiers restent difficiles à trouver aujourd'hui. Non professionnels, les membres de
Dead Head espacent leurs sorties, et on ressortira de leur discographie une base très
Kreator/
Merciless dans l'agressivité et souvent une mise en son parfaitement naturelle dotant
Haatland, mais aussi
Kill Division ou
Depression Tank d'un impact certain. Sorti chez
Hammerheart Records,
Dead Head propose son sixième album avec une pochette propre à se faire censurer dans toutes les mosquées du monde (éditée à 100 exemplaires en format LP jaune - avis aux collectionneurs).
Rien n'a véritablement changé chez
Dead Head depuis
Depression Tank (2009), on trouvera toujours cette base thrash (très) agressive, avec le chant écorché qui n'a pas vieilli d'un iota de Tom Van Dijk, soutenu par des rythmiques rapides et riffs meurtriers de la paire Woning/Van Der Wey et les martèlements incessants de Spijker ("
The Awakening", à fond à fond). Les connaisseurs apprécieront une qualité de composition plus efficace que sur
Depression Tank, avec des trouvailles bien choisies (l'intro de "13
Close") et bien agencées, qui bénéficient à l'assemblage réussi de la plupart de ces parties infernales. On pourra rapprocher d'ailleurs la qualité de ce disque à celle développée sur
Haatland. "The Day Of The
Devil" envoie un clin d’œil à
Slayer, le temps de quelques secondes, et l'intro malsaine de "Spanish Horse" se voit suppléer par des riffs plombés de bon aloi conférant à ce titre une efficacité à toute épreuve. De même, l'instrumental "The Reformation" tout en arpèges très early
Annihilator couplé à "The
Gates Beyond" et ses riffs thrash typés
Kreator-80's constituent un assemblage de qualité. Le soin apporté aux refrains est palpable et donnent à ce
Swine Plague des airs de disque intemporel, soutenu par une production impeccable (on s'en aperçoit dès la doublette qui lance le disque "Helhuizen"/"Dühr", bien énervée et moment fort de ce
Swine Plague,).
Peut toutefois s'installer, avec une écoute distraite, une certaine linéarité, principal point faible récurrent de la formation, ici partiellement comblée par la recherche de cassures d'intensité avec des variations bienvenues.
Dead Head apporte aussi son savoir-faire dans le thrash qui déboîte avec "
Eternity Destroyed" et ses roulements de toms, tant et si bien qu'avec ces 12 titres, peu de remplissage est à retenir, même si encore une fois, un peu de concision aurait pu apporter un impact moins dilué tout au long de l'album, celui-ci pouvant donner l'impression d'une certaine homogénéité au premier abord.
Swine Plague se bonifie ainsi au fil des écoutes, le thrasher pourra se repérer ainsi assez facilement dans les méandres des morceaux, chacun possédant sa petite accroche.
Sans bouder le plaisir de revoir ce groupe en forme,
Dead Head peut sans problème recueillir de nouveaux fans, peu habitués à voir le quatuor sous les feux de l'actualité, du moins en France. Leur thrash énervé, vindicatif et acéré constituera un vrai festin pour la frange déjà adepte des groupes ayant déjà fait leur retour discographique depuis la fin des années 90 (citons les Italiens de
Necrodeath, dont les caractéristiques sont similaires), voire toute la clique thrash extrême à la
Mass Hypnosia/
Morbid Saint/
Merciless. Les connaisseurs, eux, seront en terrain connu,
Swine Plague étant un bon cru dans la discographie des Hollandais.
Merci pour la chronique, toujours concise et précise.
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