Cela fait longtemps que
Dead Head roule sa bosse dans le milieu du Thrash
Metal (1989), mais jusqu’ici les hollandais sont toujours restés des seconds couteaux du style (voire des troisièmes) ne parvenant pas à se faire une place de choix entre les anciens groupes toujours performants (
Kreator,
Exodus,…) et les combos de post-Thrash /
Power (
Machine Head,
Mastodon,…) ayant piqué encore un peu plus le public potentiel déjà bien amputé par le Death
Metal.
Les allers et retours de certains membres fondateurs n’ont de surcroît pas facilité la carrière de
Dead Head, cependant la qualité et l’agressivité d’un album comme
Kill Division (sorti sur
Cold Blood Indutries le label du chanteur de
God Dethroned) avait soulevé un certain enthousiasme et même un enthousiasme certain dans les milieux autorisés. Vingt ans après la formation du combo, la batteur Hans Spijker et ses
Acolytes atterrissent sur l’un des labels les plus importants des Pays-Bas Displeased Records et offrent ce cinquième album studio
Depression Tank (2009) en guise d’anniversaire.
Rien de fondamentalement nouveau sur cette galette, toujours ce bon vieux logo ensanglanté et toujours du Thrash brutal sans concession. Immédiatement en action grâce au remuant Dissolved in
Purity,
Dead Head propose un Thrash incisif trouvant sa source dans les disques de
Kreator et
Dark Angel en y insufflant une légère touche personnelle. Ralph de Boer en plus d’assurer des parties vocales hargneuses, délivre à la basse un accompagnement intéressant et dynamique, notamment sur la terrible entame de Green
Angel, passage percutant et hautement technique : ce genre de parties contribuent à placer
Dead Head largement au dessus de la plupart de ce fameux mouvement revival passéiste déjà à bout de souffle.
La paire de guitaristes Ronnie van der Wey / Robbie Woning joue aussi bien la carte de l’agressivité et de la vitesse, que celle du groove et de la lourdeur, le morceau Cryptocynic fournit d’ailleurs tous ces éléments à la fois avec en prime deux soli en mode vitesse lumière. Après 20 ans en deuxième division, certains auraient craqué, se seraient mis au Death
Metal (comme Michiel Dekker ancien membre du combo parti chez les excellents
The Monolith Deathcult), ou se seraient orienté vers du Post Thrash saccadé moderne et au son énorme à la
Meshuggah ou
Mastodon (plus facile que du Death pour vendre…). Mais
Dead Head n’est pas un groupe de vendus et leur intérêt premier est le Thrash
Metal le vrai, à écouter le puissant Firegate ou un Hateland hystérique au parfum si authentique on ne peut s’y tromper.
Mis à part un son de batterie légèrement plus industriel que sur
Kill Division (ou on sentait les peaux se détendre à chaque frappe), et un ou deux titres un peu plus flonflon comme Nero Dies, pas de gros défaut à signaler, Hans Spijker et sa bande de Thrashers proposent une fois de plus un album béton. Hélas pour eux dans ce style de Thrash un peu désuet (et pourtant si bon) les acheteurs se contentent bien souvent de suivre les têtes de gondoles comme
Slayer et
Exodus, laissant peu de places à d’autres groupes pour se faire une place au soleil, cela dit avec le buzz actuel autour des protégés de
Nuclear Blast Mantic Ritual, la donne pourrait peut-être changer, souhaitons le pour eux…
BG
celui-ci est il réellement du même niveau ?
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