La scène française est généralement à la bourre, a souvent couru après les modes plus qu’elle ne les a créées, et le
Doom / Death /
Funeral n’échappe pas à la règle. Alors que bien entendu la Finlande (
Thergothon,
Skepticism,
Shape Of Despair) et le Royaume Uni (
Paradise Lost,
Anathema,
My Dying Bride,
Esoteric), mais aussi la Norvège (
Funeral), les USA (
Winter,
Evoken,
Morgion), les Pays-Bas (
Sempiternal Deathreign,
The Gathering), le Danemark (
Saturnus), la Suède (
Katatonia), l’Australie (
Mournful Congregation) et même le Portugal (
Desire), ont tous en leur sein des groupes ayant au moins produit un full-length dans le genre, les groupes français en sont encore au stade des démos au début des 2000’s.
D’abord sous la forme d’un groupe de Death
Metal, le parisien Richard Loudun met sur pieds le groupe Haceldama qui deviendra
Despond lorsqu’il mutera son style en
Doom / Death /
Funeral. Après deux démos en 1996 et 1997, le one-man band passe à la vitesse supérieure en enregistrant son premier LP
Supreme Funeral Oration (2003) avec Jonathan Théry d’
Ataraxie en tant que bassiste de session.
Pour un disque autoproduit (Halcedama Productions est la propre structure de Richard Loudun),
Supreme Funeral Oration bénéficie d’une production tout à fait correcte et même un peu plus, le tout géré là aussi par notre homme-orchestre, ne daignant déléguer que le mastering.
Musicalement
Despond propose un
Funeral /
Doom / Death monolitique et pesant façon
Mournful Congregation sur lequel les morceaux s’articulent tour autour de dix minutes et plus.
Serenity in
Darkness débute par un mid tempo entêtant, avant d’enchainer par des plans franchement plus Death
Metal avec double pédale et growl sépulcral : nous somme là quelque part entre
My Dying Bride et
Evoken. Pavé central de l’album, Stellar Ways to the Everliving se présentent sous la forme d’un très long titre à tiroirs d’un quart d’heure avec un gros travail sur le clavier et les arrangements et des guitares mélancoliques et hypnotiques.
Grief quant à lui, est sur un ton beaucoup plus funéraire, et semble un hommage à peine voilé à la scène finlandaise avec ce clavier très
Skepticism façon orgue d’église. La voix navigue sans problème entre chant Death
Metal, chuchotements incantatoires et phrasé plaintif grâce à la polyvalence du sieur Loudun. On notera une utilisation récurrente (et pertinente) des guitares acoustiques, notamment sur
Once in the
Hole ou
Serenity in
Darkness.
Sorti en même temps que le premier album de
Monolithe (dont Richard Loudun est également le vocaliste),
Supreme Funeral Oration est un melting-pot / hommage compact et homogène à la scène
Doom / Death, qui avec le I de
Monolithe sont les premières productions françaises sous la forme d’un album.
Bien que le disque ne soit pas d’une inventivité folle, le résultat est à la hauteur de la part d’un musicien qui a quasiment tout géré du début jusqu’à la fin, y compris l’artwork. On remarque que Richard cite
Morgion et
Pantheist dans les remerciements, et rend hommage à Maximilien Varnier de
Worship qui s’est suicidé quelques temps auparavant, la marque d’une implication dans la scène, ce dont on ne pouvait douter.
BG
Merci BG de la chronique, je suis un fan de DESPOND depuis 1996 :-) donc ça fait plaisir à lire.
Une question comme je ne les connaissais pas avant qu'il s'appellent Despond. Je lis "Richard Loudun met sur pieds le groupe Halcadema qui deviendra Despond". Je sais qu'ils ont été appelés "Perished" avant. Il y a aussi eu une période sous le nom de Haceldama, ou bien c'est juste le "label" de Richard Loudun ?
Salut Jibe, content que la rédaction te plaise. Et bien honnêtement je me suis fié à la biographie du groupe, que j'avais d'ailleurs découvert en 1996 grâce à un flyer dans une commande Adipocere ou Osmose, je ne connais pas l'histoire du groupe auparavant. """ Despond was founded from the ashes of the death metal band Haceldama (initially founded in 1993). """ Peut-être le combo a t-il changé plusieurs fois de nom à ses débuts avant d'opter pour Despond, c'est assez fréquent comme démarche chez les jeunes groupes. A titre personnel ça me rappelle l'histoire du mien où nous avions choisi Hallebarde entre 96 et 97 avant d'opter finalement pour Dislocation.
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