L'an dernier, on avait découvert le one man band
Kreepmaster, mené par un jeune Hongrois du nom de Péter Csak. Avec un EP instrumental appelé « Prepare to Meet Your
God », le multi instrumentaliste avait proposé un Cyber
Metal technique aux relents djent, inspirés par les Suisses de
Sybreed ou de
Breach The Void entres autres. Si l'instrumental est à la mode en ce moment, Peter s'arrange pour rendre ses compositions inspirées et loin d'être monotones, grâce non seulement à un certain talent mais aussi grâce à son amour pour le futurisme.
Ainsi, revoilà
Kreepmaster avec son premier full length « Supralizer ». Il ne fait pas la bêtise, comme certaines formations, d'intégrer les morceaux de son premier EP, bien au contraire. Ici, on a du tout neuf et de nouveaux titres aussi dynamiques que mélodiques. « Supralizer » est un voyage dans le cyber instrumental, contrastant la science et la religion, à l'image de cette pochette mettant en totale opposition Moïse séparant la Mer Rouge en deux et un petit astronaute sur une terre lunaire.
L'instrumental a ses avantages et ses inconvénients. S'il permet de montrer les talents des musiciens et de montrer leur technique, il permet aussi de montrer les limites de l'imagination. Les redondances, le manque de chant et la longueur de certaines pistes peuvent amener à l'ennui et au désintérêt profond d'une musique trop souvent exploitée. Péter Csak ne tombe pas dans ce piège et arrive à varier ses compositions aussi souvent que possibles. Ainsi, la guitare fonctionne comme un chant, sans non plus faire dans le neo classique. Accompagnée de sonorités électroniques cybernétiques de qualité, elle permet d'emmener l'auditeur dans ce monde futuriste, parradée d'un rythme souvent syncopé.
«
Nexus of Time » commence bien ce « Supralizer » avec un ensemble bien dosé d'électronique et de riffs glaciaux et saccadés, à la cyberdjent. Les atmosphères sont particulièrement froides et relevées par l'ensemble de la programmation, même si certains sonorités sentent le réchauffé. Si dans l'EP on pouvait prétendre entendre quelques refrains, sur cet album c'est beaucoup plus flagrant. Les refrains de « Supralizer » ou de « Infra Trap » par exemple restent collés en mémoire et on regretterait presque qu'il n'y ait pas un peu de chant pour accompagner les mélodies aériennes.
Péter Csak franchit un pas en avant avec le titre «
Six Degrees of Separation ». Même si le jeune homme avait déjà effectué quelques collaborations avec des artistes, il ne les avait, à ce jour, jamais invité sur ses compositions officielles. Voici donc Frederic de Cecco de
Breach The Void en duo avec le Hongrois, pour un cyber djent alléchant et à deux visages, l'un effectuant dans la rythmique et l'autre dans les leads.
Si les guitares sont à l'honneur dans une bonne partie des morceaux de ce « Supralizer », «
Phoenix Lights » se démarque par l'utilisation des claviers et des samples.
Pas d'éléments metalliques à proprement parler, il s'agit d'ambient électronique pour un résultat quasi cosmique. Il s'agira toutefois de la seule piste de cet acabit car «
Fragments » reprend là où s'était arrêté, avec du cyberdjent instrumental digne de ce nom.
Grâce au travail, à de meilleurs moyens et à la patience, Péter Csak et
Kreepmaster livrent un opus très réussi tout un jouissant d'une très bonne production et du talent nécessaire pour attirer les amateurs du genre. L'absence de chant lui permet non seulement de s'affirmer mais aussi de se démarquer des formations cyber abusant trop souvent de la naiserie de certains chants clairs. Tranchant, mélodie et atmosphère sont à l'honneur dans cette belle offrande.
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