Décidément, il semblerait que l'évolution technologique soit l'objet des craintes ou d'un pessimisme effroyable. L'homme en est la principale victime, bien que le principal responsable, dans un monde nouveau et perverti par les nouvelles créations. Machines dominantes, univers aseptisé, guerres cybernétiques et révolutions industrielles conséquentes sont les principales préoccupations d'un sous-genre musical moderne, original et en devenir. Le Cyber metal, mené actuellement de mains de maître par
Sybreed en Suisse,
Illidiance en Russie et
Thy Disease en Pologne, se réveille et nous propose peu à peu des groupes nouveaux, et cette année 2011 semble être l'année de la révélation. Après les derniers
Neurotech,
Logical Terror,
Deathharmonic, et
The Interbeing, entre autres, il est temps d'accueillir la dernière découverte hongroise de l'année : KreepMaster.
L'
Europe reste sans aucun doute le continent de révélation de la scène Cyber metal, la Suisse et la France (
Herrschaft,
Division Alpha, etc) étant les plus fiers leaders. Pour Péter Csak, il était temps d'offrir une renaissance au metal industriel hongrois, ce dernier étant peu courant voire inexistant. Etant un grand fan de
Sybreed,
Fear Factory entre autre, jouer du Cyber
Metal était une évidence, et le voilà cette année, en ce mois de juin, avec un premier EP nommé « Prepare to Meet Your
God »...
L'histoire se passe bien évidemment dans un futur proche, plus proche que l'on ne le pense, dans lequel une certaine entité futuriste cybernétique, développée grâce aux nouvelles inventions de l'homme, prit possession de la machinerie high-tech internationale, afin de se répandre et de remanier la formule. Etant irrémédiablement indétrônable et surtout, intelligente, véritable IA, cette entité, afin de se défendre, usa de nos atouts et de nos armes. Et finalement, afin de devenir plus puissante et de s'imposer comme une véritable déesse, elle mit en œuvre une séance d'assimilation : l'homme n'avait plus qu'une seule destinée, devenir machine dans un monde tout aussi mécanisé.
Péter Csak ne renouvelle pas le genre il faut le dire, l'histoire étant sensiblement assimilable à celles de
Sybreed ou encore
Illidiance. Mais là où règne la différence, c'est bel et bien dans l'utilisation des instruments, véritables piliers de ce « Prepare to Meet Your
God ». Car contrairement à tout ce qu'on peut connaître en matière de Cyber
Metal, cet EP n'est autre qu'un EP instrumental, du début à la fin. Le temps de cinq morceaux et d'une vingtaine de minutes, nous avons droit à un déluge de riffs froids et maîtrisés, alternés avec des soli aseptisés, glaciaux et dark, proches de ceux de nos amis Suisse,
Sybreed. Tantôt thrashy à la
Fear Factory, tantôt syncopés, tantôt dérangés à la
Devin Townsend, ils nous envoient littéralement dans un monde torturé, parradés d'éléments électroniques et cybernétiques omniprésents, plongeant irrémédiablement l'auditeur dans quelque chose d'on ne peut plus futuriste et oppressant.
Le morceau introducteur, « Prepare to Meet Your
God », n'est autre que le représentant du réveil de l'entité, au sein de cet ensemble technologique et sombre. Voyage immersif, pas loin d'un « Neuthrone » de
Crionics, l'esprit death metal en moins. Péter Csak joue de son instrument avec brio, enchaînant les riffs et les accords avec force, sans tomber dans la linéarité. Chaque chanson est différente et complète, changeant du début à la fin malgré quelques soupçons de refrains. Si « Starbright » mise davantage sur les parties cybernétiques grâce à un clavier futurico-atmosphérique avant de nous emmener vers des riffs explosifs très typés cyber, à la manière d'un
Hi-Tech revisité, « The Hive Mind » nous propose quant à lui la pièce la plus agressive, la plus froide et la plus sombre, mais aussi la plus longue, la plus lourde et la plus immersive, et ce grâce à cet ensemble ultra moderne bâti par des riffs sybreediens, une batterie dynamique et mécanique, et un clavier ultra relevé.
Il est évident que l'absence de chant apparaît comme une nouveauté dans le genre, une certaine originalité. Mais cette absence peut aussi se considérer comme un manque, étant donné qu'une petite touche de chant cyber, qu'il soit décharné ou synthétique, aurait apporté une petite contribution ainsi qu'un élément immersif en plus.
Le multi-instrumentiste Péter s'en sort plutôt bien avec ce premier EP entraînant à la production pour le moins énorme. Le pari est donc réussi et il est clair que son projet KreepMaster se fera connaître davantage dans les mois à venir, dans le petit monde du Cyber
Metal. Affaire à suivre donc, il ne manque plus qu'à découvrir le futur album, premier pas vers quelque chose de plus concret.
Je le rcommande sincèrement! C'est vrai que le chant manque un poil... Peu etre pour la prochaine fois ;)
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