Lorsqu'un groupe se donne la peine d'accoler un "Part I" au fronton de l'une de ses œuvres, il y a fort à parier qu'une autre estampillée d'un "Part II" voit le jour assez rapidement. Dans le cas d'
Enforce (que pour des raisons évidentes je ne peux me résoudre à appeler
Enfarce comme la plupart de mes petits camarades qui sévissent en ces lieux virtuels) et de son Superhero Diaries, ce sera, à peine, un an après la sortie de ce premier que la suite nous sera proposée.
Evidemment quand bien même en aurait-elle eu le désir (et franchement j'en doute), la formation originaire d'Helsinki n'aura pas changé ses intentions d'un iota. Elle nous proposera donc toujours encore de ce
Power Metal très Européen, et très classique de surcroît, dans lequel on pourra, tour à tour, au gré de ses inspirations, reconnaitre l'influence marquée des
Edguy,
Stratovarius ou
Insania. Riku "Ricky Tournee" Turunen et sa voix si particulière aux intonations tantôt italiennes (Terrence Holler...), tantôt allemandes (Tobias Sammet...) et à la prestance un peu fragile (Tony Mils, Klaus Dierks...) étant toujours présent, tout comme son vieux complice Matias Vilkko à la guitare d'ailleurs, ceux qui n'avaient guère apprécié les prestations de ces deux musiciens sur le premier chapitre de cette saga ne seront pas davantage conquis ici.
Mon manque d'enthousiasme étant, je suppose, palpable, allons donc au fait et disons que sur cette œuvre, peu de morceaux se démarquent vraiment. Et souvent, notamment dans la première moitié de ce disque, ils sont si désordonnés, si ambitieux, si volumineux, si ventrus, si changeants, si riches, si abscons qu'on aura du mal à suivre la totalité de ces chemins sur lesquels ils veulent nous emmener. Parlons, tout de même, de ceux qui ont réussi, par un miracle dont je ne saurais véritablement expliquer la cause, à attirer un tant soit peu mon attention comme ce
I Enforce aux couplets aux chants Thrash dont le résultat n'est pas nécessairement convaincant mais tout au moins étrangement insolite. Ou comme ce Super Heroine dont les intentions seront, un peu, les mêmes que celles de Tobias Sammet et de ses acolytes sur leur Superheroes (que l'on peut retrouver sur le Rocket Ride de 2006)) et dont le final aux voix féminines sera vraiment très séduisant. Mais également comme ce
Save Us que les esprits mal intentionnés, dont je fais indiscutablement partie, ne pourront s'empêcher de rapprocher de celui d'
Helloween. Ou encore, pour finir, comme ce The Conclusion Ends It All qui sera un autre titre plutôt appréciable. Au-delà de ces quelques pistes notoires, comme je l'ai déjà dit précédemment, on sera ici souvent égaré sur des routes aux paysages agréables mais pas franchement inoubliables.
Quand on y songe,
Superhero Diaries - Part II et
Superhero Diaries - Part I sont jumeaux. A la fois très semblables mais différents sur plein de petits détails. Des détails qui, malheureusement, ne suffiront pas à changer nos convictions à l'égard de ce groupe.
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