Après un premier effort très caricatural, dans lequel ils développaient un
Power Metal très emblématique de la scène scandinave (
Stratovarius,
Sonata Arctica,
Nocturnal Rites), les Suédois d'
Insania revenaient, deux ans plus tard, avec ce second album,
Sunrise in Riverland.
Affirmer d'emblée que la démarche artistique de ce groupe est désormais plus empreinte d'originalité serait un mensonge éhonté. Effectivement, avec cet opus,
Insania poursuit sa route sur le même chemin que celui emprunté avec son précédent manifeste,
World of Ice, et sur le même que celui emprunté par
Stratovarius. Cependant si sa musique reste une imitation parfaite du groupe de Timmo Tolkki, le talent en moins, elle s'enrichit désormais de certaines qualités non négligeables.
Pourquoi de telles affirmations concernant les mérites de cet opus ?
Tout d'abords parce qu'il jouit, enfin, d'une production digne du genre. De telles sortes que ses morceaux prennent un certain relief, et donc, un certain intérêt supplémentaire. Si ce regain reste limité, il est suffisant pour éveiller en nous un certain espoir. Et ce d'autant plus que le groupe aura fait l'effort de mettre en exergue les titres dans lesquels il semble le plus adroit. Ainsi loin des tempi invariablement véloces dans lesquels il perd une âme, déjà bien diaphane,
Insania nous propose quelques morceaux sans génie mais pas totalement insignifiants (
Heaven or
Hell, Beware of the Dragons,
Lost in Time mais aussi, par exemple,
Sunrise in Riverland) confirmant de la sorte cette impression laissée par son premier album nous laissant présager qu'il excellerait davantage s'il s'exprimait en des rythmes plus mesurés.
Parce qu'ensuite il aura eu l'idée lumineuse d'abandonner les ballades dont il avait affreusement alourdi son précédent opus lui donnant une expression effroyablement mièvre qu'il ne maîtrisait absolument pas. Seule Angels in the Sky viendra s'inscrire dans l'exercice de style de manière relativement dispensable, ce qui constituera, soyons francs, un net progrès tant, autrefois, les morceaux proposés, du même acabit, furent exécrables.
Et parce que finalement il aura tenté, bien trop subrepticement tout de même, de se diversifier en proposant quelques idées plus ambitieuses où il aura composé quelques variations, notamment rythmiques. Cette démarche, quelques peu plus nuancées, est celle employée sur des titres tels que
Land of the
Wintersun mais aussi sur d'autres tels quetime of the Prophecies.
Bien évidemment, ces attentions notoires sont intéressantes, mais, malheureusement, demeurent insuffisantes pour changer nos espoirs en convictions. D'autant que des chansons plutôt rapides telles que Heading for Tomorrow, dont certains passages ressemblent à s'y méprendre à Eagle Fly
Free d'
Helloween, ou que
Dangerous Mind, Seasons of
Life mais aussi, par exemple, Tears of the Nature nous ramène, invariablement, à ce sentiment de déjà entendu, trait caractéristique de ces Suédois, qui finit toujours par nous conduire inlassablement à un certain ennui.
Malgré quelques évolutions attachantes, ce
Sunrise in Riverland nous dévoile encore bien trop de similitudes avec la musique de ces ainés. Cette filiation évidente avec les Finlandais de
Stratovarius ne peut que condamner
Insania à une juste indifférence, et ce d'autant plus que ces Suédois n'ont ni le talent visionnaire, ni même le génie de composition, de ceux dont ils s'inspirent.
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