Liste des groupes Death Technique Anatomy Of I Substratum

Et le voilà sorti, le premier album de l'hydre à trois têtes, Dorrian/Di Giorgio/Verbeuren, au long des mois au fur des semaines à suivre les actualités sur les différents réseaux sociaux utilisés par celui-ci, on pourra dire qu'il aura su se faire attendre. Enregistré dans trois différents studios (Batterie au home-studio de Dirk Verbeuren sur un intrument électronique (Roland V-drum), guitares et basse au studio de Michael Dorrian "Gugglebum recording", et les voix au "Ak's studio". Quant au mix-mastering, il a eu lieu en Italie, avec Simone Mularoni au "Fear studio", un grand écart trans-atlantique. A l'origine du projet, Mickael Dorrian, réunissant autour de lui deux monstres (et amis de longue date) plus réputés l'un que l'autre autant pour leur technique que le "feeling" avec lequel ils apportent leur pierre aux multiples édifices auxquels ils participent. Et le fondateur du groupe est bien loin d'être un manchot lui aussi comme vous pourrez vous en rendre compte à l'écoute attentive de ce brûlot. De bout en bout emplies de rage et d'une énergie débordante les compos n'ont de cesse de nous surprendre, se faufilant de plans en plans évoluant sans arrêt, se faisant tantôt brutales, tantôt plus modérées, afin de mieux exposer tout le travail accompli dans la technique.

Car ici tout le monde a son mot à dire, personne n'est en reste, et il en faut des écoutes pour saisir au maximum tout ce que les musiciens ont voulu faire passer au travers de ces nombreuses influences, allant du thrash aux mélodies limite heavy, au death quasi-grind qui peut apparaître pour de courts instants soigneusement dosés juste avant un break dans lequel on trouvera sans difficultés d'énormes "touches jazzy" se mariant parfaitement au sons de guitares et aux voix rappelant légèrement le black-metal gratuitement rentre dedans. Et dans cet ensemble relativement uniforme, chaque morceau reste unique et logique dans son développement. Bound in Flesh par exemple n'aura de cesse de faire monter la pression en violence jusqu'à exploser grâce à un solo en deux phases des mieux senties et enfin nous finir "à l'ancienne", plus brutal, relançant de plus belle la machine. Fluid River nous introduisant dans un premier riff "thrash-mélodique" directement suivi d'un death bien saturé, se faisant lui même emboîter le pas par un pont à l'ambiance très "prog" où la session rythmique s'en donne à coeur joie. Et que dire de Dimensions avec son plan black soutenu de blast-beats, calmant la violence le temps d'un pont des plus progressifs avant de se lancer dans un solo des plus épiques, puis un sursaut dans le riff suivant aux sonorités rappelant le groupe "Death" dans ses plus mythiques oeuvres.

Mention spéciale pour la piste éponyme "Substratum", aux multiples rebondissements enchaînés à une vitesse folle et encore de terribles blast-beats, aux pointes de vitesse acérées, n'envahissant pas le paysage sonore et laissant tout le loisir de s'exprimer aux instruments à cordes. Bref tout un tas de surprises et de contre-pieds, sur une galette au son chaud un peu "crade" aidant probablement à se laisser emporter par cette explosive avalanche de riffs très efficaces puissants et inspirés. Un "patchwork" d'influences death-thrash aux teintes parfois grind, tirant sur le jazz grâce aux techniques et influences variées de ses musiciens plus qu'expérimentés. Un artwork des plus intrigants sur cette pochette, un regard très féminin arborant un "troisième oeil" synonyme d'une conscience élevée de soi ou du monde qui entoure son "porteur", ce qui apporte une dimension très "mystique" au premier abord, et une édition digipack limitée à 1000 copies cartonnées, autant dire qu'ils ne font pas les choses à moitié. Un album à la personnalité très marquée, au son atypique, et à la puissance dévastatrice, sommes-nous en train de voir naître un "monstre" ? Je ne sais pas, mais ce que j'en ai entendu m'a retourné la tête littéralement depuis les premiers aperçus en bribes au début de l'année 2011 et aujourd'hui le jour de la sortie, je n'ai toujours pas décroché. Puisque je n'écoute plus que cette galette depuis une semaine qu'elle est en streaming, je me trouve donc bien incapable de lui donner à ce moment une note objective... au secours !!!