Nous y voilà.
Strike.Smother.Dehumanize, sortit le mois dernier, est le sixième album de REVENGE, et le second depuis la signature de la machine de guerre canadienne chez Season of
Mist. On ne présente plus cette machine de guerre, œuvre dévastatrice de J. Read, suivi par Pete Helmkamp, ce dernier étant désormais remplacé par
Vermin. James Read est toujours resté fidèle à lui-même depuis les années 90. A cette époque, il a sortit l'album de son ancien projet CONQUEROR,
War.Cult.
Supremacy, un incontournable de ce style fourre-tout qu'est le black bestial, ou war black, ou black death, appelez-ça comme vous voulez ! Et maintenant, le groupe a-t-il désormais laissé tomber sa vision musicale guerrière pour quelque chose de plus facile à écouter selon la masse, après avoir signé sur un aussi fameux label ? Ou bien, au contraire, a-t-il continué sa régression entamée depuis l'album précédent,
Behold.Total.Rejection ?
Évoquons d'abord les quelques "nouveautés" de ce nouveau missile de REVENGE. Il s'agit surtout de la production, plus travaillée que sur
Behold.Total.Rejection, et des riffs de guitare qu'on retient plus vite que sur l'album précédent. On distingue plus vite les morceaux. Et ces deux éléments rapprochent dans une certaine mesure
Strike.Smother.Dehumanize de
Scum.Collapse.Eradication, leur quatrième album. Mention spéciale aux quatre derniers titres de l'album, augmentant en intensité à partir du malveillant "
Lightning Mythos". L'album se termine ainsi dans le pire des charniers, nous laissant le goût de la guerre en bouche, qu'on ait aimé, ou pas. Et pour ce qui est de se raccrocher aux premiers titres, ceux-là sont également glorieux. "
Oath Violator", par exemple, est un putain de morceau. Pour le milieu de l'album, l'atmosphère guerrière reste maintenue. Donc, c'est aussi du très bon. D'un autre côté, le chant surchargé en hémoglobine, évoquant ceux du grind et, dans une moindre mesure, ceux du gore grind d'un CARCASS, se fait également plus présent que par le passé.
Mais c'est tout ce qu'on a au rayon des nouveautés, car REVENGE reste totalement fidèle à lui-même. En effet, en plus de 20 ans de loyaux services envers le war black le plus élitiste qui soit, REVENGE continue, en 2020, de balancer une musique d'un extrémisme qui fera froid dans le dos de ceux qui n'aiment déjà pas la recette de war black du groupe, tout en régalant les mordus de cette musique. Et ça, c'est assez dingue. Ici, on aime ou on déteste. Il n'y a pas de juste mesure. Il faut s'attendre à une guerre. Qu'elle soit médiévale ou moderne, on s'en fout ! C'est juste la guerre totale, à perte de vue !
Un indispensable de 2020 en terme de war black vraiment radical et réellement intransigeant ! Le groupe n'a, en résumé, pas changé. Donc, plutôt que de saluer l'innovation totalement inexistante, saluons l'authenticité et la longévité de la démarche.
Purement belliqueux.
Revenge c'est la création total de James Read. Vermin est present pour les lives et les sessions d'enregistrement. Sinon Vermin n'a rien à voir avec Conqueror. En ce qui concerne la prod je la trouve pas plus travaillée que sur B.T.R, elle est moins puissante et se rapproche de T.G.A. Pour moi cette album regroupe toutes les ambiances des albums précédents (D'ailleur dans la pochette on retrouve tous les logos des albums).
Attack. Eradicate. Scum
Effectivement, REVENGE, c'est James Read. Je ne sais pas où j'avais la tête en mettant Vermin sur un même pied d'égalité. Toute la faute est pour moi.
Et la prod perd bel et bien en puissance par rapport à la lourdeur de Behold.Total.Rejection. Mais elle gagne légèrement en clarté par rapport à cette dernière. Et c'était de ça que je voulais parler quand j'évoquais une prod plus travaillée. Après, c'est comme ça que je l'ai ressentit. Là où BTR est plus raw (tout en reconnaissant quand même les morceaux, mais moins que sur SSD), SSD possède une prod plus claire, plus clinquante, avec ce que les albums précédents ont fait de plus mémorables niveau ambiances, comme tu le signales si bien.
Merci pour ta chro Ghul.
Je suis d'accord avec toi en ce qui concerne la prod un peu plus "clair" (ça fait bizarre de parler de clarté en évoquant Revenge). J'ai ressenti la même chose. Je trouve que ça apporte un petit plus à cet album que je trouve monstrueux.
Et je suis aussi d'accord avec Perverted quant aux ambiances...
Bon en gros je suis d'accord avec tout le monde. C'est pas drôle!!
On a affaire à un excellent album de Revenge et ça fait vraiment plaisir. Musicalement, dès la première écoute, j'ai pris une énorme claque avec ce groupe. Et ça continue!!
Pour le reste, j'ai bien conscience que ce groupe évolue dans le nihilisme le plus total, la destruction et le désordre. Quelqu'un connaîtrait-il les autres thèmes abordés dans leurs albums?
"On ne présente plus cette machine de guerre, œuvre dévastatrice de J. Read, suivi par Pete Helmkamp, ce dernier étant désormais remplacé par Vermin"
Helmkamp et Vermin sont arrivés en même temps dans Revenge (Triumph.Genocide.Antichrist).
Concernant les vocaux "pitchés" (élément présent dans Revenge depuis "Victory.Intolerance.Mastery"...), ils sont là pour renforcer le coté inhumain. Le "pitch shift" n'est pas l'apanage du Goregrind (et puis un Bowel Fetus, un Autophagia, un Maggut ou un Gored c'est quand même beaucoup plus liquide/bulleux, Gore quoi). Wlad, sur le monstrueux Stillbirth in Bethlehem de Recluse (2016), utilise cet effet pour donner à ses vocaux un aspect démoniaque/inhumain et ce dans un seul but, renforcer l'ambiance satanique! On peut également citer Beherit...bref. De toute façon, la plupart de ceux qui évoquent le Goregrind lors d'une discussion sur Revenge n'y connaissent rien au style (Carcass/LDOH en gros)...
SUPERION.VICTORY.ANTICHRIST
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