Ce matin, je me suis réveillé, comme vous j’imagine, et j’ai eu une idée lumineuse - voilà ce qui nous différencie - : écrire une chronique 2 en 1. Je m’explique. Vous allez voir, ça sort forcément d’un esprit d’exception.
Si un groupe sort deux albums dans le milieu des années 80 - c’est important -, mais que ceux-ci ne dépassent pas quarante minutes et que les textes ne comportent pas une seule fois le mot « fire », ceci tout en sachant que le line-up n’a connu qu’un changement de musicien, alors il est possible de diviser la somme du travail par deux et donc de décrire ces deux albums successivement sous la forme d’une chro 2 en 1.
Fallait y penser non ?
C’est parti pour la première salve.
Racer X se forme en 1985 à l’initiative de
Paul Gilbert.
Né en 1966 dans l’Illinois, c’est vers 11 ans que Gilbert se met vraiment en tête de devenir un bon guitariste en entendant un certain Eddie
Van Halen.
Il développe une technique toute personnelle dite de « string skipping », que je laisse aux guitaristes le soin de vous expliquer, moi j’y pipe que dalle.
Tous étudiants à Hollywood, Paul, le bassiste John Alderete (futur The Mars Volta, soit un grand écart facial avec la musique proposée ici), et le batteur Harry Gschoesser - à tes souhaits ! - sont bientôt rejoints par le chanteur Jeff Martin, cheveux courts, look limite new ave. Pourquoi pas.
L'année suivante, en 1986 donc, ils enregistrent leur premier album «
Street Lethal », dont la pochette ressemble beaucoup à celle du M.A.R.S. Project
Driver, de
Tony MacAlpine, sorti la même année, sous le même label, Roadrunner, et sous le même œil attentif du producteur Mike « je veux du shred » Varney.
L’album donne dans un heavy de bonne facture, et vaut essentiellement, à mon sens, par l’attaque nerveuse au médiator de Gilbert sur la rythmique, une attaque qui fait souvent son petit effet. Le niveau alterne entre le très bon ("Frenzy", "
Street Lethal", superbe, "
Loud and clear", "Y.R.O."), le bon ("Into the night", "Blowin’ up the radio", "Getaway") et le passable ("On the loose", "
Dangerous love", "Rock it").
Seul "Hotter than fire" sort un peu du lot. Composé a priori par Martin avant d’intégrer
Racer X, le titre se veut plus mid tempo.
Pas une réussite.
A tout juste 20 ans, le niveau technique de Gilbert est assez bluffant. Les deux titres instrumentaux ("Frenzy" et "Y.R.O. ") sont excellents, notamment ce dernier qui voit Gilbert rendre un hommage appuyé à un musicien dont il a souvent reconnu l’influence sur son propre jeu,
Yngwie Malmsteen ("Y.R.O." pour "Yngwie Rip-
Off"). Amateurs des guitaristes shredders de l’époque - vous vous souvenez de
Michael Angelo Batio au sein de Nitro ? -, ce disque vous satisfera pleinement.
En revanche, la voix de Martin calmera probablement bien des ardeurs parmi vous. Il évolue dans un registre classique pour l’époque, à savoir assez haut perché. Du coup, ça déraille sérieusement de temps à autre ("Into the night", "Hotter than fire").
Avec ce premier album,
Racer X marque un essai. Ne reste plus qu’à le transformer…
PS : promis, l’année prochaine j’arrête de boire.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire