Si certains lecteurs, par la magie d’un ou deux clics de souris, m’ont suivi jusqu’ici, je les remercie chaleureusement, et continue donc de vous narrer les aventures de l’ami Paulo au sein de
Racer X.
Pour ceux qui voudraient prendre le train en marche, d’abord attention à la gamelle, et ensuite merci de passer immédiatement composter votre billet au bas de la chronique du premier opus du groupe, «
Street Lethal » (1986).
Après ce «
Street Lethal » réussi, Gilbert arrondit ses fins de mois en tant que professeur à la Guitar Institute of Technology. Il est impressionné par un de ses élèves,
Bruce Bouillet. Il l’engage. Au même moment, comme il y a déjà Schwartzenegger qui cartone à L.A., lieu de résidence du groupe, Gschoesser se dit qu’il est de trop et rentre en Autriche. Il est remplacé par un inconnu qui ne le restera pas longtemps, un certain Scott Travis, lequel tape dur sur ses fûts dès l’entame de ce «
Second Heat » qui sort à la fin 1987.
Contrairement au premier opus, résolument heavy et peu varié au niveau des tempi, ce deuxième album alterne entre le registre heavy du précédent (l’opener "
Sacrifice", le superbe "
Hammer Away", le plus dispensable "Motor Man" aux petites envolées Malmsteeniennes, ou enfin l’intéressant "
Lady Killer") et un hard rock bien plus commercial (un "Sunlit Nights" proche du
Bonfire de la même période, "Living the
Hard Way", ou encore "
Heart of a
Lion"). Ce dernier titre intéressera les die-hard de
Judas Priest. Composé, mais non conservé, lors des sessions d’enregistrement de «
Turbo», il a été offert à Jeff Martin par ni plus ni moins que son ami Rob
Halford. L’homme aux clous plus gros que le ventre proposera sa version du morceau sur les bonus de son album «
Live Insurrection » (2001).
Si j’osais... allez tant pis, j’ose, je suis un ouf, je comparerai ce deuxième disque de
Racer X au deuxième album de Malmsteen, « Marching
Out ». Dans les deux cas, on sent que les guitaristes ont voulu davantage composer de « vraies » chansons et non pas seulement des titres servant de prétexte pour étaler leur dextérité guitaristique. Challenge réussi avec mention « superbe, peut pas mieux faire » pour le Suédois. Mention « honorable » pour Gilbert. C’est dit.
Pour autant, le niveau technique des musiciens reste toujours aussi impressionnant. Par rapport au premier album, l’ajout d’une seconde guitare densifie indéniablement l’espace sonore ("Gone to
Far"). Est-ce mieux pour autant ? A chacun de se faire son jugement. Perso, je préfère entendre Gilbert occuper seul toute la place.
Je le redis, le principe de la chro 2 en 1 étant de pouvoir se répéter sans passer pour un vieux sénile, la voix de Martin calmera probablement bien des ardeurs parmi vous. Néanmoins, il est moins souvent haut perché que sur le premier album et plus juste. Il y a des progrès. Pour moi, ça le fait, sauf sur la cover du "
Moonlight Daydream" de Bowie ou ça pique un peu les oreilles pour qui connaît l’originale.
Chose surprenante, Martin rejoindra quelques temps plus tard le
Badlands de
Jake E. Lee pour y tenir non pas le micro mais les baguettes sur « Voodoo
Highway » (1991) et «
Dusk » (1998). Meilleur batteur que chanteur ? A vous de voir.
Au pire, si vous ne le supportez pas, il vous reste l’instrumental "Scarified", fantastique, sur lequel Alderete, Bouillet et Gilbert sont époustouflants. A elle seule, cette composition mérite presque l’achat du disque. Ou bien encore, vous vous dirigez vers la chronique du premier album «
Street Lethal » sur lequel vous trouverez non pas une, messieurs dames, non pas deux, messieurs dames, non pas trois, messieurs dames, mais bien quatre titres instrumentaux !
Bon, en fait, il n'y en a que deux. Mais il faut bien essayer de le vendre ce disque…
Au final, avec ce deuxième album,
Racer X ne transforme pas tout à fait l’essai. Disons que la balle tape le poteau mais ne passe pas ensuite entre les barres. Dommage.
Quelques mois après la sortie de «
Second Heat » Gilbert s’en va rejoindre Mr. Big, avec un certain Paul Martin au chant. Après Jeff, Paul. Avis donc à tous les Martin qui ont un joli brin de voix : vous êtes peut être le prochain sur la liste…
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