Stream from the Heavens

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17/20
Nom du groupe Thergothon
Nom de l'album Stream from the Heavens
Type Album
Date de parution 1994
Style MusicalDoom Funéraire
Membres possèdant cet album85

Tracklist

Re-Issue in 2009 by Peaceville Records
1.
 Everlasting
 06:07
2.
 Yet the Watchers Guard
 08:56
3.
 The Unknown Kadath in the Cold Waste
 03:49
4.
 Elemental
 09:18
5.
 Who Rides the Astral Wings
 07:56
6.
 Crying Blood + Crimson Snow
 04:42

Durée totale : 40:48

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Thergothon


Chronique @ Vinterdrom

04 Décembre 2008

Ce fut il y a une quinzaine d'années à peine : la préhistoire, l'aube des temps pour un genre musical qui ne portait encore pas d'appellation précise.
Un genre qui se présentait alors sous la forme d'un Doom/Death battant des records de lenteur, surprenant par son aspect effroyablement rugueux et primitif, mais non dénué de mélodies, d'atmosphères éthérées et donc d'une certaine grâce.
La naissance de ce que l'on désigne aujourd'hui par le terme Funeral Doom, célébrée par la publication de l'historique "Stream from the Heavens" en 1994, l'œuvre de Niko Sirkiä (chant, claviers), Jori Sjöroos (batterie, guitare, chant) et Mikko Ruotsalainen (guitare), un trio finlandais sévissant sous le nom de Thergothon et cherchant à se distinguer du Doom/Death tel que pratiqué à l'époque par des groupes comme Winter notamment.

Une œuvre qui demeurera leur seul et unique album, enregistré au cours de l'automne 1992 et qui eut toutes les peines du monde à voir le jour, le label italien Obscure Plasma Records, devant initialement sortir l'objet, ayant muté en Avantgarde Music, et le groupe ayant même splitté entretemps.
"Stream from the Heavens" initie donc l'éclosion d'une nouvelle branche du Doom, en même temps qu'il constitue la toute première publication de Avantgarde Music, toujours actif aujourd'hui mais qui n'aura jamais aussi bien porté son nom qu'avec cet album au son original, dégageant des sensations inédites, mais si extrême pour son époque qu'il mit un certain temps avant d'être appréhendé et d'acquérir son statut culte.
Souvent décrit comme "l'album le plus dépressif de tous les temps", "Stream from the Heavens" n'a pas usurpé sa réputation, même si la précédente qualification est quelque peu réductrice. Bien sûr, la lenteur de la musique, proprement inhumaine, donne une impression tenace d'accablement et de désespoir. Mais les six chapitres dont est constituée cette œuvre proposent bien plus qu'autant de chapes de plomb, car la musique de Thergothon n'est pas la plus lourde qui soit en terme de son pur, le mixage étant relativement dépouillé, la basse absente et les guitares dotées d'une consistance rachitique évoquant davantage un cadavre décharné qu'un rouleau compresseur.
L'écrasement se fait ressentir au travers du mouvement d'ensemble de la charpente, des impulsions données par les riffs torturés et les battements s'égrenant au compte-gouttes, tandis que les nappes de synthés solennelles, éthérées, parfois accompagnées de leads mélodiques ou d'arpèges cristallins ("The Unknown Kadath in the Cold Waste", "Elemental", "Crying Blood + Crimson Snow"), s'élèvent telle l'âme du défunt hors de son enveloppe corporelle.
Une dualité qui se retrouve au niveau du chant : la voix death, l'une des plus terrifiantes jamais entendue avec sa texture terreuse et glaireuse, est contrebalancée par une voix claire délivrant des mélopées funèbres sonnant comme l'ultime sermon.
Le terme "Funeral" qui sera attribué par la suite à ce type de musique n'est donc aucunement galvaudé.

"Stream from the Heavens", une référence, c'est indéniable, mais ce monstre n'est pas sorti de nulle part, les prémices de la démo "Fhtagn-Nagh Yog-Sothoth" (sortie en 1991 et comprenant notamment le morceau "Evoken", dont un groupe de Doom/Death américain reprendra le nom trois années plus tard) ayant annoncé son arrivée, à l'époque où Thergothon était encore un quatuor avec Sami Kavieri au poste de guitariste. La musique revêtait une forme encore très primitive (peu de synthés, peu de chant clair, peu d'arpèges, et un son encore plus crasseux) qui collait à merveille à son thème lovecraftien.
Un embryon déjà marqué par l'empreinte du Funeral, prédisant ce qu'allait être "Stream from the Heavens" : un pilier que les finlandais de Thergothon ont laissé au détour de leur bref passage dans l'univers du metal. Un pilier massif, à l'éclat sinistre, trônant dans la fange du Doom, se posant en témoignage éternel d'une époque où le Funeral n'en était qu'à ses balbutiements, une source d'inspiration pour de nombreux groupes dont leurs compatriotes de Skepticism et Shape Of Despair.

Le témoignage posthume de l'existence de Thergothon, dont certains de ses membres s'en iront ensuite vers d'autres cieux : ceux de la coldwave atmosphérique et classieuse pour Jori Sjöroos et Niko Sirkiä (This Empty Flow), et ceux de la musique électro psychédélique et expérimentale pour le second cité (Niko Skorpio).

RIP

5 Commentaires

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Eternalis - 04 Décembre 2008: Magnifique chronique vraiment très bien écrite, et donnant irrésistiblement envie de découvrir cet album atypique et, semble t-il, culte.

Merci pour cette nouvelle découverte du territoire des ombres.
Krokodebil - 07 Décembre 2008: Très belle chronique, très représentative de cet album incroyable ! Merci :)

Waltari13 - 29 Décembre 2009: Il ne faut pas oublié le The Second Ring Of Power de Unholy qui est aussi une pierre angulaire du Funeral et qui est apparu aussi en 1994 (c'était leur deuxième album, le premier étant déjà "funeral")... C'est en tout cas le meilleur avec le Stormcrowfleet de Skepticism...
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Commentaire @ Kuroikarasu

03 Décembre 2008
Voici la préhistoire du death/doom funèbre, j'ai nommé Thergothon. Ce groupe finlandais ô combien mythique chez les "doomeux", auteur d'un seul et unique chef-d'oeuvre avant de disparaître à jamais, reste une source d'inspiration encore vivace aujourd'hui parmi l'élite de ce genre musical comme Skepticism, Evoken ou encore My Shameful... On retrouve à l'écoute de cette lente descente aux Enfers tous les sentiments les plus noirs enfouis au plus profond de soi, la misère, la douleur, la souffrance... Rarement un tel désespoir aura été retranscris aussi parfaitement par quelques notes de musique...
Ah oui, cette musique, parlons-en de cette musique, une agonie extrême créée à coup de guitares lourdes, distordues, jouant avec une lenteur effroyable, secondées par une batterie toute aussi neurasthénique et des grognements à la limite de l'humanité. Parfois, quelques mots, chuchotés d'une voix claire, semblent apporter une touche de délivrance et de répit mais tout cela ne reste qu'illusion, parce que finalement, la lumière ne perce pas au royaume de Thergothon et il vaut mieux bien s'accrocher car l'écoute d'un tel album laisse un goût amer dans la bouche très longtemps après la fin du dernier morceau...
Indispensable à tout fan de musique dépressive et désespérée et sans aucun doute un de ces albums que l'on écoute et que l'on n'oublie jamais, gravé en soi comme une plaie béante... R.I.P.

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