Liste des groupes Doom Funéraire Thergothon Fhtagn-Nagh Yog-Sothoth

Bon allez, on se connaît, les amateurs de doom savent ce qu’est Thergothon (sinon, il est temps de réviser vos classiques les petits...). Fer de lance de la scène doom funèbre par excellence, le groupe est le précurseur d’un de ses plus grands représentants, j’ai nommé Skepticism (Là, si vous ne connaissez pas ça devient grave...). Thergothon eut une carrière aussi courte que talentueuse, « Stream Of The Heaven » reste l’un des bijoux de la scène doom globale et qui avec le temps n’a pas pris une seule ride (My Dying Bride à côté, c’est les bisounours !) !!
Le rythme cataleptique, les chants rauques abyssaux mélangés à des chuchotements et des voix claires plus fantomatiques instauraient une ambiance encore inédite de nos jours.

Et voilà donc qu’en année 1999, Eibon Records ressort les démos du groupe culte dans un disque quatre titres que les fans purs et durs se doivent de s’arracher au plus vite. Autant prévenir tout de suite (et le groupe le fait lui-même), le son est vraiment hasardeux, bourré de réverbérations bizarres, ce défaut gâche un peu le tableau auquel on pourrait en attendre beaucoup (et encore, c'est remasterisé). Mais c’est sans compter sur l’écriture des titres en elle-même magistrale. Vingt-sept petites minutes suffisent à créer une véritable atmosphère, funèbre, lugubre où s’échappe une entité spectrale particulièrement magnétique. Dépeignant un univers onirique des plus morbides, Thergothon montre déjà un talent atmosphérique indéniable avec des moyens proches du risibles (le début de « Elemental » est sublime).

Deux petites gâteries sont placées dans ce disque que sont les titres « Evoken » et « The Twilight Fade ». Même s’ils n’apportent rien de vraiment novateur à notre époque, ces deux titres suivent la logique d’un groupe artisan jusqu’au-boutiste du style qu’ils créent. Ça ne m’étonnerait pas que le célèbre groupe américain ait choisi son nom en fonction de ce titre (« Evoken »), tous les fondements du doom le plus extrême sont mis à plat en l’espace de sept minutes (et datant de 1991 !).

Empreinte d’une folie salvatrice la réédition de ces démos (originairement sorties en cassettes) est l’occasion unique de revenir sur les fondements d’un des styles les plus névrotiques jamais faits. Peut-être plus pour la pièce que par le contenu, l’achat de ce disque se révèle indispensable pour cette leçon d’histoire nous prouvant bien que Thergothon a disparu beaucoup trop vite de la scène. Un constat nostalgique mais qui garde tout de son panache asthénique.