Storyteller

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15/20
Nom du groupe KiaRa
Nom de l'album Storyteller
Type Album
Date de parution 03 Août 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Cold Space Dust
 03:01
2.
 Sacred Promise
 03:46
3.
 Birth and Death
 04:18
4.
 Curse
 04:05
5.
 Loneliness
 04:43
6.
 Sister
 03:43
7.
 First Love
 03:41
8.
 Viking
 03:05
9.
 Broken Illusions
 04:35

Bonus
10.
 Священный обет (Sacred Promise, Russian)
 03:46
11.
 Рождение и смерть (Birth and Death, Russian)
 04:18
12.
 Проклятье (Curse, Russian)
 04:05
13.
 Одиночество (Loneliness, Russian)
 04:43

Durée totale : 51:49

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KiaRa


Chronique @ ericb4

20 Janvier 2021

Un initial mouvement aussi charismatique qu'enjoué et d'une rare force émotionnelle...

Dans un espace metal certes des plus séduisants et incitatif à l'adhésion pour nombre de vertes formations, mais aujourd'hui en proie à une féroce concurrence, un réel parcours du combattant les y attend. Conscient de cet état de fait, ce one woman band russe créé à Moscou en 2018 par la mezzo-soprano, compositrice, parolière, pianiste et actrice Anna Moiseeva (dite ''Anna KiaRa'' (Imperial Age)) est resté prudent dans sa démarche, n'accouchant de son introductif single « Loneliness » qu'un an plus tard. Un tubesque effort qui fera partie intégrante de son premier et présent album full length, « Storyteller » ; une auto-production généreuse de ses 52 minutes sur lesquelles se dispatchent 13 pistes à la fois fringantes, gracieuses et fortement chargées en émotion (dont 4 versions russes de certaines d'entre elles en titres bonus). Le temps semble venu pour l'émérite et polyvalente artiste de marquer plus fort les esprits de son empreinte...

Dans ce dessein, l'éclectique et ingénieuse artiste a sollicité l'expérience et habilement conjugué les talents du guitariste/vocaliste Pavel Vredes (Imperial Age, Despair, Sinful, ex-Autumn Woods...), du bassiste Alexander Zakharov (Aristarh, ex-Servantes), de la soprano Markéta Hrazdilová (Alia Tempora) et du flûtiste Semen Balan. De cette fraîche mais fructueuse collaboration naît une œuvre rock'n'metal mélodico-symphonique classique et opératique, un brin folk, dans la lignée de Nightwish, Xandria, Dark Princess, Therion, Lyriel et consorts. Coproduit par Anna, Pavel et Alexander, finement enregistré, mixé et mastérisé par ce dernier, le méfait témoigne d'une belle profondeur de champ acoustique, d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et orchestration et de finitions passées au crible. C'est dire que nos inspirés acolytes auraient d'ores et déjà mis les petits plats dans les grands pour espérer l'emporter parmi leurs nombreux homologues...

Une fois n'est pas coutume, si les hostilités démarrent par une entame instrumentale de circonstance, celle-ci va moins chercher ses sources du côté du metal symphonique que de celui du néo classique. Ainsi, à la manière d'Apocalyptica, « Cold Space Dust » nous immerge dans un violoneux, soyeux et corpulent espace sous-tendu par des riffs crochetés, propice au total enivrement de nos sens. Mais ce n'est là qu'un modeste préambule au voyage au long cours et des plus mouvementés qui attend le chaland.

C'est à la lumière de ses passages les plus incisifs que la troupe parvient à marquer ses premiers points, et ce, sans avoir à forcer le trait. Ainsi, c'est d'un battement de cils que nous happera le fondant refrain jaillissant des entrailles de l'entraînant et ''nightwishien'' « Sacred Promise ». Mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène, voguant sur une radieuse ligne mélodique, et laissant entrevoir des arrangements instrumentaux de fort bon aloi, le pimpant manifeste joue dans la catégorie des hits en puissance. Dans cette dynamique, le pulsionnel et rayonnant « Curse » interpellera tant par la soudaineté des accélérations de sa section rythmique que par le fin legato du lead guitariste et la délicatesse de son aérien tapping. Et comment ne pas se sentir aspiré par l'infiltrant cheminement d'harmoniques inondant « Loneliness » un tubesque mid/up tempo encensé par les puissantes impulsions de la frontwoman, qui pourront rappeler celles d'Olga Romanova (ex-Dark Princess, ex-Sacrament), celles-ci contrastant alors avec les growls caverneux de Pavel ?

Lorsque le combo retient un tantinet les chevaux, le spectacle sera, là encore, au rendez-vous des attentes les plus exigeantes. Ce qu'atteste, d'une part, « Viking », un jovial mid tempo syncopé d'obédience folk symphonique, à la confluence de Xandria et Lyriel. Eu égard à sa souriante atmosphère et à sa rythmique volontiers chaloupée, l'engageante ritournelle ne saurait tarder à déclencher un headbang bien senti. Dans une même énergie, se glisse le mid tempo dark gothico-symphonique « Broken Illusions », une reptilienne offrande où les limpides volutes de la princesse se mêlent à celles plus empreintes de noirceur de son acolyte de growler, et ce, sur fond de choeurs d'enfants bien amenés. Et la sauce prend, une fois encore...

Quand elle nous prend la main pour nous mener en d'intimistes espaces, la belle trouve sans mal les clés pour nous attirer dans ses filets, faisant alors voler en éclat toute tentative de résistance à l'assimilation de ses vibes. Ce qu'illustrent, en premier lieu, « Birth and Death » et « First Love », deux somptueuses ballades atmosphériques et progressives à mi-chemin entre Nightwish et Xandria (premières moutures). L'un laissant entrevoir une lente mais seyante gradation du corps orchestral, le second mis en habits de soie par les pénétrantes envolées lyriques de la maîtresse de cérémonie et instillé d'une flûte gracile et libertaire, ces deux instants privilégiés pousseront assurément l'aficionado du genre à une remise en selle sitôt l'ultime mesure de chacune de ces offrandes envolée. Plus encore, magnifiée par un duo entre deux déesses en parfaite osmose, unissant la cristalline empreinte de Kiara et l'angélique filet de voix de Marketa Moravkova, la romantique ballade « Sister » prend toutes ses lettres de noblesse, générant par là même la petite larme au coin de l'oeil, un peu malgré nous...

Enfin, comme pour compléter un tableau déjà richement orné, le groupe a ouvert plus large le champ des possibles linguistiques. Ce faisant, son choix s'est porté sur quatre des titres les plus poignants de la goûteuse galette pour leur conférer à la fois un visage alternatif et une touche d'authenticité, et ce, tout en conservant et la structure et la technicité instrumentation originelle. Ainsi, les versions russes du pimpant « Sacred Promise », du tonique « Curse », de l'entêtant « Loneliness » et du soyeux «  Birth and Death », loin de jouer les zones de remplissage, leur donnent précisément une saveur et un caractère singuliers, aptes à nous happer d'un battement d'ailes. Une manière habile et des plus agréables de boucler la boucle.

Au final, on effeuille une œuvre aussi énergisante et efficace que subtile et pétrie d'élégance, n'accusant que de peu baisses de régime et de bémols qui en altéreraient l'écoute. S'il se suit de bout en bout sans encombres, et pourtant varié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, le luxuriant méfait concède toutefois un manque de diversité eu égard à ses exercices de style au moment où les sources d'influence peinent à être digérées. D'aucuns auraient sans doute espéré voir l'une ou l'autre prise de risque inscrite au cahier des charges de l'éclectique artiste. Etat de fait qui ne saurait empêcher la maîtresse d'oeuvre d'apposer son sceau artistique et vocal sur la plupart des portées d'un set de compositions à la féconde inspiration mélodique et de nous retenir volontiers plus que de raison. Bref, un initial mouvement aussi charismatique qu'enjoué et d'une rare force émotionnelle...

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