Storms of War

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16/20
Nom du groupe Katana (SWE)
Nom de l'album Storms of War
Type Album
Date de parution 16 Mai 2012
Produit par Andy LaRocque
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album24

Tracklist

1. Reaper 03:31
2. Wrath of the Emerald Witch 05:05
3. Khubilai Khan 06:24
4. The Samurai Returns 03:55
5. City on the Edge of Forever 02:59
6. No Surrender 04:59
7. In the Land of the Sun 07:51
8. The Gambit 04:04
9. Modesty Blaise 03:36
10. The Wisdom of Emond’s Field 06:13
Total playing time 48:27

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Katana (SWE)


Chronique @ AlonewithL

02 Avril 2012

Heads will roll again.

L’appel à la guerre réactive aussitôt le samouraï. Homme fier et farouche, prêt à défendre ses convictions jusqu’à la mort. Celui-là par contre aurait pour caractéristiques d’être suédois et de combattre dans les années 2000 avec les armes de ses aînés. « Katana », après un « Heads Will Roll » qui le plaçait en étalon scandinave du heavy revival, revient dans la course avec un second opus ,chez le très estimé Listenable Records, et comptant une nouvelle fois le fameux Andy La Rocque (« King Diamond ») à la production. Face à l’émergence d’une multitude de shogunats qui épousent le culte du heavy à la NWOBHM, et face à la montée en puissance de son homologue suédois « Steelwing », « Katana » se devait de déclencher le vent divin pour noyer la concurrence. « Storms of War » ne sera malheureusement pas touché par la grâce, mais bénéficiera des atouts qui ont fait sa force lors de son premier grand affrontement. Heads Will Roll again.

Si « Reaper » avait été diffusé durant les années 80, le public aurait été d’abord admiratif, avant de songer à un éventuel plagiat de « Judas Priest ». Il est vrai que le heavy metal à tendance speed du morceau ressemble sans trop se tromper à ce qu’avait réalisé Priest dans le passé. Éclaboussant de partout, vif, corrosif, le jeu aurait tout de même tendance à s’émousser sur la fin. Comme presque à chaque fois avec ce groupe, c’est le chant incisif, frais et précis de Johan Bernspång qui fait la différence. Car à chaque fois ou presque, le groupe revisiterait les œuvres du passé, et le tombeau égyptien « Powerslave » de Maiden en hall d‘exposition. « No Surrender » en est un parfait exemple. Cas que l’on pourrait considérer en approche au prestigieux « Rime of the Ancient Mariner », bien qu‘il ressortirait de manière plus embarquée, avec toutefois ce sentiment d’exploration, cette solennité, qui lui correspondent et l‘honorent. Il n’y aurait que le pré-refrain, donnant dans une montée de voix confondant avec Fabio Lione, qui figurerait en élément intrusif.

Le groupe réalise purement et simplement du Maiden-like pour « Khubilai Khan » (du nom de l’empereur mongol qui avait tenté à de nombreuses reprises d’envahir le Japon) et « The Samurai Return ». C’est surtout vrai pour le riffing, d’ailleurs particulièrement prenant et décapant, malgré un gros manque d’originalité et de chalenge. Il serait aussi dommage d’y constater un chant qui se retrancherait un peu trop à l’abri, et que l’on aurait bien voulu retrouver de front. La formation « Katana » oublie un temps son modèle japonisant sans néanmoins se dégager de son modèle maidenien tenace, avec « Modesty Blaise ». L’héroïne de comics britannique se voit consacrée une chanson à pas hésitants et stressés sur ses couplets. Comme il faut s’en douter dans pareil cas, le refrain donnera à chaque fois un nouveau souffle pour repartir de nouveau. On croirait presque se farcir l’entrée de « Wasted Years » dès le déclenchement de « Wrath of the Emerald Witch », mais la suite de la piste prend heureusement du recul avec la musique de son idole. Les guitares comme le chant s’illustreront alors par leur réactivité. Johan nous saute littéralement dessus, bondissant, incontrôlable.

Il se montrerait absolument renversant sur le redoutable et très entrainant « City on the Edge of Forever ». Calme et posé sur des couplets soumis à un rythme salvé et galopant, celui-ci sursaute vivement sur les courts refrains tel un diablotin jaillissant de sa boîte. Ce titre jouissif n’est pourtant pas aussi énergique que « The Gambit », qui offre lui un vrai torrent dévastateur de riffs secs et de battements frénétiques. Son refrain risque de surprendre le temps de quelques secondes, le temps d’une rencontre avec la voix d’un Klaus Meine (« Scorpions ») bis. Il n’y aurait pas qu’un petit instant de fraîcheur à retenir sur « In the Land of the Sun ». Après une longue et discrète entame où nous serons en pleine traversée d’un désert sous le rythme de la basse, les guitares nous parviennent tel un coup de massue. À partir de ce guet-apens, ils seront tous rendus à se mouvoir, à se débattre dans cet environnement oriental et néanmoins luxuriant, riche, désaltérant. Comme « In the Land of the Sun », « The Wisdom of Edmond Field » se caractériserait par sa longueur et son abondance. Il se distinguera cependant à ce morceau par sa forme rigide, mais aussi par son break bluesy désenchanté qui se décompose nettement du reste de la piste.

« Katana » insiste à se battre avec l’arme de la dame de fer. Le sage pourrait interpréter cela comme un aveu d’orgueil de la part de nos samouraïs originaires de Göteborg. Ils seront malgré tout parvenus à nous délivrer avec ce « Storms of War » pas mal de compositions plutôt intéressantes et bien menées. Le disque traduit une véritable envie de tailler à coups de lames l’éminent destin. Ils devront à cette fin gagner en personnalité. En comparaison à « Heads Will Roll », « Storms of War » reproduirait davantage les techniques de leur grands maîtres. Ce qui fonctionne aujourd’hui, mais ne fonctionnera peut-être plus demain. ????????? (une pierre précieuse ne brille que si on l'astique).

14/20

10 Commentaires

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AlonewithL - 03 Avril 2012: Je faisais réfèrence au morceau "Reaper" pour "Judas Priest"
MikeSlave - 03 Avril 2012: ha bah oui.Autant pour moi.Ma vue baisse....
bon bah je retire ma remarque.
HeadCrush - 03 Avril 2012: Il n'y a pas longtemps je lisais avec plaisir la chro du Thunder in the East des Loudness et à l'écoute de ce Katana j'ai pensé à eux.

La somme des influences est énorme, tu as pris soin de détailler et en effet cela devient encore plus évident, comme pour le Thunder... et pourtant dans les deux cas, ce ne sont pas de mauvais albums.

Agréables et Fun, assumés aussi je pense. Ce Katana m'a fait sourire c'est sur ils n'en vendront pas des camions mais bon, pour passer un moment agréable, il y a pire comme croix.

Chouette chro en tout cas.
BARONROUGE - 03 Avril 2012: Perso j'ai bien aimé "Heads Will Roll" et c'est vrai il y a une bonne couche de Maiden , par contre j'ai pas encore écouté "Storms Of War" , j'aime ce style je suis pas un mec difficile de toute façon copie ou pas ils le font bien .
Après lecture de cette chronique ce skeud et pour moi .
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Chronique @ dark_omens

15 Septembre 2015

Un album très abouti auquel il serait bon d'accorder une attention attentive...

Fort d'un premier album prometteur intitulé Heads Will Roll (2011) défendant fièrement un Heavy Metal suranné aux accents britanniques très affirmés, dans lesquels nous pouvions humer les arômes succincts d'un Iron Maiden ou encore, par exemple, d'un Judas Priest, les Suédois de Katana avaient su conquérir nos esprits délicieusement aguichés par tant de prestances. Ce disque était si aboutie que seul les quelques rares maladresses notoires qui l'émaillaient en faisait une œuvre insuffisamment convaincante pour nous séduire pleinement. Il nous fallait donc, pour l'instant, ranger dans leur fourreau nos plus belles plumes et remettre à plus tard nos longues litanies aux louanges dithyrambiques qui auraient, pourtant, tant sied à cet opus pour peu qu'il eut été parfait.

En cette année 2012, Katana se propose de nous replonger en son univers créatif et, surtout, de le couvrir de cette félicité qu'assurément il méritera au son de ce deuxième effort intitulé Storms of War. Mais évitons cette honteuse impartialité aprioriste et ne présageons pas trop d'un second opus qui s'il s'inscrivait simplement, à minima, dans la continuité de son prédécesseur tout en se délestant de ses quelques défauts constituerait une étape normale dans l'évolution naturelle et ascendante de ces nordiques. Coupons court à ce suspense insoutenable: Johan Bernspång et ses complices ne seront pas parvenus à franchir l'étape fatidique de ce perfectionnement minimum. Mais arrêtons dès à présent ces facéties imbéciles. En réalité, ces artistes n'auront certes pas réussi dans cette entreprise consistant à affiner légèrement un propos encourageant parce qu'ils seront parvenus à bien plus que cela. Ils auront tout bonnement transcendé leur musique.

Le constat est péremptoire et l'examen artistique pourrait donc cesser ici. Sacralisant ainsi l'écoute et la découverte, privant les mots et l'approfondissement abstrait de leur substance. Ce faisant, l'humble chroniqueur devrait passer sous silence le remarquable caractère d'un opus à la vivacité rafraîchissante, aux titres à l'héroïsme de circonstance (et donc sans excès), et devrait aussi ne pas évoquer ces airs composés avec un talent, et une justesse charmeuse. Ce faisant il devrait également taire l'efficacité de titres sans fioritures inutiles aussi séduisant que l'excellent et prompt The Reaper, que le superbe Wrath of the Emerald Witch, que le magnifique Khubilai Khan au refrain splendide, qu'un sublime No Surrender épique aux chœurs délicieusement fédérateurs, ou encore, par exemple, que le somptueux In the Land of the Sun (dont le préambule n'est pas sans nous rappeler le titre The Clansman (Iron Maiden - Virtual XI (1998)). Une gageure à laquelle l'analyste intègre, sincère et passionné, ne pourra décidément pas se résoudre.

Notons encore qu'au niveau de l'imagerie et des sujets abordés ici, les Suédois auront, semble-t-il, décidé de poursuivre dans la thématique de ce Japon féodal dans lequel les frères d'armes de Minamoto no Yoshitsune, samouraï notoire appartenant à la classe guerrière du pays au soleil levant, bataillaient.

Storms of War, deuxième album des Suédois de Katana, est donc un album très abouti auquel il serait bon d'accorder une attention attentive. La formation pourrait ainsi, de fait, récolter toutes les louanges méritoires auxquelles elle aspire légitimement.

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