L’appel à la guerre réactive aussitôt le samouraï. Homme fier et farouche, prêt à défendre ses convictions jusqu’à la mort. Celui-là par contre aurait pour caractéristiques d’être suédois et de combattre dans les années 2000 avec les armes de ses aînés. «
Katana », après un «
Heads Will Roll » qui le plaçait en étalon scandinave du heavy revival, revient dans la course avec un second opus ,chez le très estimé Listenable Records, et comptant une nouvelle fois le fameux Andy La Rocque («
King Diamond ») à la production. Face à l’émergence d’une multitude de shogunats qui épousent le culte du heavy à la NWOBHM, et face à la montée en puissance de son homologue suédois «
Steelwing », «
Katana » se devait de déclencher le vent divin pour noyer la concurrence. « Storms of
War » ne sera malheureusement pas touché par la grâce, mais bénéficiera des atouts qui ont fait sa force lors de son premier grand affrontement.
Heads Will Roll again.
Si «
Reaper » avait été diffusé durant les années 80, le public aurait été d’abord admiratif, avant de songer à un éventuel plagiat de «
Judas Priest ». Il est vrai que le heavy metal à tendance speed du morceau ressemble sans trop se tromper à ce qu’avait réalisé Priest dans le passé. Éclaboussant de partout, vif, corrosif, le jeu aurait tout de même tendance à s’émousser sur la fin. Comme presque à chaque fois avec ce groupe, c’est le chant incisif, frais et précis de Johan Bernspång qui fait la différence. Car à chaque fois ou presque, le groupe revisiterait les œuvres du passé, et le tombeau égyptien « Powerslave » de Maiden en hall d‘exposition. « No
Surrender » en est un parfait exemple. Cas que l’on pourrait considérer en approche au prestigieux « Rime of the
Ancient Mariner », bien qu‘il ressortirait de manière plus embarquée, avec toutefois ce sentiment d’exploration, cette solennité, qui lui correspondent et l‘honorent. Il n’y aurait que le pré-refrain, donnant dans une montée de voix confondant avec Fabio Lione, qui figurerait en élément intrusif.
Le groupe réalise purement et simplement du Maiden-like pour « Khubilai Khan » (du nom de l’empereur mongol qui avait tenté à de nombreuses reprises d’envahir le Japon) et « The
Samurai Return ». C’est surtout vrai pour le riffing, d’ailleurs particulièrement prenant et décapant, malgré un gros manque d’originalité et de chalenge. Il serait aussi dommage d’y constater un chant qui se retrancherait un peu trop à l’abri, et que l’on aurait bien voulu retrouver de front. La formation «
Katana » oublie un temps son modèle japonisant sans néanmoins se dégager de son modèle maidenien tenace, avec « Modesty Blaise ». L’héroïne de comics britannique se voit consacrée une chanson à pas hésitants et stressés sur ses couplets. Comme il faut s’en douter dans pareil cas, le refrain donnera à chaque fois un nouveau souffle pour repartir de nouveau. On croirait presque se farcir l’entrée de « Wasted Years » dès le déclenchement de « Wrath of the
Emerald Witch », mais la suite de la piste prend heureusement du recul avec la musique de son idole. Les guitares comme le chant s’illustreront alors par leur réactivité. Johan nous saute littéralement dessus, bondissant, incontrôlable.
Il se montrerait absolument renversant sur le redoutable et très entrainant « City on the Edge of Forever ». Calme et posé sur des couplets soumis à un rythme salvé et galopant, celui-ci sursaute vivement sur les courts refrains tel un diablotin jaillissant de sa boîte. Ce titre jouissif n’est pourtant pas aussi énergique que « The Gambit », qui offre lui un vrai torrent dévastateur de riffs secs et de battements frénétiques. Son refrain risque de surprendre le temps de quelques secondes, le temps d’une rencontre avec la voix d’un Klaus Meine («
Scorpions ») bis. Il n’y aurait pas qu’un petit instant de fraîcheur à retenir sur « In the
Land of the Sun ». Après une longue et discrète entame où nous serons en pleine traversée d’un désert sous le rythme de la basse, les guitares nous parviennent tel un coup de massue. À partir de ce guet-apens, ils seront tous rendus à se mouvoir, à se débattre dans cet environnement oriental et néanmoins luxuriant, riche, désaltérant. Comme « In the
Land of the Sun », « The
Wisdom of Edmond Field » se caractériserait par sa longueur et son abondance. Il se distinguera cependant à ce morceau par sa forme rigide, mais aussi par son break bluesy désenchanté qui se décompose nettement du reste de la piste.
«
Katana » insiste à se battre avec l’arme de la dame de fer. Le sage pourrait interpréter cela comme un aveu d’orgueil de la part de nos samouraïs originaires de Göteborg. Ils seront malgré tout parvenus à nous délivrer avec ce « Storms of
War » pas mal de compositions plutôt intéressantes et bien menées. Le disque traduit une véritable envie de tailler à coups de lames l’éminent destin. Ils devront à cette fin gagner en personnalité. En comparaison à «
Heads Will Roll », « Storms of
War » reproduirait davantage les techniques de leur grands maîtres. Ce qui fonctionne aujourd’hui, mais ne fonctionnera peut-être plus demain. ????????? (une pierre précieuse ne brille que si on l'astique).
14/20
bon bah je retire ma remarque.
La somme des influences est énorme, tu as pris soin de détailler et en effet cela devient encore plus évident, comme pour le Thunder... et pourtant dans les deux cas, ce ne sont pas de mauvais albums.
Agréables et Fun, assumés aussi je pense. Ce Katana m'a fait sourire c'est sur ils n'en vendront pas des camions mais bon, pour passer un moment agréable, il y a pire comme croix.
Chouette chro en tout cas.
Après lecture de cette chronique ce skeud et pour moi .
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