Branikald est un groupe russe, membre fondateur du BlazeBirth Hall qui opère désormais depuis longtemps avec une musique ambiant et plutôt underground. Pour la petite histoire, à la base les membres du BBH ne jouaient que pour eux, les enregistrement sont sortis bien plus tard. Ce groupuscule à l'idéologie douteuse est entourée de meurtres, vendettas et autres, ce qu'il fait qu'il ne reste plus que Kaldrad Branislav de vivant, plus connu récemment pour son travail avec Temnozor. Ce stakhanoviste (l'on peut bien le dire il est russe!) qui a officié dans moult groupes nous offre ici son premier méfait, un bijou de black ambiant, que j'ai acquis, héhé, pour la modique somme de 15 Hrivnia (1,50€).
Une fois la cassette insérée, l'on est surprit: mon enceinte déconne ou quoi? Mon chat se fait dévorer vif par un chien? Ah bah non c'est la cassette.
Il faut vraiment que je m'arrête un instant sur la production. Vous êtes peut-être familiers de ces chefs-d'œuvre au son cataclysmique, plus pourri qu'un rat crevé resté 3 semaines au fond d'une mare d'eau croupie, genre "Vampires of Black
Imperial Blood"? Et bien "Stormheit" fait partie de ceux-là. Je ne sais pas sur quel ampli à 5 roubles il joue, mais il est vraiment à chier. Ce devait être du sous matériel communiste, l'équivalent de la lada pour la musique. Bref ça grésille comme c'est pas permis, ça siffle, les enceintes crachent et toussent à en humilier
Dark Vador, c'est un véritable marasme, une soupe d'instrument et de sons qui vous agressent les oreilles. Enfin c'est pourri certes, mais on perd pas 8/10ème à chaque oreille comme après "Nattens Madrigal": ça fait moins mal, c'est supportable on dira en étant gentil.
Assurément après quelques écoutes ça devient très supportable. Et comme pour le CD mentionné ci-haut, ce serait louper quelque chose que de s'arrêter à cause de la production.
Parce que en fait, cette production, je l'aime. D'habitude quand c'est trop pourri je regrette un peu que l'auteur n'ait pas investit en watts plutôt qu'en coke, mais pas là. Car si jamais un fan de
Burzum ou surtout Paysage d'Hiver me lit, il comprendra ceci: black ambiant + production pourrie = bingo!
Car ce son est vraiment unique, bien plus goûtu que n'importe quelle œuvre du père
Winter ou même de
Branikald! Bref, excellent.
Tout commence par du larsen (hmm les oreilles) et du vent qui souffle, rappelant également Paysage d'Hiver. En fait la démo est prise dans la tempête, le vent est omniprésent, il souffle évidemment entre chaque piste mais tout au long également, sans discontinuer. Brrr, mais au fond cela est plutôt captivant.
Ainsi débute "Kaldevind": les guitares incroyablement distordues commencent leur danse lancinante et entament ce riff qui ne cessera qu'à la fin quasiment. La batterie arrive (humaine) sur un rythme énergique et ô combien entraînant. C'est plutôt incroyable, mais ce disque d'ambiant est l'une des œuvres les plus entraînantes que j'ai jamais écouté. Une fois la piste lancé, on vit au rythme de la caisse claire, on a envie de bouger. Et le pire est que la batterie ne varie quasiment pas d'un iota sur chaque chanson. Aucune diversion, roulage de toms, deux trois coup de crash par ci par là et voilà (j'éxagère à peine). Les riffs de guitares varient très peu également, ils suivent un fil, explorent un thème sous différentes coutures et le transcendent. Et ici, pas de claviers. Le résultat est vraiment hypnotique. Souvent j'ai lu ça mais jamais ça m'étais arrivé. Bref j'ai envie de dire, l'exemple même du black ambiant.
Arrive la cultissime "A Stormride" avec sa mélodie qui reste gravée bien longtemps dans les esprits (et que les ukrainiens de
Kroda ont réarrangé d'une excellente manière). Le chant est excellent aussi, très criard, distordu, mais en retrait, faible. Sur ce morceau il pousse quelques coups en clair du plus bel effet. Et cette batterie mid-tempo qui pour le coup ne bougera jamais est vraiment, grr envoûtante! Le troisième morceau est un instrumental de peu d'interêt, qui démystifie "A Stormride" à coup de notes grésillantes.
Puis c'est au tour de "Feldhall of Kampf", et une apparition de double pédale, qui à la première écoute ne m'avait pas plu (les grosses caisses devaient certainement être des cageots à légumes), une mélodie froide, un vent très en avant, mais une production de qualité très légèrement supérieure, notamment pour le chant que l'on entend mieux. Un ensemble plus posé je dirais, plus calme, avec une batterie qui ose l'impensable et joue bien 3 rythmes différents. Mais "A Crushing
Hammer" vient nous "réveiller" tout de suite avec le retour de superbes riffs entraînants. La voix est différente également ici, moins distordue, plus nature et plus sauvage (dans le sens il débite bien violemment le bougre) avec un final magnifique, mélange auditifs d'arpèges distordus et de grattes crachotantes de plus en plus lents, de plus en plus dissonants, vraiment très dissonants, presque joué au hasard on dirait, comme ces hurlements finaux, avant de s'abandonner à la tempête...
En conclusion cette oeuvre unique comblera les fans de Paysage d'Hiver ou de black ambiant tout simplement, assoiffés de mélodies captivantes. Certes c'est pas très long pour le genre mais pour une démo c'est vraiment honorable. Mon oeuvre préféré de cet artiste, véritablement hypnotique.
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