On peut dire de
Geezer que c'est une machine bien huilée qui carbure au groove, au fuzz et aux bonnes vibrations psychotropes. Et, malgré la pause pandémique qui a affecté le monde, le groupe n'a pas changé d'un iota ses ambitions musicales, c'est à dire de proposer un stoner gras et nerveux, tout en gardant une bonne dose de coolitude.
Ce power trio de l'état de New-York n'a pas non plus changé de line up (Pat Harrington, Richie Tousseul, Steve Markota) et a gardé sa fidélité au label tentaculaire Heavy Psych Sounds. Voici donc nos compères prêts à livrer en mai 2022 leur nouvelle galette, la bien nommée
Stoned Blues Machine.
Comme confirmation immédiate, le titre
Atomic Moronic plonge d'emblée l'auditeur dans un stoner boogie jouissif qui bénéficie de la science du riff estampillé
Geezer. Le groupe apporte également de nombreuses petites variations rythmiques bien senties, portées par une section rythmique au poil. Un titre très efficace, où la voix délicieusement rocailleuse du sorcier Harrington se moque allégrement de la bêtise ambiante dans laquelle baigne leurs compatriotes (et le reste du monde d'ailleurs). Cette orientation boogie se retrouve par ailleurs sur l'entrainante Logan's Run (mon diamant ne cesse de clignoter à chaque écoute, je dois faire gaffe !!).
Nulle crainte, le stoner pur et dur n'est pas laissé de côté, preuve en est la doublette revigorante Broken
Glass/Eleven. Batterie up-tempo, basse baveuse, guitare qui te sort des riffs semblables à des fils barbelés : ça décrasse les esgourdes pleines de suie et c'est bon !! Harrington chante sa méfiance sur le monde actuel et son amour pour la weed, avec toujours des lignes vocales mitonnées dans l'huile de ganja.
Et le blues me direz vous ? Bah il suinte des pores de
Stoned Blues Machine, qui sonne comme un onctueux mélange d'influences Hendrix/BB
King/
ZZ Top. Ou encore
Saviours, qui débute sur une superbe ligne de basse et qui monte peu à peu en intensité, en suivant la complainte d'un Harrington au cœur brisé évoquant les écueils d'une vie qui s'étire.
Deux excellents longs titres, où
Geezer étale sa science du refrain catchy, sans aucune putasserie. Signalons également que c'est le plus long morceau qui conclue ce superbe album. Une épopée épique, cool et psychédélique (Seventies
Power !!) qui vous attire dans les confins de notre galaxie en sedotant du titre congruent The Diamond
Rain of Saturn, pendant de cette très belle pochette.
J'avais déjà été séduit par
Groovy, l'album précédent, et je pense que
Geezer a poussé le curseur encore plus haut sur
Stoned Blues Machine. Ça n'a pas été pourtant un coup de cœur immédiat mais les écoutes répétées m'ont révélées de belles subtilités, une finesse de composition qui confère une réelle identité au groupe.
Dans une catégorie où on retrouve
Wo Fat, voire même dans tout l'univers stoner (dieu sait qu'il est large),
Geezer est comme une des formations incontournables actuellement, cet album se posant comme une confirmation indubitable.
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