Stiller Schrei Des Winters (2002-2012)

Liste des groupes Black Metal Moloch (UKR) Stiller Schrei Des Winters (2002-2012)
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19/20
Nom du groupe Moloch (UKR)
Nom de l'album Stiller Schrei Des Winters (2002-2012)
Type Compilation
Date de parution 10 Juin 2012
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Intro / Silence in the Pity
Ecouter01:20
2.
 Philosophie der Depression
Ecouter05:00
3.
 Ein Teil Meiner Essenz Wird Hier Immer Verweilen
Ecouter04:08
4.
 Ein Dusterer Winter Kommt I
Ecouter04:37
5.
 Ein Dusterer Winter Kommt II
Ecouter04:50
6.
 Graue Wolken Unter dem Meer
Ecouter02:21
7.
 Illusionen eines Verlorenen Lebens
Ecouter01:50
8.
 Depressive Visionen eines Sterbenden Horizonts
Ecouter06:11
9.
 Die Letzten Strahlen der Sonne Verblassen in der Kalte der Apathie
Ecouter07:40
10.
 Das Leben Ist Wie ein Verwundeter Vogel der Langsam von Himmel Fallt
Ecouter03:53
11.
 Stille
Ecouter01:01
12.
 Meine Heidenisch-Spirituelle Reise Durch die Walder der Gefallenen
Ecouter11:12
13.
 E.Khu
Ecouter03:48
14.
 Ljosalfaheimr
Ecouter04:53
15.
 Vanaheimr
Ecouter01:04
16.
 Herbstnacht
Ecouter00:58
17.
 Sterben Unter der Blasse der Unvermeidlichkeit
Ecouter01:39
18.
 Ausklang Philosophie der Depression
Ecouter01:32

Durée totale : 01:07:57

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Moloch (UKR)



Chronique @ Naiwan

10 Août 2013

Une compilation de raretés pour découvrir un groupe qui sait développer ses ambiances

Moloch était un dieu pour les Ammonites - peuplade qui occupait la Palestine à l'âge de Bronze - à qui ils sacrifiaient leur premiers-nés en les jetant au feu. Devenu démon dans les traditions chrétiennes et judaïques, il est présenté comme un des plus puissants prince des enfers qui rit de la détresse des mères à qui il vole leurs enfants.

Mais en dehors de l'aspect théiste, Moloch est aussi le nom de plusieurs formations Black Metal, dont celle à laquelle je m'intéresse aujourd'hui. Venu d'Ukraine et mené par Sergiy Fjordsson, Moloch est une entité active depuis onze années, et c'est justement à l'occasion de la première décade d'existence que le père Sergiy a sorti « Stiller Schrei Des Winters (2002?-?2012) ». Le choix des morceaux permet à l'auditeur de découvrir de vieilles et rares pistes qu'a pu enregistrer Moloch durant cette période.

La track d'introduction passée, on se lance dans le vif du sujet. Un son strident, lent, une production sale et une ambiance en place. « Stiller Schrei Des Winters », ou les cris silencieux de l'hiver, en français, porte son nom avec véhémence. L'aspect contrasté de la musique se joue sur les teintes: noir et blanc. Noir pour la folie, la destruction, la saleté et l'enfermement mental provoqué par la musique, et blanc pour la neige, la mélancolie, la froideur de la production et de l'ambiance dégagée.
Là où le nom de la divinité concorde avec le nom du groupe, c'est où Moloch se réjouit de nos lamentations après nous avoir volé nos joies et nos sourires.

Les pistes se suivent de manière hypnotique alternant les distorsions fuzzées des guitares, le tintement froid des cymbales des boîtes à rythme à des passages moins agressifs, en acoustique ou en synthétique. Cette ondulation dans les compositions se retrouve notamment dans le duet « Ein Düsterer Winter Kommt », cette chanson en deux pistes qui se joue sur un beat basique, une nappe de synthé, la voix parlée de Sergiy et les guitares boostées aux fuzz sur une boucle répétitive à souhaits.
Chaque écoute, et ce malgré une oreille peu attentive, permet de déceler un nouvel élément.

Le portrait du vent froid venu de l'est est peint par les quelques mélodies discernées entre deux passages disto. Plus on rentre dans le disque, et plus on sent la fuite de la douceur et des sentiments colorés nous gagner. Il n'y a pas de place pour la joie, tout n'est que souffrance et déchéance. Les quelques mélodies « claires » ont un relent slave, comme dans « Graue Wolken unter dem Meer » piste de la période dark ambiant du projet. Cette appartenance à la culture est pressentie pour afficher un aspect totalement dénaturé: là où vous pensez voir la vie, elle n'en est que modifiée, torturée, réduite à néant par la noirceur malsaine qui se dégage de chaque titre.

Et même s'il est parfois difficile de trouver quelque chose qui incarne le plus l'esprit même du Black Metal, à savoir le froid hivernal, les ténèbres opaques et quasi occultes, Moloch n'en reste pas moins un projet très amateur.

Bien évident, il est aisé d'affirmer que la production sale est un choix délibéré de la part du fondateur de la formation, mais il est difficile de ne pas y voir aussi et surtout une absence totale de maîtrise. Lorsque la batterie semble être une vraie batterie, les patterns circulaires sont exécutés de manière plus qu'approximative. Il n'y a pas de réelle logique et si on cherche à excuser ce manquement de technique par la volonté de procréer une ambiance de véritable chaos, on peut se retrouver face à une pointe d'hypocrisie ou de naïveté.
La polyrythmie est sans doute voulue – chaque instrument joue à son propre tempo et sa propre signature rythmique -, mais il est des passages où l'écoute en devient presque ridicule.
Un point par contre qui peut être souligné positivement s'il est implanté volontairement, c'est dans cette manière de jouer de la basse si caractéristique, oscillant entre les notes très graves très marquées, et les silences. Cette particularité provoque des hochements internes, elle devient très prenante, et certaines personnes qui ont pu bénéficier de mes écoutes répétées en ont même éprouvé la nausée.

Il n'y a pas un fort travail sur la diversité mélodique, et il est pensable que Sergiy a beaucoup plus à dire qu'à faire écouter. Sa voix écorchée hurle des contes peinés sur les nombreuses répétitions de chaque riff, séparant à chaque fois un peu plus nos oreilles de notre raison. Le monde est sombre, le monde est gris, morne, et insupportable parce que Moloch nous le rend insupportable.
Et ce parti pris est une réussite en bien des points...

Jusqu'à ce qu'on arrive à l'insupportable ridicule où j'ai carrément du stopper ma découverte tellement le choix est juste comique.
Sur la douzième piste de la compilation, « Meine heidnisch-spirituelle Reise durch die Wälder der Gefallenen » l'introduction au piano n'a rien d'enviable à ce que pondent les nourrissons en martelant les touches de leurs jouets bruyants... Mais ce n'est pas encore le pire.
L'utilisation plus qu'intolérable de batterie midi me ramène quelques années en arrière où j'écoutais Nocturnal Depression et ne pouvais m'empêcher de pouffer de rire quant à ce choix totalement irréfléchi.
Autant il est facile de justifier la volonté de créer une bouille sonore chaotique qui file le mouron et les pensées noires, autant justifier la batterie de Guitar Pro, c'est impensable. La piste dure onze minutes et douze secondes. Inutile de préciser que je n'ai jamais dépassé la première moitié.

En achevant l'écoute de cette compilation, on a deux possibilités si on désire s'y plonger à nouveau: y retourner en approfondissant nos écoutes et nos choix d'intérêts, en éludant les parties qui ne nous plaisent pas et cherchant à retirer une logique et une raison, afin de compenser l'absence de moral et de bien être, ou s'y jeter à corps perdu, sachant que perdu pour perdu, notre esprit aura au moins découvert la beauté à travers les limbes auditives.

Pour quiconque souhaiterait avoir une vision globale de la progression de Moloch au fil des ans, cette compilation est une bonne manière de découvrir ses productions. Pour quiconque souhaiterait s'enterrer avant l'heure mais nécessitant un peu de courage, l'ambiance dégagée par ce répertoire est exquisément meurtrière. Avec ses défauts et ses impuretés, on peut en déduire que Moloch n'est pas un bon groupe. Mais il va sans dire que Moloch fait de l'excellent Black Metal.

1 Commentaire

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Matai - 10 Août 2013: Pas un bon groupe mais il semble avoir beaucoup de succès...comme quoi !
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