Stick It to Ya

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17/20
Nom du groupe Slaughter (USA)
Nom de l'album Stick It to Ya
Type Album
Date de parution 1990
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album89

Tracklist

Re-Issue in 2003 by Capitol Records
1. Eye to Eye 03:58
2. Burnin' Bridges 04:06
3. Up All Night 04:17
4. Spend My Life 03:21
5. Thinking of June 01:05
6. She Wants More 03:54
7. Fly to the Angels 05:07
8. Mad About You 04:08
9. That's Not Enough 03:26
10. You Are the One 03:56
11. Gave Me Your Heart 03:51
12. Desperately 03:34
13. Loaded Gun 04:19
Bonustracks
14. Fly to the Angels (Acoustic Version)
15. Wingin' It
Bonustracks (Re-Issue 2003)
16. Mad About You (Demo)
17. She Wants More (Demo)
18. Up All Night (Demo)
19. Fly to the Angels (Demo)
Total playing time 49:02

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Slaughter (USA)


Chronique @ adrien86fr

08 Octobre 2012

Awake from dusk to dawn, watchin’ the city lights..

L’habit fait-il le moine ? Autrement dit, le patronyme d’un groupe se veut-il toujours être représentatif de l’inspiration et des thèmes abordés par l’entité concernée ? La seule appellation d’un combo jusqu’alors inconnu au bataillon peut-elle suffire comme critère unique de choix lorsqu’arrive le moment on ne peut plus solennel et opportun de faire sien à jamais un précieux support discographique ? Le nom d’un groupe coïncide assez souvent avec la personnalité et la teneur intrinsèque de ce dernier me direz-vous, ainsi l’ukrainien Aryan Terrorism ne constitue certainement pas un reggae band formé de jeunes bobos humanistes et grandement soucieux du respect des sacro-saints droits de l’homme aux quatre coins du tiers monde tout comme les New Kids on the Block ont peu de chance de se voir affublés de l’étiquette « brutal porno-gore grind/death metal » dans les bacs de votre disquaire favori. Cependant et comme toujours, certaines exceptions subsistent tendant ainsi à casser le discours simpliste et légitimant le stéréotype énoncé ci-dessus. Ainsi, figurez-vous qu’un certain Les Joyaux de la Princesse s’avère être un projet de dark ambient français d’affinités supposées collaborationnistes et national-socialistes et qu’à l’inverse, Slaughter ne constitue pas seulement un légendaire groupe de death/thrash canadien mais également une entité inoffensive et colorée de hair metal de la bonne époque.

L’histoire de Slaughter est étroitement liée à celle de Vinnie Vincent Invasion, légendaire quatuor de hard rock formé en 1984 à Los Angeles par l’ex Kiss Vinnie Vincent et auteur des indispensables « Vinnie Vincent Invasion » (1986) et autres « All Systems Go » (1988). Composé entre autres sur sa dernière mouture des dénommés Mark Slaughter au chant et Dana Strum à la basse ; le groupe splitte peu de temps après la sortie du second album suite aux départs concomitants de Slaughter et de Strum pour cause de traditionnelles incompatibilités d’humeur avec leur tyran de hiérarque. Souhaitant tirer un profit maximum des cendres de VVI, le tout juste ancien label de ce dernier Chrysalis Records propose au vocaliste Mark Slaughter de continuer l’aventure en solo avec de nouveaux musiciens qu’il a en charge de recruter. Le natif de Las Vegas retourne donc dans sa Cité du Vice avec son pote de bassiste Dana Strum sous le bras en vue de compléter le line up de son nouveau groupe Slaughter avec un guitariste et un batteur. Trouvant le six-cordiste Tim Kelly (R.I.P. 1963-1998) via un de ses anciens colocataires qu’il retrouve dans une soirée festive et qui lui présente l’oiseau rare, Mark Slaughter auditionne une petite centaine de percussionnistes avant de jeter son dévolu sur le jeune et flamboyant texan Blas Elias. Slaughter enfin sorti de terre, le quartette finit d’écrire et enregistre son premier full length de mai à juin 1989 entre les studios Red Zone, Studio 55 et Pasha Music House de Los Angeles. Co-produit par Strum et Mark Slaughter, « Stick It to Ya » sort bien évidemment sur Chrysalis le 27 janvier 1990.

Slaughter, groupe contrefait ; monté de toute pièce par un label assoiffé de billets verts afin de compenser les pertes ou plutôt le manque à gagner inhérent à l’implosion de Vinnie Vincent Invasion ? Il est vrai que le groupe de Las Vegas n’a pas galéré dix ans au contraire d’un Steelheart avant de pouvoir sortir son premier disque longue durée, mais il n’en reste pas moins un combo référentiel et on ne peut plus symbolique de toutes ces entités irretrouvables de perruque metal US génitrices de mélodies aussi faciles qu’efficaces et squattant alors de jour comme de nuit le tube cathodique hôte de MTV ainsi que la bande FM via une présence assidue sur de multiples stations de radio aux noms aussi improbables que WTPL, KNIZ, URPX, KQLZ, KNAC ou encore la mythique mais fictive KPPX 103.6 alias « Rebel Radio » du cultissime film « Airheads » (1994, Michael Lehmann). Surpuissante et catchy, l’introductive « Eye to Eye » fait ainsi dans un hard rock ultra accrocheur servi par une production d’enfer et les vocaux super-aigus voir pré-mués uniques d’un Mark Slaughter qui rappelons-le, avait déjà fait des siennes sur le « All Systems Go » de VVI. D’inspiration comparable à cette première pièce bombastique de « Stick It to Ya », il conviendra de louer les mérites des énergiques « Burnin’ Bridges » et surtout d’« Up All Night » ; tube incontesté du groupe qui imparable et hyper bien foutu dans son genre tend à en dire beaucoup sur le style de vie plutôt débridé et pour le moins nocturne de Slaughter qui soit dit en passant, est établi sur le territoire de la dangereuse ville de Las Vegas pour le plus grand malheur d’un Dana Strum qui en 1991 avouait ouvertement et non sans humour en interview ses penchants obsessionnels et compulsifs pour les jeux de casino. Officiant bon gré mal gré dans un style que certaines mauvaises langues n’hésiteront pas à qualifier de niaiserie à la mode Nelson, la pleine de bons sentiments aussi naïfs soient-ils et non moins sympathique « Spend My Life » saura malheureusement apporter une quantité d’eau non négligeable au moulin des activistes anti-Slaughter grâce à des lyrics aussi virils que « I wanna Spend My Life with you » répétés mine de rien au nombre de six fois dans le morceau, entre autres déclarations d’amour aussi mielleuses et peu crédibles que « You were my angel sent from my despair » notamment. Même la belle et angélique Susie Hatton n’en aurait pas mérité tant !

S’il se veut être l’album-évènement du retour sur le devant de la scène de Mark Slaughter après son semi-échec Vinnie Vincent Invasion et qu’il s’en donne brillamment les moyens au travers de hits dont chacun prendra un malin plaisir à vociférer les chorus sous la douche chaque matin avant d’enfiler promptement son costume d’agent du Système de quelque domaine répréhensible que ce soit, « Stick It to Ya » présente également des titres relativement en deçà des grandioses « Eye to Eye », « Burnin’ Bridges », « Up All Night » et autres « Spend My Life » dans une mesure assez moindre. En effet, comment se montrer particulièrement enthousiaste à l’écoute des inégaux « She Wants More » marqué d’une intro définitivement pompée sur le « Whole Lotta Rosie » d’AC/DC (« Let There Be Rock », 1977), « Mad About You », « That’s Not Enough », « You are the One » ou encore de la très Trixter dans l’esprit « Gave Me your Heart » ? Sans constituer de réels mauvais titres qui assurément auraient fait l’immense bonheur de l’imposture puritaine Nelson, ces pistes assez fades et moins inspirées que le reste dirons-nous peinent à s’épanouir au sein du tracklisting d’un disque affichant haut et fort une ambition d’animer les dernières heures du hair metal d’une patte plus spontanée et fougueuse que réellement originale. Néanmoins, il convient de remarquer une part non négligeable et même constructive allouée à l’émotion sur le disque, tout d’abord via la courte instrumentale « Thinking of June » permettant de constater une fois de plus le talent et la dextérité du regretté Tim Kelly qui d’ailleurs a écrit et dédié ce morceau à sa sœur June décédée quelques années auparavant d’un cancer ; mais également la somptueuse ballade « Fly to the Angels » dédiée quant à elle à une certaine Cyndi Romano, ex girlfriend de Mark Slaughter avec laquelle ce dernier avait entrepris de renouer contact avant d’apprendre qu’elle n’était plus de ce monde. Une complainte douée de beauté pure et même sainement vindicative à l’écoute de laquelle l’auditeur ne pourra s’empêcher d’avoir une pensée admirative pour le six-cordiste Timothy Patrick « Tim » Kelly disparu quant à lui le 5 février 1998 des suites d’un tragique accident de voiture survenu sur la Arizona State Route 96 à hauteur de la ville minière de Bagdad.

Premier album d’un combo arrivé tardivement sur le marché du hair metal sans être vraiment constitué de débutants néanmoins, « Stick It to Ya » de Slaughter s’avère être un disque globalement réussi officiant avec une certaine distinction dans un hard rock formaté tant pour la bande FM que pour les Walkman des midinettes se plaisant à s’asticoter le Tic Tac sur les posters de Blas Elias 24h/24. Bénéficiant d’un gros son et d’une maitrise instrumentale et vocale remarquable, ce premier full length tend cependant à offrir deux visages contradictoires : d’un côté celui d’un opus aux titres imparables de puissance et d’efficacité et de l’autre, celui d’un disque moins inspiré adepte d’un remplissage assez peu judicieux pour assumer ses treize titres. Nonobstant, nous choisirons volontairement d’occulter ses zones d’ombre pour ne retenir que la face la plus enjouée et infaillible de cet album qui atteindra avec mérite la 18ème place du Billboard 200 ; galette indispensable à la discothèque de tout amateur de hard rock commercial respirant la bonne humeur qui se respecte. « Everybody sing it now : Up All Night, sleep all day.. » !

9 Commentaires

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largod - 09 Octobre 2012: merci m'sieur.
bon, ben moi, j'aime la voix de Marc Slaughter et la musique à dose raisonnable, je le confesse...
bon papier en tout cas ! one more on the backseat...
MikeSlave - 09 Octobre 2012: Tu as réussi à parler des "Joyaux de la Princesse" dans une chronique de hair-metal! R E S P E C T!
ZazPanzer - 09 Octobre 2012: Je plussoie Overkill : Marko et Didier, vous devriez tenter le Fear No Evil, bien méchant, peut-être apte à rassembler les fans de la voix rebutés par le côté cucul de certaines complaintes propres aux deux premiers opus.
samolice - 19 Septembre 2016: Merci Adrien.
De Slaughter, je ne connais que le suivant "Wild Life" que j'ai mis du temps à apprivoiser, probablement du fait de la voix un peu haut perchée de Mark. Aujourd'hui il passe tout seul (même si trop long à mon goût). Bien mieux que ce que Mark a pu proposer avec l'ex Kiss Vinnie.
Je m'en vais donc tenter ma chance prochainement avec ce premier Slaughter que tu as sacrément bien "vendu".
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