Il y a historiquement, et même viscéralement, un obscurantisme, une humeur poisseuse délicieusement viciée et une âme foncièrement noire et haineuse tapie au fond de cet art noir que les
Darkthrone,
Immortal et autres
Marduk ont contribué à faire grandir. Tout comme il y a dans celui des
Kreator,
Destruction et autres Sodom une atmosphère tendue, une urgence et une âpreté typique.
Si autrefois les caractéristiques de ces deux mondes étaient plus ou moins présentes dans les travaux des Allemands de
Ketzer, pour un résultat, soit dit en passant, plus ou moins, et plutôt moins selon moi, intéressants, ce n'est plus du tout le cas dans son troisième, et nouvel, opus, baptisé
Starless qui n'adopte aucune, mais alors vraiment aucune, de ces spécificités fondamentales pourtant définissantes.
Ce nouvel effort n'a, en effet, absolument rien de Black, si ce n'est la voix de ce chanteur, Gerrit "
Infernal Destroyer" Schwarz et absolument rien de Thrash. Sur ce disque, en réalité, il n'y a rien d'autre que cette musique pachydermique aux relents Post-éthérés modernes, Pops et Progressifs d'un conformisme propre à l'ère du temps à toute épreuve. Il n'y a que les lourdeurs infinies d'un râle pathétique qu'on aimerait tant définitif. Il n'y a qu'une expression immaculée vierge de toute spontanéité...de toute sincérité...du moindre émoi...
Et pour tout dire il y a davantage de furie, de férocité et d'émotions vraies et palpables dans les travaux d'un
Children Of Bodom que dans les volutes lourdes et sans consistances de ce
Starless. Et ce même lorsque Alexi Laiho et ses acolytes reprennent du Britney Spears, du
Pat Benatar ou du Billy Idol. C'est dire.
C'est bien simple tout ici sonne faux. Surfait. Sans vie. Abominablement pesant. Froid et clinique. Tant et si bien d'ailleurs qu'après seulement un seul titre de ce spectacle tragique, le désespoir nous étreint. Il faut dire que ce When Milk Runs
Dry, second titre de ce manifeste, au démarrage ennuyeux et étouffant sera des plus assommants. Tout comme d'ailleurs ce Count to
Ten au déroulé fatigant.
Au final, seuls les passages acoustiques de l'instrumental The Hunger et le break de White
Eyes nous permettront de reprendre miraculeusement notre souffle et de ne pas sombrer totalement. Une respiration de bien courte durée puisque le pénible
Shaman's Dance qui les suit nous replonge instantanément dans ces travers douloureusement laborieux assénés depuis le premier titre de cet opus. Certaines séquences plus vaporeuses de cet interminable morceau sont mêmes d'une telle faiblesse qu'elles pourraient bien nous conduire à une torpeur définitive.
Limbo est le nom de l'instrumental qui clôt ce disque. Cette chanson très Pop, là encore, semble sans grande consistance.
Autrefois,
Ketzer pratiquait sans grand génie une musique qui avait le mérite de ne pas être totalement insipide. En s'engageant sur la voie de ce genre très en vogue actuellement, le Post-Prog
Metal, et en le faisant de manière aussi peu inspirée, il réussit donc la prouesse de régresser encore et de s'enliser dans les tréfonds d'un abyme dont, espérons-le, il ne s'extraira jamais.
Cet album est vraiment bon comme du Ketzer, pour ma part ce troisième opus fait suite logique aux deux précédents
J'aime cet album pour l'ambiance, le reste, je m'en fous et ne m'en préoccupe pas. Rien ne m'offusque. Je le trouve cohérent, du 1er au dernier titre ; un fil rouge se délie lentement et on ne passe pas par des ambiances totalement différentes.
Je peux comprendre par contre qu'il déçoive ; pas noir, on a connu plus sombre, les titres ne sont pas malsains, c'est souvent très doux ... sans doute beaucoup de points pour ne pas apprécier un album de black machin chose qui ne ressemble plus vraiment à du black machin chose....
Mais comme débute ta chronique Darko, tu attendais quelque chose avant l'écoute "black", "thrash"... les étiquettes nous influencent sans doute trop, même si je peux comprendre que des changements de style dans un groupe peuvent perturber.
J'aime la douceur, m'évader de temps en temps, ce qui me permet sans doute d'aimer cet album.
Merci pour ta chronique, toujours aussi bien écrite et elle nous aura beaucoup fait rire à la maison (oui, je la découvre tardivement.)
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