Inviter quelqu'un à la méditation en écoutant du death metal, y avez vous déjà pensé ? Ça peut paraître assez stupide au premier abord, mais c'est bien le message que nous envoie
Persefone, groupe provenant d'Andorre, pays coincé entre la France et L'Espagne, avec la sortie de leur quatrième album, nommé à juste titre
Spiritual Migration .
Les membres de
Persefone nous avaient déjà surpris auparavant avec la sortie en 2009 de
Shin-Ken, concept album de Death progressif aux sonorités épiques provenant tout droit du Japon à une époque de guerre et de violentes batailles. Avec
Spiritual Migration, nous quittons donc le foyer de Kuzanagi pour rejoindre les terres du bouddhisme, de la méditation et du vaste monde qu'est l’esprit.
En tant que tel,
Spiritual Migration s'ouvre sur une douce intro avant que les premiers riffs viennent sonner sur Mind As
Universe. Nous serons d'ailleurs tout de suite rassuré de retrouver immédiatement tous les points forts du groupe, à savoir un sens de la mélodie imparable,ainsi qu'une dualité au niveau du chant toujours aussi harmonieuse. Cependant,on sera également déçu de retrouver un son parfois trop digital, atténuant l'impact des différents morceaux.
En tout cas, si vous vous imaginiez en train de léviter en méditant à l'écoute de l'album, vous pouvez changer de CD. Le son de
Persefone n'a jamais sonné aussi puissant et brutal que depuis leurs débuts black/death sympho comme ce fut le cas sur
Core. Helas,cet aspect agressif et très technique a tendance à partir dans tout les sens, semant souvent la confusion au sein de l'album, à l'image de Inner Fulness, technique à souhait mais manquant fortement de cohésion.
Bien évidement, l'aspect prog n'est pas en reste, puisque les interludes acoustiques sont toujours d'une grande beauté et d'une qualité remarquable, et l'effet est d'autant plus accentué de par la présence de plusieurs instrumentales disséminées au fil du disque, comme Zazen Meditation ou en
Core le duo Consciousness Pt1 & 2. Seule ombre au tableau,les transitions tempêtes /calmes sont parfois bancales, et auraient mérités d'être moins directes et plus travaillés, comme sur The Great Reality, provoquant quelques ruptures, ce qui est tout de même parfois assez dérangeant sur un morceau d'une dizaine de minutes.
Au final, aucun changement de cap pour
Persefone avec
Spiritual Migration, qui nous propose cette fois ci un album plus que correct mais manquant parfois de solidité à certains endroits. Mais ceci ne change rien quand à la qualité du travail fourni par les Andorrans (ça se dit comme ça !). Les amateurs de Shin Ken peuvent donc franchir le pas les yeux fermés, quant aux initiés,
Spiritual Migration se veut comme un album très accessible qui pourrait bien attirer les amateurs de Death mélodique moderne aux relents progressifs.
Bref pour en revenir à la chronique il y a plusieurs points avec lesquels je ne suis pas d'accord avec toi, comme par exemple l'impression de "foutoir", mais cela relève souvent du subjectif donc pas de soucis là dessus. En revanche, le "aucun changement de cap pour Persefone" en conclusion me paraît franchement, et cette fois en toute objectivité, hors de propos. L'évolution est flagrante ! Pour preuve, il suffit d'aller faire un petit tour sur Internet pour voir que le groupe a perdu de nombreux fans en raison des nouveaux éléments core (Math Metal diront certains) ou de cette hypertechnicité au détriment d'ambiances comme on pouvait en trouver dans les précédents albums du groupe.
Bonne chronique tout de même bien sur !
Histoire de caricaturer un peu la chose,pour moi,tu enlèves les ambiances Jap' du précédant,tu les remplaces par des sonorités "Zen",et t'obtiens Spiritual Migration.
Le son n'a pas spécialement changé selon moi.
Enfin,tout ca pour dire que les éléments Math Metal ou core,je vois pas ou trouver ce genre de choses sur SM.
En revanche,tu fais mouche avec la dernière phrase au sujet de l’hypertechnicité.D'ou parfois mon impression de foutoir.Le branlage de manche,comme on dit,je l'aime bien dans le death tech' ,mais pour un groupe un tant soit peu prog,ca fait un peu tache.
Sinon pour l'aspect -core chez Persefone, je trouve qu'on le retrouve dans l'abondance de mélodie, dans le son (très digital comme tu le dit), et le growl, qui d'ailleurs n'en est pas vraiment un (manque de profondeur).
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire