Spectral Transition - Dimension Sirius

Liste des groupes Black Symphonique Sirius (POR) Spectral Transition - Dimension Sirius
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17/20
Nom du groupe Sirius (POR)
Nom de l'album Spectral Transition - Dimension Sirius
Type Album
Date de parution 19 Mars 2001
Style MusicalBlack Symphonique
Membres possèdant cet album25

Tracklist

1.
 Spectral Transition
 01:26
2.
 Spiritual Metamorphosis
 05:07
3.
 In Astral Plains of Trance
 05:19
4.
 Abstract Eerie Corridors
 04:46
5.
 Desolate Magnetic Fields
 05:35
6.
 Into Forbidden Dimensions
 05:10
7.
 Axis
 03:51
8.
 Stellar Transcendence
 05:19
9.
 Paradox Timeline
 06:48
10.
 Dimensional Quantum
 02:58

Bonus
11.
 Majesty of the Nightsky (Emperor Cover)
 04:22

Durée totale : 50:41

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Sirius (POR)


Chronique @ BadaOfBodom

24 Septembre 2010
Nous sommes en 2001. La Terre vient à peine d’achever sa révolution autour du Soleil après la sortie du fameux "Aeons of Magick", que Sirius, formation portugaise de Black Metal Symphonique, est déjà de retour avec un nouvel album au titre pour le moins énigmatique : "Spectral Transition – Dimension Sirius".

Rapide rétrospection… Remontons le temps et revenons en cette année 2000, marquant historiquement notre entrée dans un nouveau millénaire et, pour ce qui nous intéresse, marquant la sortie du premier album studio de nos Portugais. À cette époque, avec "Aeons of Magick", Sirius donnait l’image d’un groupe au talent certain mais sans vraie personnalité, que ce soit du point de vue de la musique ou du concept. Musicalement et conceptuellement, Sirius laissait effectivement transparaître de façon claire et distincte son affiliation au style de Limbonic Art, première période... Même démarche orchestrale, même contexte cosmique ; bref, le moins que l’on puisse dire, c’est que Sirius avait vraisemblablement l’intention de s’inscrire comme suiveur plutôt que créateur. Avec l’arrivée de "Spectral Transition – Dimension Sirius" sur le marché du Black Symphonique, les premières questions qui nous viennent à l’esprit sont certainement les suivantes : qu’en est-il maintenant ? Sirius a-t-il évolué ? A-t-il enfin créé sa propre marque de fabrique ?

Oui et non, à tous les niveaux...

D’abord, non, parce Sirius n’a pas abandonné la dimension cosmique de son concept ; concept déjà si cher à Limbonic Art depuis 1996, rappelons-le. En cela, on ne s’étonnera pas de voir à nouveau, dans "Spectral Transition – Dimension Sirius", l’espace au centre des préoccupations. Le logo à l’effigie de Sirius, le soleil de notre galaxie, en témoigne ; tout comme les paroles avec des titres évocateurs comme "In Astral Plains Of Trance" ou encore "Stellar Transcendence".

Pourtant, malgré ce conformisme conceptuel global, Sirius a vraiment innové avec cet opus en se focalisant désormais sur une approche très scientifique des phénomènes spatio-temporels, tout en explicitant leur influence sur les êtres. Une fois encore, les titres des chansons sont très évocateurs… Pour la rédaction des textes, il est manifeste que le groupe a consulté des documents relatifs à la physique quantique, à la transmigration, aux événements électromagnétiques, si ce n’est, encore plus précisément, aux théories explicatives de la Ceinture de Photons et aux hypothèses d’un Multivers ; autant dire des documents particulièrement abscons pour le commun des mortels... Pour que vous compreniez un minimum de quoi il s’agit, et n’ayant pas moi-même les aptitudes requises pour me lancer dans une démonstration épistémologique détaillée, je vais essayer de faire simple…

Avec "Spectral Transition – Dimension Sirius", les Portugais ont vraiment poussé à l’extrême la complexité de leur concept, comme je vous le disais à l’instant. La pochette, indéchiffrable s’il en est, nous conforte un peu plus dans cette idée. Mais, venons-en au fait… Dans cet album, Sirius a décidé de se concentrer sur les phénomènes physico-chimiques qui régissent l’Univers, autrement dit qui maintiennent l’ordre cosmique. Le groupe s’intéresse alors naturellement à la Ceinture de Photons, sujet digne d’un film de science-fiction, mais qui est pourtant extrêmement sérieux quand on voit la théorie scientifique pointue qu’il y a derrière… La Ceinture de Photons est une sorte d’agrégat de particules lumineuses se situant dans l’espace. Cette "ceinture", qui n’est en fait rien d’autre qu’une étendue gigantesque de lumière vive, a une influence déterminante sur la réalité, matérielle ou spirituelle. Son rayonnement, qui procède par impulsions électromagnétiques, par vibrations à fréquences élevées, s’infiltre dans tout ce qui existe et donne lieu à des transformations systématiques. On dit alors que la puissance photonique dégagée intervient dans la perturbation des cycles qui animent l’univers des possibles. En effet, il est généralement admis que le réel est soumis à une évolution cyclique, suivant le principe de hiérarchie. On entend par là que tout être, toute chose dans notre Univers, bien que traditionnellement conditionné(e) par une dynamique ascendante, un processus d’élévation primaire, connaît aussi des phases de régression, de chute. Selon les spécialistes, 2012 devrait être le moment où la Ceinture de Photons aura une action démultipliée et irréversible sur l’Univers : on parle du Point Zéro. L’ordre cosmique sera complètement bouleversé, et il faudra alors s’adapter aux changements. À ce titre, on parlera de "transition dimensionnelle", ce qui devrait vous rappeler le titre de l’album en question… Serons-nous téléportés dans la "dimension Sirius" dans quelques années ? Nul ne le sait. Ce qui est sûr, c’est que l’homme est loin d’avoir percé tous les mystères du cosmos. Voilà pourquoi nous ne devons pas négliger la possibilité d’existence d’une infinité d’univers parallèles, d’un Multivers en somme, qui serait fragmenté en plusieurs dimensions…

Après cette digression des plus abstraites sur la théorie soulevée par "Spectral Transition – Dimension Sirius", il m’incombe maintenant de revenir à des choses plus terre à terre... D’après ce que nous venons de voir, d’un point de vue conceptuel, Sirius n’est donc ni vraiment original ni complètement banal (loin de là…). Il s’avère qu’il en est de même pour ce qui a trait à la musique, au sens strict du terme.

Eh oui, en un sens, Sirius a radicalement évolué en un an, à tel point qu’on est maintenant loin d’un remake orchestral de Limbonic Art. Il n’y a plus d’"In Abhorrence Dementia" ou d’"Epitome Of Illusions" qui tiennent, cette période est clairement révolue. Avec "Spectral Transition – Dimension Sirius", l’auditeur est désormais confronté à un style direct où le clavier a définitivement perdu sa suprématie des premiers instants, ce qui laisse ipso facto une plus grosse part du gâteau aux autres instruments. En fait, ce qui frappe, c’est d’abord la violence inattendue des compositions, servie idéalement par une production en béton et renforcée par un chant puissant et profond. Ce chant, et c’est une surprise, n’a plus grand-chose à voir avec l’imitation d’Ihsahn à laquelle on avait droit dans "Aeons of Magick" (cf. "In The Nightside Eclipse"). Dans "Spectral Transition – Dimension Sirius", les vocaux sont globalement plus percutants, mais aussi plus polyvalents, alternant entre des aigus incisifs et des graves destructeurs.

Néanmoins, l’originalité n’est pas aussi présente que vous pouvez l’imaginer… Le virage qu’a pris Sirius avec ce deuxième album n’est pas sans rappeler le virage qu’a pris Limbonic Art avec "Ad NoctumDynasty Of Death" ; ce dernier ayant créé la surprise lors de sa sortie, en privilégiant nettement la brutalité aux structures symphoniques grandiloquentes d’antan. D’ailleurs, on notera l’intervention exceptionnelle de Daemon dans le cadre de l’élaboration de l’album des Portugais ; histoire de montrer que tout n’est pas complètement le fruit du hasard… Mais, plus intéressant encore, Sirius semble s’être largement inspiré d’Emperor pour la composition de ce "Spectral Transition – Dimension Sirius". À vrai dire, même sans avoir écouté l’album, on aurait pu s’en douter parce que Sirius a un contrat avec Nocturnal Art Productions (le label de Samoth, guitariste d’Emperor), parce que Sirius a pu compter sur la collaboration de Samoth lui-même et de Faust (premier batteur d’Emperor), et parce que Sirius a tout simplement repris à sa sauce "The Majesty Of The Nightsky" (morceau d’Emperor, issu du mythique "In The Nightside Eclipse").

Alors, évidemment, la discographie d’Emperor étant particulièrement hétéroclite, encore faut-il y situer "Spectral Transition – Dimension Sirius". Pour cela, laissez-vous guider par la couleur des pochettes… Vous voyez certainement où je veux en venir, n’est-ce pas ? Oui, je fais bien référence à "IX Equilibrium", le troisième album des géniteurs du Black Symphonique. J’y fais référence parce que les ressemblances avec l’album qui nous préoccupe sont édifiantes. On y retrouve globalement les mêmes rythmiques véloces, le même mélange Black/Death efficace et subtil, et la même utilisation aérienne du clavier. Comble de l'histoire : "Spectral Transition - Dimension Sirius" a été enregistré dans le même studio que "IX Equilibrium", à savoir le Akkerhaugen Lydstudio. Seul petit problème : l’homogénéité est de retour. Donc ne vous attendez tout de même pas à un ensemble aussi varié que le fameux "IX Equilibrium" d’Emperor. Ici, tous les morceaux sont approximativement construits sur le modèle d’un "The Source Of Icon E" ou d’un "Sworn", ce qui laisse finalement peu de place à des morceaux plus calmes du type "An Elegy Of Icaros" ou "The Warriors Of Modern Death" qui introduiraient pourtant une certaine diversité non négligeable.

En dépit de ce que nous venons de voir, précisons qu’il ne s’agit pas pour autant d’un plagiat basique, sans intérêt. Le petit plus que Sirius apporte avec ce "Spectral Transition – Dimension Sirius", c’est certainement un regain de puissance appréciable, mais aussi une atmosphère singulière, dans des cas particuliers. L’intro et le dernier morceau (mid-tempo, s’il vous plaît…) montrent par exemple que nos musiciens portugais sont tout à fait capables de composer quelque chose qui est bien a eux, avec cette atmosphère mêlant théâtralité et électronique grâce au clavier.

Avec "Spectral Transition – Dimension Sirius", on ne peut donc pas s’empêcher de tirer plus ou moins les mêmes conclusions qu’avec "Aeons of Magick"… Sirius est un groupe au talent certain, mais c’est aussi un groupe qui manque d’inventivité, et qui ne parvient pas à tracer sa route dans le milieu du Black Symphonique. Les Portugais semblent avoir de réelles difficultés à dépasser l’apport de leurs influences notables - Limbonic Art et Emperor - ainsi qu’à diversifier leurs morceaux au sein de leurs productions. Peut-être le groupe devrait-il prendre plus de temps à l’avenir pour laisser mûrir ses idées et trouver du même coup comment mettre un peu plus de sa personnalité dans sa musique.

Malheureusement, et malgré la signature avec Nuclear Blast Records que "Spectral Transition – Dimension Sirius" a provoqué, il n’y aura pas de prochaine fois car le groupe s’est séparé peu de temps après la sortie de cet opus. Dommage, car Sirius avait un fort potentiel à exploiter, et le label géant représentait une opportunité unique de le faire pleinement fructifier.

7 Commentaires

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BadaOfBodom - 05 Octobre 2010: Bah, en gros, je crois que j'ai écouté cet album entre 20 et 30 fois avant d'en faire la chronique. Le concept, je ne m'y suis penché qu'au cours d'un bref après-midi. La musique m'a donc pris plus de temps. ;)
MightyFireLord - 05 Octobre 2010: Normal, on est sur Spirit of Metal, et pas Spirit of Astrophysique =p
Apophis2036 - 09 Octobre 2010: Toujours le même chiffre : 2012
M'est avis que la Terre (et par extension les Humains / Animaux / Plantes) va prendre littéralement son pied, un "orgasme cosmique" à nul autre pareille (dommage que sur cet opus, cela n'a pas l'air d'être vraiment le cas), "mots" que j'utilise histoire de contrecarrer tous ces prédicateurs américano-catholiques qui y vont avec leur mai ou décembre funeste :)
BadaOfBodom - 09 Octobre 2010: 2012 est une année qui déchaîne les passions, c'est sûr. On verra ce qu'il en est dans pas si longtemps, s'il ne nous arrive pas malheur avant...
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Commentaire @ Kuroikarasu

16 Juin 2005
Je n'écoute guère de black metal sympho mais là, je suis bluffé par cet album sorti il y a quatre ans déjà et simplement magnifique!! Puissant et grandiose sont les deux mots qui viennent à l'esprit immédiatement lorque l'on écoute pour la première fois cet album de Sirius, groupe portugais qui, à ma connaissance, a malheureusement splitté, malgré un talent et une virtuosité immenses. Cet album est d'ailleurs sorti chez Nocturnal Art Productions, fameux label de Samoth, ex-Emperor... Et cela est en tout point logique quand on compare le niveau de qualité de ce "Spectral transition" et sa ressemblance (mais pas copie identique!) plus que certaine avec les derniers opus d'Emperor, dont Sirius reprends ici un morceau à la fin de l'album, mais en le modifiant beaucoup au passage pour le rendre plus brutal et presque méconnaissable.
Brutal, le mot est lâché, parce qu'ici, les claviers n'adoucissent pas vraiment la musique mais lui donnent au contraire une majestuosité et un aspect monumental magique. Comme j'ai pu le sous-entendre, on pourrait comparer cette musique à une version survitaminée du "Prometheus" d'Emperor, voire aux deux derniers albums de Dimmu Borgir. Mais en plus de cette violence, le côté mélodique du sympho n'est absolument pas relégué aux oubliettes, grâce à un travail d'écriture des parties synthétiques et des samples tout en finesse et à des trouvailles donnant des sons parfois assez étranges, un peu comme chez Limbonic Art... Ce côté "spatial et astral" va d'ailleurs comme un gant à ce groupe qui porte quand même le nom d'une étoile, et ce d'une manière tout à fait réfléchie et justifiée.
La production est tout bonnement excellente, mettant en valeur les compos bien carrées, toutes variées et différentes; quand aux instruments et vocaux, ils sont tous parfaitement audibles, bien en place et sonnant vraiment d'une manière titanesque... Un vrai tremblement de terre pour les oreilles! Un vrai bonheur...
Un groupe méconnu et trop tôt disparu sans aucun doute, mais auquel vous pouvez rendre hommage encore aujourd'hui en achetant ce testament plein de fureur, si ce n'est déjà fait... Il m'aura fallu quatre ans et surtout le plus grand des hasards pour récupérer cet album... Et bien la chance fait parfois bien les choses parce qu'un album pareil, ça mérite d'être connu et reconnu! Gros coups de coeur pour les morceaux "Abstract eerie corridors", "Into forbidden dimensions" et la reprise impériale "The majesty of the nightsky".

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