« Le moderne est autosuffisant : chaque fois qu’il apparait, il fonde sa propre tradition » - Octavio Paz
Dans la sphère musicale, cette citation d’Octavio Paz nous montre à quel point les créations originales se forment en surpassant et transcendant les influences traditionnelles pour former quelque chose de nouveau qui force le respect et inspire d’autres personnes. C’est un constat que l’on peut appliquer aujourd’hui au nouvel effort musical des parisiens de T.A.N.K tant les influences et les structures sont perceptibles mais mises sous une forme originale et puissante, le son du groupe y apparait très moderne.
T.A.N.K (pour Think of A New Kind) est un quintette parisien fondé en 2007 qui avait particulièrement marqué la scène française avec son premier album «
The Burden of Will » sorti en 2010. Cet album de Death/Thrash marqua par sa maîtrise et sa spontanéité brute ; écoutez «
Tank 09 » pour vous en rendre compte. Fort d’un succès rapide, les parisiens furent propulsés sur les prestigieuses scènes du Wacken Open Air et du Metalcamp slovène.
Nous voici donc en
2012. Leur second album «
Spasms of Upheaval » sort. Voyons ce que vaut ce nouveau rejeton.
Enregistré au Dôme Studio de Avrillé (assez proche d’Angers) produit et mixé par David Potvin, (
One-Way Mirror,
Lyzanxia, Phase I) l’album tranche nettement avec son prédécesseur dès le graphisme de la pochette, qui, détaillée et de toute beauté, a été dessinée par Ludovic Cordelières (graphiste designer reconnu sous le pseudonyme Rusalka Design).
Dès l’écoute du disque, l’impression générale est que la barre est placée extrêmement haute grâce à de nombreux changements dans la musique du combo. Tout d’abord les compositions s’avèrent bien plus travaillées et variées dans leurs mélodies. Le growl du chanteur est bien plus puissant et grave que dans l’opus précédent. Il réussit également à placer de belles lignes de chant clair (trop souvent absente sur l’opus précédant). Au niveau des chansons, chacune possède un refrain en chant clair loin d’être mielleux (parfois avec quelques touches mélancoliques) car la structure des chansons reste très Death/Thrash. En cela on peut dire que le titre de l’album est justifié : «
Spasms of Upheaval » ('les Spasmes du bouleversement' en français) tant il y a de différences avec le premier opus, ce nouvel opus optant pour une touche et un son très moderne.
Il est difficile de décrire chaque titre indépendamment des autres car cet album forme un tout cohérent. La compréhension que l’on aura de l’album est totalement différente si on écoute tout l’album d’une traite dans l’ordre plutôt que chaque titres indépendamment les uns des autres. Néanmoins certaines tendances peuvent se réunir.
Je vais donc tenter de déceler ces tendances et similitudes, issues de ma propre compréhension de cet album. Ce sont les éléments que j’ai le plus retenu de chaque titre. Vous n’aurez peut être pas nécessairement la même en l’écoutant.
Au niveau de la structure et de l’agencement des morceaux, on peut déceler deux parties principales dont chacune est introduite par un morceau de mise en bouche («
Life Epitaph » pour la première et «
Slumber » pour la seconde). Chaque partie suit relativement un schéma précis et nous présente piste par piste les nouvelles forces du groupe. Tout d’abord les morceaux plutôt polyvalents c’est-à-dire à la fois très rageurs, énergiques et assez mélodiques (« The
Raven’s
Cry », «
Through the
Disgrace », « Cryptic Words »), puis viennent les morceaux très bruts de décoffrage (« Unleash the
Craving », « Inhaled », «
Conflict », « A
Life Astray » et « Daze ») puis on finit par les morceaux où la composante mélodique est ce qui ressort le plus («
Spasms of Upheaval », « Stillness
Withered »). Saluons au passage les solos de guitare superbement exécutés par le guitariste Symheris et l'excellent titre "Inhaled" (dont vous trouverez le clip en fin de chronique) en featuring au chant avec Jon Howard le chanteur du groupe canadien
Threat Signal.
Pour conclure nous pouvons dire qu’avec cet album la machine T.A.N.K est en marche, dopé à la JägerT.A.N.K (cocktail qu’ils se sont inventé) et au Death/Thrash mélodique brute et prenant, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Désormais le groupe détient toutes les clés pour écrire sa propre légende.
Pour ce qui est de mon avis subjectif personnel je vous conseille vivement d’écouter ce petit bijou de metal français comme on en a relativement peu chez nous.
17/20
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