Soultaker

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17/20
Nom du groupe Inner Core
Nom de l'album Soultaker
Type Album
Date de parution 30 Mai 2017
Labels Echozone
Enregistré à Spacelab Studio
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Soultaker
 08:00
2.
 Sweet Addiction
 06:27
3.
 Snowstorm
 06:46
4.
 Crucified
 04:28
5.
 Keep the Distance
 05:00
6.
 Screw That
 04:23
7.
 Blame
 04:11
8.
 Monsters
 08:27
9.
 Ghost Dust
 04:43
10.
 Into Eternity
 07:23

Durée totale : 59:48

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Inner Core


Chronique @ ericb4

09 Avril 2022

Une sculpturale, solaire et troublante proposition essaimée par le collectif teuton...

Quelles seraient aujourd'hui les chances pour une verte formation de metal symphonique à chant féminin de venir inquiéter les Beyond The Black, Elvellon, Metalwings, Sleeping Romance, Walk In Darkness, et autres jeunes loups aux dents longues ? C'est précisément à cette épineuse question qu'a tenté de répondre ce sextet allemand fondé en 2013 à Lörrach, dans le Bade-Wurtemberg.

Non sans afficher une certaine prudence dans sa démarche, le groupe ne sortira son introductif et bien nommé « 1st EP » que deux ans plus tard ; opus enregistré au SpaceLab Studio par son co-propriétaire et batteur, Christian "Moschus" Moos (Everon), bien connu pour avoir produit certains albums d' Imperia, Ancient Rites, Armed Cloud, Nightqueen, Satyrian, Wolverine, entre autres. Studio que le collectif teuton réinvestira en 2017 pour l'enregistrement de son premier et présent album full length, « Soultaker », rondelle généreuse de ses quasi 60 minutes signée chez le jeune label allemand Echozone. Un heureux présage, sans doute...

De sérieux et inédits arguments délivrés par la troupe germanique qui ne sont pas allés sans un remaniement partiel de son line-up originel. Si le guitariste Massimo Giardiello, le bassiste Richi Echeverria et le claviériste/vocaliste Artur Schall continuent de s'illustrer, Manuel Kopp, lui, se verra remplacé par Stefan Zimmerling (Lunatic Dictator, Doppelbock, Ebbelwei Express...) derrière les fûts, et ce, peu après la sortie de leur initiale offrande ; en 2016, ce sera au tour de la chanteuse aux puissantes impulsions, Anna Rogg, d'investir les lieux, se substituant dès lors au vocaliste/claviériste Simon Fezzo, suivie de la violoniste Francesca Schenk, un an plus tard.

De cette étroite collaboration naît un propos metal mélodico-symphonique opératique, progressif et folk, à la fois luxuriant, vitaminé, subtil, parfois complexe et des plus troublants, dans la lignée d'Imperia, Xandria, After Forever, Lyriel et Stream Of Passion. Jouissant d'une production d'ensemble de fort bonne facture, à commencer par une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut, et d'arrangements instrumentaux aux petits oignons, le confort auditif ainsi procuré incitera le chaland à l'écoute d'un seul tenant de la galette. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur la cale du navire...


C'est cheveux au vent que s'effectuera le plus clair de la traversée, le combo trouvant alors sans mal les clés pour nous assigner à résidence. Ainsi, on ne mettra qu'une poignée de seconde pour entamer un headbang subreptice sur « Sweet Addiction », un truculent mid tempo progressif aux riffs corrosifs adossés à une frondeuse rythmique, dans la veine coalisée d'Imperia et After Forever. Octroyant de sémillantes rampes au piano tout en nous immergeant au sein d'un infiltrant cheminement d'harmoniques, et mis en habits de lumière par les poignantes oscillations de la sirène, non sans rappeler d'ailleurs celles d' Helena Iren Michaelsen (Imperia), le rayonnant effort ne saurait être éludé par le chaland. Dans cette énergie, l'entraînant mid tempo « Snowstorm » et l'incisif et sensuel « Blame » laissent tous deux entrevoir un break opportun que vient balayer une bondissante reprise sur la crête d'un refrain immersif à souhait et encensé par les sculpturales patines de la déesse, tout en témoignant de finitions passées au crible. Un poil plus cadencés et non moins engageants, les ''imperiens'' « Crucified » et « Screw That », quant à eux, pousseront à l'esquisse d'un pas de danse que l'on souhaitera alors ininterrompu.

Plus en retenue, d'autres espaces d'expression pourront, à leur tour, nous retenir sans avoir à forcer le trait. Ce qu'atteste, d'une part, le ''lyrielien'' low tempo progressif « Keep the Distance » ; une délicate et enivrante ritournelle à la coloration folk atmosphérique, magnifiée à la fois par les limpides volutes de la princesse et les gracieuses ondulations d'un archet libertaire dispensé par la violoniste, qui, telle une brise légère, viendra caresser le pavillon de celui qui y aura goûté pour ne plus le lâcher. On ne saurait davantage occulter la ''xandrienne'' power ballade « Ghost Dust » tant pour la délicatesse de ses gammes pianistiques et ses deux seyants soli de guitare que pour sa sente mélodique certes convenue mais des plus invitantes et sur laquelle se greffent les magnétiques modulations d'une frontwoman bien habitée. Mais ce serait l'opulente et romantique ballade « Into Eternity », eu égard à ses insoupçonnées variations rythmiques et à sa mélodicité toute de fines nuances vêtue, qui détiendrait la palme. Au carrefour entre Imperia et Stream Of Passion, la sensuelle aubade se charge en émotion au fil de sa progression. A la maîtresse de cérémonie au regard de ses sidérantes montées en puissance de compléter un tableau déjà richement orné. Bref, un secteur judicieusement exploité, qui sied particulièrement bien à nos acolytes.

Le point d'orgue de la galette se situerait néanmoins dans ses pièces en actes d'obédience metal symphonico-progressif. Ce qu'atteste, tout d'abord, son titre éponyme, l'opératique et ''imperien'' « Soultaker », qui, au fil de ses quelque 8 minutes d'un parcours épique, se plaît à multiplier ses coups de théâtre tout en préservant une sente mélodique des plus enveloppantes. Alternant à l'envi ses phases rythmiques, recelant moult frasques au piano et au clavecin ainsi qu'un flamboyant solo de guitare, ayant pour corolaire des couplets bien customisés relayés chacun d'un refrain catchy mis en exergue par les puissantes inflexions de la belle, ce dantesque méfait constituerait l'une des gemmes de la rondelle. Dans cette veine, on retiendra non moins le chevaleresque et frondeur « Monsters » eu égard à son atmosphère plurielle, fantomatiques passages atmosphérique gothique et plages opératico-symphonique alternant à l'envi. Au fil des 8:27 minutes d'un parcours abondant en péripéties, où les corpulentes impulsions de la belle font mouche où qu'elles se meuvent, le poignant méfait ne relâchera la pression qu'en de rares instants. Chapeau bas.


Résultat des courses : c'est au cœur d'un radieux paysage de notes que nous immerge ce pléthorique, classique et émouvant effort. Bénéficiant d'une ingénierie du son plutôt soignée, témoignant d'une technicité instrumentale de bonne facture, de sillons mélodiques bien inspirés et de lignes de chant dores et déjà affûtées, ce premier opus de longue durée aurait les qualités requises pour permettre à nos acolytes d'élargir le champ de leur auditorat. Et ce, en dépit d'exercices de style parfois stéréotypés, de prises de risques encore bien timides et de sources d'influence peinant à se faire oublier. Néanmoins, pas un bémol harmonique ni une longueur superflue pour venir affadir le propos, et lasser l'attention du chaland, in fine. Bref, une sculpturale, solaire et troublante proposition essaimée par le collectif teuton, susceptible de le placer parmi les outsiders que ne pourront longtemps ignorer ses homologues générationnels. Dans l'attente à peine voilée d'un second mouvement de même acabit...

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