Troisième album pour les death metalleux auvergnats, qui cette fois-ci diversifient le contenu musical mais également le concept de l’album.
Soulgrinders from the Stars est à proprement parler un album-concept, construit autour des paroles et d’une histoire bien ficelée.
Laurent Chambe nous gratifie d’une sorte de conte fantastique assez noir, dans lequel un personnage se fait enlever par des forces extraterrestres, qui au final vont lui ouvrir les yeux sur la véritable nature de l’humanité…je n’en dis pas plus, la qualité des lyrics, dont l’essentiel est en français s’il vous plaît, mérite de s’y plonger largement.
Musicalement,
Dislocation affiche une indépendance assez notoire vis-à-vis des standards actuels du death metal, qui s’orientent inexorablement vers la course à la vitesse et la brutalité.
Soulgrinders from the Stars fait la part belle à l’atmosphère qui émane de sa musique, passant avant toute démonstration technique.
Mis à part de régulières accélérations relativement ponctuelles, que l’on retrouve notamment sur les deux morceaux finaux, plus colériques,
Dislocation joue un death metal plutôt chaloupé, avec un côté atmosphérique non négligeable qui suinte des compositions.
Le chant (à cause du concept ?) tient une place prépondérante, et le growl terrifiant de Laurent occupe énormément l’espace tout au long du disque, jouant quasiment le rôle de troisième instrument rythmique. Cette rythmique, parlons-en. Le couple basse / batterie donne le corps particulier à la musique de
Dislocation, avec un jeu à la fois massif et très déhanché. L’effet hypnotique est garanti, et à ce titre j’y vois un parallèle avec un groupe comme
Gojira, avec ce matraquage chaloupé qui donne une profondeur saisissante.
La touche finale revient ainsi aux guitares, qui viennent parachever l’atmosphère atypique, en alternant riffs très compacfs et pointes mélodiques et tourmentées. L’ambiance qui ressort tout au long du disque est ainsi à la fois très aérienne et en même temps assez cauchemardesque.
L’enchaînement des morceaux se fait dans la logique de l’histoire. Si l’assez classique
Mental Rapture entame copieusement le disque,
Alien Schemes, plus tourmenté et délicieusement complexe dans son enchevêtrement rythmique et son patchwork mélodique, fait rentrer de plain pied l’auditeur dans l’univers de l’album.
Un Portail Vers Mes Phobies illustre ensuite parfaitement l’utilisation d’une technique saccadée et très martiale de la rythmique qui donne le constituant au morceau, où le growl atteint un débit respectable…
La Terreur Révélée, aux riffs tortueux alternant avec un matraquage sévère, enchaîne avec le plus subtil (si je puis dire !) Réincarnation, où les guitares se montrent particulièrement inspirées. On peut d’ailleurs regretter à l’écoute du solo final, angoissant et torturé, que l’album n’en recèle pas plus.
Plus lent et plus posé (logique !), Réflexions doit se voir comme une transition, qui à mon sens a d’abord un intérêt narratif que purement musical au sein de l’album. The Choice reste dans le même esprit, même si quelques accélérations et un solo bien senti viennent casser un peu sa linéarité.
Le disque reprend de l’allant avec les deux morceaux finaux, les plus colériques. On a le droit au déballage du savoir-faire de
Dislocation, des passages marqués par du groove et du feeling dans les riffs et dans les soli, notamment sur L’Impossible Vérité, du matraquage judicieux à la batterie, et un chant qui dévoile toute sa force et l’étendue de sa palette vocale. A mon avis les deux meilleurs morceaux du disque.
Côté production, pas grand-chose à dire, le mix réalisé par Stéphane Buriez est de qualité. On pourra discuter du choix d’avoir mis très en avant le chant, ceci dit son impact fait partie intégrante du concept.
Dislocation nous offre donc là un disque à la personnalité bien affirmée, et son indépendance d’esprit est vraiment à saluer. On ne peut qu’encourager nos Arvernes à persévérer dans cette voie.
ça a l'air pas mal tout ça.
Les textes sont superbes.
Le chant death ne me gêne pas.
Le chant en français non plus.
Mais le chant death en français me fait très bizarre. Il faudra que je m'y habitue.
Première impression positive. Mais je n'ai pas tout écouté, loin de là.
Ah oui, j'ai eu un exemplaire gratos, mdr. Mamafucker en profitera.
Alien Schemes / Human Pain elle tue!!!
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