Elderblood, c’est une nouvelle formation black symphonique ukrainienne fondée par le multi instrumentiste Astargh, quittant
Nokturnal Mortum en 2011 pour se consacrer à son propre groupe. Il recrute son confrère Odalv (Ulvgegr, ex-
Nokturnal Mortum) ainsi que le bassiste Hagalth l’année suivante et rentre aux
Dark Essence Studios de Kharkiv afin de sortir le tout premier opus, «
Son of the Morning ».
Rien à voir toutefois avec
Nokturnal Mortum puisque le trio officie dans quelque chose de plus grandiloquent et de très légèrement influencé par le mélo death. Même si on retrouve des relents guerriers et une mise en valeur de la culture ukrainienne à travers les paroles mais aussi des passages épiques, telle une épopée historique,
Elderblood a sa patte qui permet de le différencier, notamment les orchestrations très soignées et les offensives permanentes de riffs black tranchants et de vocaux arrachés.
Les morceaux dépassent toujours les cinq minutes trente et peuvent même atteindre les neuf minutes. Ceci est dû au côté plutôt « cinématographique » des compos, le groupe tentant de nous offrir une progression et de ne nous raconter une histoire de bout en bout. Cela commence par une introduction inquiétante où les violons se veulent menaçants, comme si on se situait sur les restes d’un champ de bataille. Déboule ensuite «
Dies Irae » qui fait la part belle aux chœurs et aux chants en latin, à la manière d’
Hermh.
Elderblood, toutefois, ne s’attarde pas là-dessus et enchaîne riffs et claviers puissants. Le chant peut toutefois dérouter puisqu’il s’agit d’une sorte de superposition de voix, le rendu n’étant pas totalement convaincant. La musique reste très commune, même si l’ensemble est tonique. Pareil sur « Manifestation of
Dark Essence », qui bien que très énergique, mise principalement sur les orchestrations, les riffs étant plutôt bateau.
Il faudra attendre la moitié de l’album pour découvrir un ensemble plus intéressant et inspiré. Même si la mélodie d’intro de « My Death » reste très prévisible et basique, elle fait mouche tant c’est ce qu’on attend d’un album de black symphonique.
Elderblood se rattrape avec les différents passages et la mise en valeur de la basse, en accord avec le piano. Finie la superposition de vocaux, Astargh nous montre sa vraie voix, à savoir un chant extrême ni vraiment black, ni vraiment death. C’est un titre qui reste plus en mid tempo et propose des sonorités très variées. « The XI-th Angle », lui, détonne par sa progression impeccable, ses claviers superbes, et ses mélodies bien choisies. Les riffs sont colorés et la voix nous conte une histoire sur onze parties. Le break est magique et le solo furieux anticipe un passage de pur black symphonique de toute beauté.
L’album se conclut avec un « Re-birth » majestueux et un « Dreamless » ambiant.
Elderblood a fait du très bon travail sur ce «
Son of the Morning », comme une fusion d’
Emperor et de
Dimmu Borgir avec un côté plus guerrier et une approche plus classique. Il ne réinvente pas le style et peine quelque peu à s’affirmer lors de la première moitié de l’opus, mais arrive tout de même à nous fournir un black symphonique qui vaut le détour et qui contient ses petites perles. Un bon début.
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