Liste des groupes Black Symphonique Elderblood Messiah

Elderblood, c'est la rencontre du multi instrumentiste Astargh et du batteur Odalv, deux ex musiciens de Nokturnal Mortum qui avaient envie de se consacrer à un projet plus personnel. Ils ont sorti leur premier opus « Son of the Morning » en 2013 timidement signé chez Paragon Records. Malgré un black symphonique de bonne qualité, le passage de la bande n'a pas été très remarqué mais à force de persévérance, cette dernière a réussi à s'imposer auprès des fests, orgas et mêmes labels avec une arrivée inattendue dans l'écurie d'Osmose Productions ; il faut dire qu'Elderblood est on ne peut sous-estimé. Les mecs sont loin d'être manchots, ils savent gérer la dimension orchestrale de leurs compos ainsi que les plans black/death. Leur retour devrait logiquement attirer plus de foules, avec une meilleure production et un nouveau bassiste.

Dès l'arrivée de « Thagirion's Sun », on sent que les Ukrainiens ont décidé de mettre en valeur le riffing et la qualité des orchestrations, à la limite de l'hollywoodien. Les guitares sont plus lourdes, plus maîtrisées et plus expressives avec des plans qui dominent massivement l'ensemble, et un sympho moins omniprésent et plus utilisé avec parcimonie, histoire de ne pas noyer l'auditeur. On pourrait même parler de timidité, tant les violons peinent à ressortir du mixage, les cuivres ayant davantage tendance à se tailler la part du lion. Cela se ressent encore plus avec « Invocation of Baphomet » beaucoup plus black metal que black symphonique, perdu dans des riffs certes dynamiques mais trop génériques.

La fiche de présentation prétend qu'Elderblood fait partie des groupes de black symphonique les plus importants du moment. Quand on nous offre de tels arguments, il faut que la musique, elle, suive. Malheureusement, elle ne suit pas toujours. « Leviathan » aurait pu être écrasant mais se dote d'une certaine mollesse, malgré le travail fait sur les ambiances et les samples, et les accélérations qui terminent le morceau. « Satana » sonne particulièrement générique avec des blasts trop uniformes, un chant monocorde et des claviers trop classiques.

« Devil in the Flesh » sort un peu du lot avec son côté malsain et cette intro qui rappellent le discours d'une femme possédée par le démon, à la manière d'un Dies Ater et son album « Hunger for Life ». Les claviers sont plus attirants, avec des plans plus marquants et des guitaristes plus impliqués. « In Burning Hands of God » joue aussi la carte de la noirceur avec des alternances entre plans rapides et plans plus mid tempos, et une alternance entre chant black et chant clair. Sans oublier le très hollywoodien « Adamas Ater » sonnant beaucoup plus comme un morceau de black symphonique moderne, c'est-à-dire avec de grosses orchestrations à la Septic Flesh et un riffing tiraillé entre le black et le death.

Ce « Messiah » est de meilleure facture que le « Son of the Morning », qui était déjà bien efficace dans le genre, mais il comporte aussi son lot de faiblesses et de longueurs. On aurait aimé plus de puissance dans les orchestrations qui, couplées aux gros riffs, auraient pu faire l'effet d'un boulet de canon. Au lieu de ça, on se retrouve avec un opus à la thématique très classique, à des riffs typiques et pas toujours très inspirés, et des claviers en retrait malgré quelques incursions grandiloquentes. Ne soyons pas de mauvaise foi pour autant, il y a quelques titres très sympas et des plans intéressants mais...des moments forts ? Je ne crois pas en avoir entendu un seul...