Sombre Destin

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15/20
Nom du groupe Hayras
Nom de l'album Sombre Destin
Type Album
Date de parution 12 Juin 2006
Labels Nykta
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1.
 Holocauste
 03:54
2.
 Terroriste de la Foi
 04:36
3.
 ...Vers la Mort
 03:43
4.
 Sadisme
 03:44
5.
 Anti-Christ
 04:14
6.
 Le Rituel
 03:29
7.
 Sombre Destin
 08:50
8.
 Dieu Est Mort
 05:14

Durée totale : 37:44

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Hayras


Chronique @ TasteofEternity

28 Décembre 2020

Digne fils de l’Ombre, rejoins-Moi.

Telo Delenda Est

La légende noire du Concilium a eu tendance à prendre le pas sur l’œuvre musicale des entités concernées. Adulés par les uns, décriés par les autres, ses membres, passés depuis à la question, poursuivent leur chemin dans les cercles infernaux. Parmi eux, il en est un, artificier hors pair, éminence grise, qui ne fait pas de bruit, mais qui ferraille tel un damné. Son nom vous est inconnu, et pourtant il a aidé à forger ce son qui a permis à la Finlande de connaître un second souffle salvateur dans les années 2000. Il est au Concilium bien plus que des petites mains, ou un simple agent zélé, il fait partie des architectes de l’horreur : un pilier, à ne surtout pas sous-estimer. Un homme qui tranche tout ce qui est à sa portée et qui chevauche la tête haute aux côtés de la Mort.

Rost a fait ses classes dans SV, KN, FGD et BIS. Il a eu tout le temps de développer ses talents de composition aux côtés de BC et LF. Lorsqu’en 2001, il décide de mordre la première ligne, dans un raid dévastateur dénommé Hayras, il partage son sang sur un split avec une autre âme maudite, Hunferd d’OTAL (un serviteur à la loyauté indéfectible). Ce premier jet n’a rien d’hésitant, la mixture diabolique sonne crue, primitive, et sans retenue, comme un rappel à l'ordre des premières heures du genre.

Quand on devient pour soi-même son propre fer de lance, les possibilités semblent infinies, l’espace et la liberté, totales. Cependant, la contrepartie n’est pas immédiatement perceptible : développer une approche de chaque instrument et la maîtrise du son. Le cauchemar s’installe. Il aura fallu 5 ans pour accoucher de "Sombre Destin". Le prix à payer pour écrire, composer, enregistrer et produire son premier album. Evidemment, cette vision ne relate pas les guerres intestines, les ravages de la souffrance et autre dépression traversée au cours de ce périple, qui ont nourri au sein une œuvre qui saigne, suppure, excrète la haine de soi, mais surtout des autres.

Dès l’ouverture, rien ne va plus. La première balle tirée, "Holocauste", ne s’embarrasse d’aucune fioriture. Le black/thrash distillé est rugueux, concentré, sans effet dans les instruments, encore moins dans la voix. Le riffing tournoyant nous enivre jusqu’à l’extase. On retrouve cette volonté minimaliste d’enrôler l’auditeur dans une spirale infernale ; en l’espace de seulement deux riffs, le morceau s’imprime dans votre esprit comme un mantra satanique. Mais c’est le timbre de la voix qui finit par nous traîner au fin fond des limbes. Réussissant à ne pas sombrer dans la complainte futile, il décline une palette d’émotions jouissives, allant de la haine viscérale au profond dégoût du genre humain, jusqu'à la déclamation blasphématoire implacable. Sa principale qualité étant d’être compréhensible juste ce qu’il faut en premier lieu. Puis, lorsque l’oreille s’est accoutumée, la qualité du texte partagée entre invectives et incantations se révèle recherchée et captivante. Les Esprits des Grands Anciens sont invoqués, entre le "Mighty Contract" de Rotting Christ et le "Majesty at the Swamp" de Varathron. Toutefois, cet album ne s’astreint pas à ressasser le passé, il l’honore à sa façon, en le développant avec ses propres intentions.

Les morceaux s’enchaînent avec une cohérence qui donne l’impression d’un seul et unique mouvement. Si l’artificier maîtrise la guerre de mouvement ("Terroriste de la Foi" pourfend l’usurpateur), c’est bien lorsque l’ensemble ralentit qu’il arrive à extraire de ses compositions un souffle pour ne pas dire une puissance régénératrice. Lorsque la voix prend le temps de vomir chaque syllabe avec une libération complaisante sur un riffing entêtant qui lacère sa victime avec délectation, le ressenti est sublimé. On retrouve cet état de fait sur "Le Rituel" et "Dieu Est Mort", qui demeurent des sommets inattendus pour qui se donne la peine de tendre l’oreille. Il est plaisant de se rendre compte qu’il n’y a nul besoin de démonstration technique, de blast, ou de soli, d’effets de manche ou d’orchestre symphonique en appui pour redécouvrir l’essence de l’Art Noir. La production ne cède ni aux sirènes des superproductions scandinaves ni à un son de cave pourri, choisis à dessein pour camoufler la nullité des compositeurs, et s’oriente vers un équilibre qui permet à l’ensemble de s’exprimer harmonieusement, tout en soulignant une prééminence de la voix et des guitares sur une batterie, réduite à ses plus simples attributs. Un coup de maître quand on sait que Rost a enregistré sur un simple huit pistes.

Alors que les œuvres du Concilium sont affiliées au label français Aura Mystique, Hayras n’hésitera pas à s’expatrier en direction de la Grèce chez Nykta pour sortir ce premier album qui demeure un exemple poignant de la résistance organisée pour maintenir le Black Metal dans son chaos originel. "Sombre Destin" n’avait pas l’ambition d’attirer la lumière mais plutôt d’apporter sa pierre à l’édifice, en cela l’objectif est pleinement rempli. En définitive, 2006 est un grand cru pour le Concilium, une résurrection inattendue. En effet, c’est également l’année de sortie de l’album "Goat : Father of the New Flesh" de FGD, et si les deux pratiquent un BM cru et possédé, la bestialité de FGD complète à merveille les tourments répandus par Hayras ; sans oublier le couronnement de Desolation Triumphalis avec "Forever Bound to Nothingness".

Quid novi subsole ? Nihil, Concilium regnat.


Telo Delenda Est

9 Commentaires

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TasteofEternity - 29 Décembre 2020:

Il n'y a point d'ordre ou de cycle dans les manifestations des fantômes, esprits frappeurs et autres apparitions mais pour qu'ils continuent d'exister et que la légende se perpétue néanmoins il faut bien qu'ils sortent de leur torpeur une fois de temps en temps. Alors nous verrons bien lequel de ces esprits affamés se risquera à une sortie en premier.

samolice - 30 Décembre 2020:

Putain les mecs, vous m'avez perdu là. Faut être membre du club pour suivre smiley. Merci quand même pour la chro Arth!

Sinon tu dis que Rost a fait ses classes dans SV, KN, FGD et BIS. Il a pas joué aussi dans PQ?

Ok je sors. 

TasteofEternity - 30 Décembre 2020:

Enfin une personne qui trouve la réponse à cette suite de Fibonacci cachée. Tu repartiras avec cent coups de fouet et le nouveau manuel d'instruction civique : comment brûler son prochain(e) sans laisser de traces.

Revenons un instant sur la discussion d'avant, Adrien tu parlais de l'apport de ce nouveau guitariste de Sentier des Morts, mais il y a déjà une collaboration en cours avec LF dans un projet du nom de Nightfog Descends, un premier essai (je passe sur les 2 titres de 2018) sous forme de tape limitée à 100 ex est sorti en septembre, 2020. 

adrien86fr - 30 Décembre 2020:

Je suis au courant de cette collaboration, mais cette dernière n'empêcherait en rien une nouvelle réalisation discographique de SV (clin d'œil à Sam). 

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