Ode aux Années Froides - Terroristes de la Foi

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Nom du groupe Hayras
Nom de l'album Ode aux Années Froides - Terroristes de la Foi
Type Split
Date de parution 2002
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album5

Tracklist

ORDO TEMPLI AETERNAE LUCIS
1.
 Intro
 00:49
2.
 Ultime Sacrement
 03:28
3.
 Necrophilia 1996
 07:10
4.
 Les Litanies de Satan
 07:12
5.
 When the Goddess Dances
 04:50

Durée totale : 23:29



HAYRAS
1.
 Holocauste
 04:18
2.
 Terroristes de la Foi
 04:45
3.
 Orgies Païennes
 04:23
4.
 Anti Christ
 03:50
5.
 La Mort de Dieu
 06:03
6.
 Ténèbres
 06:08

Durée totale : 29:27

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Hayras

Ordo Templi Aeternae Lucis


Commentaire @ TasteofEternity

02 Fevrier 2021

Cadavres exquis

Telo Delenda Est

« Toulon, la Dame en Noir, trou à merde juste bon à noyer des rats, tes enfants te baisent de la charogne jusqu’à l’os. Tes supplications, l’arrière-train béant offert à l’Ennemi, ne te soulageront jamais de tes vices. Que sont des rivières de sang face au trépas qui t’attend. Le Concilium t’absout Mère, et jute sur tes cendres argentées. »

Ce qui pourrait apparaître comme une rencontre ultra confidentielle de seconds couteaux du Concilium, sortie limitée à 300 exemplaires numérotés en format K7 sur le label de Black Christ, Semen and Blood, en 2002, mérite qu’on y regarde à deux fois, avant de la classer sans suite. Déterrer ce type d’opus permet de comprendre un peu plus les forces à l’œuvre au sein d’un Cercle à l’image bien trop galvaudée. Les coups d’éclat des uns et des autres ne représentant que le sommet d’un mausolée, qui se révèle bien plus monumental que les autorités et institutions d’un pouvoir décadent ne pourraient l’imaginer, et dont les ramifications s‘étendent à perte de vue dans un monde souterrain aux règles hermétiques.

Un souvenir. Une présence qui ne se manifeste qu’après son passage. Ne vous fiez pas à la dénomination orthodoxe du projet, Ordo Templi Aeternae Lucis, elle représente plus l’ouverture d’une école de pensée, qu’un style de Black Metal en particulier. Hunferd demeure l’un des secrets les mieux gardés du Concilium.

Quelques enregistrements, certains perdus, d’autres confisqués, des splits, ponctuels, rendent difficilement compte de l’investissement engagé par un sorcier dont l’esprit s’anime en présence de défunts. Comme beaucoup, il travaille à la pleine libération de son être, et pour cela, se fait fort de dépasser les limites, les plus élémentaires, afin d’approfondir sa connaissance, et délivrer à travers sa musique le fruit d’une partie de sa quête perpétuelle. Le chemin emprunté n’hésite pas à prendre les «impasses» les mieux gardées. Nécromancien confirmé, pratiquant allègrement la loi de l’échange équivalent, sa relation avec la Mort est unique. Il est bien plus qu’un vil profanateur, dans le besoin permanent d’assouvir des pulsions innommables pour le commun des mortels, à l’instar d’Antoine Ardisson, le Vampire de Muy. Lui a décidé de se lier en conscience avec la Mort, pour mieux embrasser le potentiel de la force vitale. Le terme nécrophile est sans doute bien trop restrictif dans son acception courante de violeur de cadavre pour saisir la passion qui anime cet être, et l’entreprise qu’il a déployée. Il ritualise un acte pour en distiller une connaissance interdite depuis longtemps.

Le résultat musical est d’une richesse peu commune, sur une toile de fond aux teintes sombres et flamboyantes aux relents de Black Metal rugueux, il tisse des mélodies qui ne cessent de s’insinuer dans notre esprit, ajustant au passage lignes de claviers, voix féminines, et samples, pour aiguiser encore un peu plus son intention première : creuser sans cesse, sonder l’indéfinissable, s’imprégner du grand Tout, et activer ses ressources cachées. OTAL pourrait se définir comme de l’occultisme musical pur. Le Black Metal ne faisant office que de véhicule pour l’occasion. Si on retrouve un intérêt pour un versant en particulier de la dualité chrétienne à travers le titre Les Litanies de Satan (référence à Baudelaire), on s’attachera plus au titre Necrophilia 1996, qui marque un avant et un après dans la quête de l’auteur. En effet son arrestation le 12 novembre 1996 va clore une étape du voyage et bouleverser ses perspectives dans le futur en le rendant solitaire ; son ultime compagnon d’infortune, rendant quant à lui les armes, tant dans le cadre musical que dans la démarche spirituelle. Cette dernière restée dans l’ombre des médias et du pouvoir, ferait passer les évènements du cimetierre de Rossbay pour de la petite bière. Le plus intéressant à mettre au crédit d’Unferd, c’est à mon sens la dimension romantique, pour ne pas dire érotique et gothique qui est bien retranscrite dans son œuvre musicale, source de toute sa quête. Oser parler de passion avec une dimension charnelle en lien avec la Mort, c’est le défi que s’est lancé Unferd, quitte à y laisser son âme et son esprit en chemin, en tout cas toute forme de justification dans une société repliée sur ses préjugés athéistes les plus primaires, abandonnée à une morale sectaire qui frôle le degré zéro, mais dont le zèle inquisitorial pour tout ce qui lui est étranger la pousse à condamner et enfermer ceux qui "transgressent".


Hayras n’emprunte pas le même chemin, ne dresse pas les mêmes cibles et n’aboutit donc pas au même résultat.


Hayras ne s’embarrasse d’aucun détour pour nous vomir à la gueule un Black Metal directement connecté aux grandes heures norvégiennes, source d’efficacité à défaut d’originalité, et de continuité dans une galaxie musicale alors en plein implosion. Cette signature embrumée, cette saturation caractéristique, un mixage en cours de maîtrise, autant d’éléments qui privilégient une authenticité, qui légitime des approximations, faisant d’Hayras en tout premier lieu un héritier digne, loyal et fidèle aux origines revendiquées. Ces titres avec du recul peuvent être considérés comme le travail préparatoire à l’album Sombre Destin qui suivra en 2006, confirmant tout le potentiel présent sur cet effort. On retrouve dés les première secondes de Holocauste, ce riffing entêtant, la voix quant à elle est bien trop en arrière pour pouvoir profiter et du timbre et des paroles. Reste un socle instrumental de qualité, tant dans l’inspiration des riffs, que dans la cadence affichée, et surtout ces atmosphères déjà prégnantes, qui ne feront que se renforcer au fil des années. Quant au ressenti, différent pour tout-un-chacun, en lien avec sa quête du moment ; en ce qui me concerne je préfère une bonne reproduction qu’une dénaturation diluant encore un peu plus un courant qui n’est pas fait pour passer à l’âge adulte, sans avoir à sacrifier sa gangue enragée et réfractaire. Encore une fois, à partir du moment où le parti pris est assumé, toute forme de critique ou de justification n’ont que peu d’intérêt. Rost a bien d’autres projets à son actif pour savoir exactement ce qu’il fait au moment où il le fait avec l’entité choisie. Hayras, c’est la Face Nord de Rost, la plus âpre, et certainement pas la moins personnelle. Le genre de présent qu’on ne peut refuser mais qui demande d’avoir un peu de bouteille, et de patience, pour pouvoir s’y retrouver sans tout balancer aux ordures au nom d’une esthétique, aux canons limités, dans un courant qui n’en supporte aucune.



Deux voies différentes pour deux gardiens du Temple. Avec eux, le Black Metal conserve sa volonté de s'auto-déterminer tout en respectant l'héritage choisi.

On perd la notion du temps dans le Noir.

Telo Delenda Est

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